Vive l'autre ! (10/12/2020)

coronavirus, solitude, lien social, deconfinement, reveillonQui aurait pu croire il y a un an, au moment de préparer les étrennes, les réveillons et les bons vœux de la nouvelle année qu’un tour de soleil plus tard nous serions coincés pour les fêtes, qu’ils nous seraient fortement conseillés, avant d’être peut-être obligés, de choisir cinq personnes maxima avec qui passer le réveillon. La crise sanitaire nous bouscule et nous conduit à nous poser des questions existentielles profondes, au-delà de la stupidité administrative et règlementaire dans la gestion de cette pandémie. 

Si certains doivent éliminer des noms, d’autres n’ont pas même une personne à inviter, pas un seul congénère avec qui se retrouver. La solitude est exacerbée. Elle est peut-être mise un peu plus en lumière que les autres années cette part sombre de la société, de cette solitude qui mine des individus bien plus qu’un coronavirus... 

Plus que l'accès au paradis artificiel de la consommation (quoique pour certains, c’est l’Alpha et l'Omega), avec les restrictions sociales c’est bien notre humanité qui est remise en cause, au travers de l’empêchement des liens sociaux de s’exprimer.  

Si l’enfer c’est les autres, nous nous rappelons que c’est aussi le paradis. Et si nous l’avions oublié, la crise du COVID nous le rappelle. Nous sommes des animaux sociaux et entre échanger avec les autres homo sapiens et se complaire dans un acte de consommation, nous savons où se situe l'essentiel. 

Il est dans la rencontre, dans l’échange, dans la construction du lien. Le plus difficile, c’est au final l’absence ou la réduction drastique que sont les moments de convivialité. C'est l’apprentissage de l’altérité, de la solidarité et c’est pour cela que ces confinements, ces distanciations sociales sont problématiques.  

Même si au final, vous serez moins ou plus, faire l’exercice du choix des cinq personnes, c’est remettre en perspective ce à quoi nous aspirons. 

Qui sera présent ? des amis, la famille, des inconnus ?  Avec qui ne souhaite-t-on pas réveillonner, qui veut ont protéger, qui au contraire pourrions-nous infecter sans culpabilité ? Entre cultiver les relations existantes et laisser libre cours à la rencontre avec l’inconnu, faire société est un savant mélange, savant mélange qu’il faut préserver et ne pas oublier...  

Pour que cette année 2020, si particulière, ne soit pas qu’une année de perdition, concentrons-nous et cultivons ce qu’elle nous a rappelé : de l’importance du lien social, au quotidien, de ces échanges même fugaces, qui nous font nous sentir vivants. Si nous cultivons ce rappel, alors elle n’aura pas été qu’une année merdique.... 

 

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