chroniques d'un jeune parent, des petits et grands bonheurs d'être parent deuxième partie (12/12/2012)
Arrive le temps de l’accouchement. Rendons gloire à la femme en cet instant pour cette épreuve terrible à plusieurs titres. Non seulement la femme souffre, mais elle va subir pendant quelques mois encore les conséquences de sa grossesse. Certaines ne s’en remettront pas, conservant définitivement un physique de maman sans jamais parvenir à retrouver un corps de femme fatale. La vie est cruelle, l’homme pourra se permettre pour sa part une petite bedaine sans subir le déclassement et l’infamie… Pourtant, ce qui compte en cet instant, c’est le bonheur de sentir le petit d’Homme contre soi, sentir ses doigts frêles et minuscules vous attraper par hasard la main. La machine à larmes se remet en marche, encore et encore. On accueille une nouvelle vie, il y a un je ne sais quoi de magique. Il y a de la joie, il y a de la spontanéité et aussi de la gravité. On devient responsable pas seulement de soi mais, et c’est plus lourd de conséquence, d’un autre individu. Et il y a un peu d’horreur également. Un accouchement a beau être aseptisé de nos jours, le sang, le cordon à couper et le placenta qui se retrouve dans une écuelle, c’est une épreuve à surmonter dans la vie d’un couple. On ne sort pas totalement indemne de ce genre d’événements, du moins à court terme.
Cela tombe bien car messieurs, le retour de couches, c’est ceinture pour quelques temps. Mais ne vous inquiétez pas outre mesure, la nature est bien faite : les premiers mois, les nuits sont si courtes, si hachées, que vous ne pensez à rien d’autre qu’à un lit douillet, un sommeil consécutif de huit heures et certainement pas à tirlinlipimpon sur le chihuahua, n’en déplaise à Carlos, avec la tête avec les bras… Non, durant cette période plus ou moins longue, le bonheur sera de voir s’endormir l’enfant dans vos bras. De le voir être rassuré en posant sa tête contre votre épaule, et là encore, si vous n’êtes pas une brute épaisse, les yeux s’humidifieront. L’Homme a beau être un loup pour l’Homme, il est des moments où il veut protéger l’agneau … du loup à la Louve, parfois il n’y a qu’un pas qu’il ne faut pas hésiter à franchir…
L’enfant pour un parent, c’est le rappel d’une époque perdue, il y a longtemps et que l’on se plaît à retrouver. L’époque de la spontanéité, de la douce naïveté, cette découverte perpétuelle du monde, s’extasier devant l’insignifiant, tout simplement parce que c’est la première fois qu’on le rencontre. Souvent, Cela paraît énervant à nos habitudes d’adultes post moderne gavés au fil d’info permanent que plus rien ne surprend, pourtant c’est réapprendre un rapport au temps qu’on avait enfoui dans un quotidien de personne responsable-mature-adulte-etblablabla. On rigole ensemble des petits riens, des petits progrès de tous les jours, c’est un petit pas pour l’Homme mais un grand pas pour bébé…. Parce que oui, le temps a beau filer à toute vitesse au quotidien, la parentalité reste plus que jamais l’école de la patience. Ce qui nous paraît naturel, être propre, manger avec une fourchette, s’habiller ou encore écouter et lire de la merde en boîte est pour une large part une question culturelle. Qui peut prendre plus ou moins de temps à être acquise. Tenez, prenez un enfant en bas âge et un plat de lentille : c’est le début d’une tragédie. L’ordre naturel des choses conduisant à ce que les lentilles quittent l’assiette pour rejoindre la bouche de l’enfant avec une perte substantielle de matière que vous retrouverez sur et sous le mioche (il n’y a rien de pire que les lentilles et le riz coincés entre les interstices d’un rehausseur… à mettre presque sur le même plan qu’un changement de couche post-diversification)… Il faudra serrer les dents en voyant les lentilles s’éparpiller tout autour de lui : un jour, tu sauras manger des lentilles, et ce jour-là, tu seras un Homme mon fils !
Apprendre à s’habiller à un enfant n’est pas plus facile et avouons-le honnêtement, les parents n’y arrivent pas toujours pour eux-mêmes. Combien d’entre nous, une fois adultes, sommes encore dépendants d’un ou d’une autre pour ne pas paraître trop ridicule sur le plan vestimentaire, autant pour renouveler la garde-robe que pour éviter la composition douteuse entre chaussures pantalon et veste totalement antinomiques, dépareillés et même de mauvais goût ???
Bref, il faudra être patient, patient, patient et patient. Avec une grande dose de pédagogie. Toujours…ou presque. Parce que la patience ayant toujours une limite, il pourra être permis à l’occasion, en cas de retard avéré ou de foutage de gueule trop appuyé, de passer par-dessus cette exigence de la réussite d’une bonne éducation…en rappelant que l’Etat, c’est soi !!!! Un peu d’autorité, c’est le gage d’une bonne tranquillité !
21:29 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chronique, bonheur, parent, retour de couche, apprentissage | | Facebook | |