The first, the last, my everything! (25/01/2011)
Aimer, c’est attendre. C’est surprenant comme définition mais après de nombreuses recherches, c’est le seul trait scientifiquement commun que l’on peut trouver à toutes les histoires d’amour. Le truc des molécules, de l’accélération du cœur et tout le reste, c’est également vrai. Mais si tout devait être résumé par un verbe, sans hésiter, ce serait : attendre. Attendre quoi ? La rencontre, déjà. Le désert sentimental, vous n’imaginez ce que ça peut être long et pathétique. Plus particulièrement lorsque vos amis sont casés. Ils disparaissent de la circulation, tout à leur bonheur et l’oukase de la dulcinée au dessus de la tête comme une épée de Damoclès : tes copains sont sympas mais franchement, tu n’es pas mieux avec moi ? Tout est dit. Dès lors, les soirées entre potes ressemblent peu à peu à la chevelure de l’homme qui avance dans la vie : elles deviennent clairsemées. Un peu par dépit, mais plus surement par attirance, vous jetez finalement votre dévolu sur celle qui pourrait devenir the first, the last, my everything. Vous attendez la bonne occasion pour commencer une discussion qui ne s’arrête pas seulement à bonjour bonjour, et là encore, la relativité du temps vous arrive en pleine face, l’éternité, c’est long et la patience n’a jamais été votre fort. Finalement, par un subtil jeu de billard à vingt bandes, vous remontez la piste de la jeune femme pour vous retrouver face à elle lors d’un déjeuner ! Chouette ! Enfin presque… Vous apprenez de sa bouche qu’elle est avec un abruti depuis quelques années. Elle ne vous a pas dit que c’était un abruti, mais vous l’avez deviné…Après tout, il n’est pas vous ce qui implique par voie de conséquence qu’il ne peut être qu’un abruti… Mais la partie va être subtile : il fait trois têtes de plus que vous. Pour profiter de la belle, vous allez devoir passer encore votre tour et patienter encore un peu. Mais un mois de plus, un mois de moins, vous n’êtes plus à la pièce et la séduction n’est elle pas le plus doux des jeux… Vous l’avez séduite, elle est dans vos bras et elle a définitivement quitté le lit de l’autre. Après quelques semaines ou quelques mois de va et vient…entre vous et l’abruti… Le bonheur est là, vous le touchez enfin…C’est ce moment où le temps suspend son vol, les amants sont en lévitation, pas l’ombre d’un nuage. Les secondes semblent des heures, les heures des jours lorsque l’être aimé n’est pas là. D’où cette impression d’attendre encore et toujours. Je vous le dis, on ne s’en sort pas. Mais soyons clair et ne laissons pas les malentendus s’installer entre nous : cette attente est douce, loin de moi l’idée de jeter le bébé avec l’eau du bain. Et ne croyez surtout pas que le chroniqueur charge dans un seul sens. Les hommes savent aussi faire attendre la demoiselle au point de la faire enrager… Ainsi la douce à nos cœurs attend le coup de téléphone qui la prévient que nous sommes tombés dans un guet apens avec les copains, la tournée des grands ducs et des petits bistrots faisant que nous ne rentrerons qu’au petit matin, tout comme elle attend encore ce grain de folie qui la fera se prendre pour une princesse de conte de fées quelques minutes ou quelques heures. De plus, l’esprit d’initiative de l’homme est assez proche du néant, tout au moins en matière amoureuse. Les vacances romantiques, c’est génial, mais heureusement qu’elle les organise, sinon vous passeriez l’été à vivoter entre votre petit appartement et votre ancienne chambre chez vos parents…à attendre…la fin des vacances ! Une dernière preuve, qu’aimer c’est attendre ? Il ou elle se prépare pour sortir et vous en êtes réduit à lire une chronique, attendant le départ…
12:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, chronique, humour, attente | | Facebook | |