Ecoute, maman est près de toi, il faut lui dire maman il y a Nico pour toi (27/09/2014)
Ça s’en va et ça revient, c’est fait de tout petit rien… Il y a des gens qui réapparaissent sans qu’on ait eu l’impression qu’ils étaient partis, sans avoir eu l’impression de les avoir rappelés. La vieille tante qui s’incruste tout le temps, le collègue envahissant dès l’arrivée au bureau ou encore un ancien président de la République.
Dans le cas de Nicolas Sarkozy, sa fausse sortie était déjà là pour mieux préparer son retour comme il avait déjà préparé sa fausse sortie.
Rappel des épisodes : au plus bas dans les sondages, battu d’avance pour sa réélection, le président Sarkozy fait savoir par des proches et notamment sa chanteuse de femme qu’il souhaite prendre le large à l’égard de la politique, qu’il s’est donné à la France mais qu’il a d’autres ambitions que le pouvoir. Ça fait bien rire tout le monde, sauf Nadine, qui n’a pas compris la blague et qui pleure.
La construction du personnage martyr, qui se sacrifie aux intérêts supérieurs de la nation est néanmoins en marche. Au soir de sa défaite, le martyr martèle qu’il quitte la politique, qu’il a fait son temps, qu’il ne reviendra pas tout en glissant que si vous insistez et que vous venez le chercher, il y réfléchira, entre deux papouilles à sa petite famille. Du de Gaulle en talonnettes en somme.
Le temps de se refaire une santé, et de voir les caciques de l’UMP s’écharper, le purgatoire aurait dû être plus court. Foi de Paul Bismuth !
Mais les bâtards et les petits pois de Bordeaux ont un peu reculé l’échéance. Impossible de faire une danse du ventre sur le mode, je suis le seul recours, avec toutes ces manchettes de journaux assassines narrant les soupçons pesant sur l’ex-président. Ce que Balkany a dû lui dire du haut de sa longue expérience : laisse passer l’orage. L’ex-président a toujours su choisir les meilleurs conseillers !
Pire, le sympathisant UMP commençait à se dire qu’avec autant de casseroles trainant aux fesses, le martyr constituait sans doute plus un problème qu’une solution… déjà qu’il avait fallu raquer pour payer les dépassements de Bygmalion à la présidentielle…
L’UMP allait sereinement vers l’élection de son nouveau président, Sarkozy commençait à se Giscardiser, les convocations judiciaires en plus…
L’acte 2 devenait inévitable, accélérer le retour, quitte à repasser par la case présidence de l’UMP, avant d’être transformé en souvenir de manuel d’histoire : donner l’illusion que l’on revient en douceur, comme si de rien n’était, comme si on était parti…. mais le bruit des talonnettes vaut tous les gros sabots. « Photos volées » de Paris-Match : voyez comme je suis heureux, amoureux, serein à côté de Flamby... Moi le scooter c’est pour emballer ma meuf, pas rejoindre au petit matin une actrice… J’ai pas besoin de la politique, mais si vous avez besoin d’un homme d’Etat je suis là, m’oubliez pas… Il y a aussi les petites phrases secrètes énoncées, sur l’inquiétude de l’ex-premier flic de France sur l’état de la France, devant une personne ne sachant pas tenir sa langue pour mieux paraître dans les bonnes pages des journaux : il y a des fantômes qui sont plus discrets…
Des murmures se font entendre, reviens Nico dit la mère Morano… Il y a des soutiens dont on se passerait bien, on t’attend mon chéri dit Balkany… Silence poli du Sarkozy, qui dans son coin, se refait une bande de copains…
Puis le grand jour est arrivé. L’annonce faite au peuple désespéré. Par Facebook. Regardez comme jsuis moderne, vous n’apercevez pas le changement ? Sarko, c’est le Guépard, il faut que tout change pour que rien change… A coup de rupture, il en finit par revenir au point de départ.
A vrai dire le peuple s’en fout, mais les journalistes sont excités : taper sur Hollande à terre c’est pas drôle, le sujet est épuisé, il faut du neuf…ça tombe bien, il y a du vieux en stock… La presse replonge, la sarko-dépendance reprend de plus belle.
Tapis rouge, 40 minutes sur France 2, Paris-Match pas loin, pour faire le publi-reportage, pardon, le reportage d’investigation du making of du retour.
Il y a bien cette décapitation qui a bien failli tuer dans l’œuf le retour en l’occultant trop vite mais l’animal politique a de la ressource, c’est un surfeur né : les terroristes ne le feront pas plier, il maintient le meeting qui n’était pas menacé : c’est beau comme du BHL, les cheveux aux vents en moins. Savoir reprendre l’actualité à son compte, c’est le B.A. BA du candidat…
Il le serine, il le martèle : la France l’appelle ou du moins croit il l’entendre…
Sarkloklo et ses sarklodettes sont de retour, ils n’ont pas changé et vous allez en manger matin, midi et soir… Comme d’habitude…
16:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sarko, retour, morano, claude françois, martyr, story telling | | Facebook | |