Made in France (06/09/2013)

cyclisme, solex, chronique, humour, délocalisation, valls, marseille, retraite, made in franceAvec le retour de la production des Solex sur le territoire national, la France de 2025 se dessine peu à peu ! Et la France de 2025, c’est un travailleur de 63 ans qui se rendra dans son agence pôle emploi, en Solex, arborant fièrement une marinière Armor Lux, en quête d’un  petit CDD dans une centrale nucléaire pour lui permettre de compléter les innombrables trimestres qui lui manquent pour obtenir une retraite à taux plein. Avec un peu de chance, il pourrait être un cyber-policier ou policier 2.0, contractuel vu son grand âge, fonction que le Président de la République Valls a mis en place avec l’appui de son ministre de l’intérieur, Jean-François Copé en 2021. Ou encore être envoyé à Marseille comme cible vivante pour remplacer une main d’œuvre qui se fait rare, et avouons le un peu couarde, après le 150ème assassinat de l’année. Un autre modèle est tout autant possible que souhaitable mais le chroniqueur n’est pas plus informé qu’un économiste, moins optimiste qu’un candidat en campagne et ne saurait donc donner des prévisions fiables au-delà de cinq jours comme la dame de la météo.

Notons dans le même temps que le groupe Waterman délocalise en Pologne en demandant à ses salariés un dernier petit effort avant de s’en séparer : former les travailleurs polonais qui vont prendre leur place. Une logique économique imparable, un cynisme au dessus de tout soupçon, bref l’ordre naturel des choses de la loi de la jungle poursuit son petit bonhomme de chemin dans notre bas-monde.

 

cyclisme, solex, chronique, humour, délocalisation, valls, marseille, retraite, made in franceEt là surprise. A l’heure où nous parlons de réforme des retraites, d’allongement de l’espérance de vie et de trimestres de cotisation supplémentaires, nous apprenons que les cyclistes, en dépit d’une légende tenace, auraient une espérance de vie supérieure à la moyenne de la population. C’est donc pour payer la retraite de Raymond Poulidor et de Jeannie Longo qu’un effort supplémentaire a été demandé à l’ensemble des salariés. Le scandale est à la hauteur d’un col hors catégorie d’une étape de montagne du tour de France. Creusant déjà le trou de la sécurité sociale par les affections chroniques et multiples dont ils souffrent et qui conduisent le corps médical à leur injecter tout ce que le Vidal et autres grimoires de la pharmacopée contiennent, prenant leur retraite à 35 ans après une ultime suspension pour dopage, les professionnels de la petite reine cannibalisent l’équilibre du régime des retraites. Il ne reste au salarié que ses yeux pour pleurer et trois semaines de spectacle sur le bord des routes nationales et sur les chaines de télévision du service public. Délocalisons la production et l’élevage de cycliste, tout en restant en pointe en matière d’industrie pharmaceutique, voilà une politique industrielle digne de ce nom !

 

Les petites rivières font les grands fleuves, le Made in France, c’est un état d’esprit, c’est un bureau d’études avec une boite de pâté Hénaff et une bonne baguette pour la pause de 10 heures ! Alors boutons la doxa anglo-saxonne et revenons aux fondamentaux du management et de la création à la française : une incomparable légèreté de l’être et un grain de folie perceptible ! Et en 2025, le monde roulera à Solex ! Sans moteur, transition énergétique oblige !

 

 

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