Destins liés... (07/02/2012)

Nicolas et Angela, les Stone et Charden de la construction européenne, ont décidé d’afficher leur idylle au grand jour. Angela vient donner un coup de pouce à Nicolas, qui le lui rendra, espère t’elle, en 2013, quand à son tour, elle devra se présenter à nouveau devant les électeurs.

 

Le procédé est singulier, c’est même une première : la représentante d’un gouvernement qui appelle ouvertement à voter pour un candidat, pas encore déclaré, d’un autre Etat européen.

En d’autres temps, nous aurions appelé cet événement une regrettable ingérence dans les affaires intérieures de la nation. Mais il faut croire que les temps ont changé.

Ce que laisse apparaître cette situation nouvelle, ce sont deux dirigeants dont le destin est lié et qui pour survivre sur leur scène politique respective ont besoin l’un de l’autre.

 

Qui aurait parié cela il y a encore quelques mois. Rappelez-vous les débuts du couple Angela et Nicolas, les invectives, les insultes à peine cachées… Oui mais voilà, nécessité fait loi et la matrone allemande se rend bien compte qu’une défaite du petit nerveux pourrait la mettre dans une position fort peu confortable :

Si François Hollande est élu, Angela Merkel n’aura plus face à elle un chantre du modèle allemand actuel. L’austérité teutonne n’est pas la tasse de thé du candidat socialiste. C’est embêtant pour faire passer un projet de traité estampillé « Compatible Bundesbank ».

Si François Hollande est élu, elle devra le recevoir, et le message qu’il porte sur les limites de l’austérité teutonne, qui commence à rencontrer quelques échos en Allemagne n’ira pas dans le sens de sa campagne future.

Si François Hollande est élu, cela pourrait donner quelques idées aux électeurs d’outre-Rhin en 2013 en portant le SPD àla Chancellerie.

 

Bref, Angela, qui  porte la culotte dans le couple qu’elle constitue avec Sarkozy, a bien compris une chose : les sondages ras les pâquerettes de son camarade du parti populaire européen ne sont pas pour la rassurer sur son propre avenir politique. Elle va donc servir la cause perdue que constitue le président sortant français pour limiter la casse de son propre destin. C’est une stratégie qui se défend même si elle met à mal quelques principes de bienséance européenne établis de longue date. Elle est surtout risquée pour notre duo de choc : pas sur que les français goutent l’austérité allemande prônée par la dame, pas sur que les allemands apprécient d’être associés à notre Blin-Bling national. Réponse le 6 mai. 

16:46 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chronique, humour, merkel, sarkozy, hollande, interview | |  Facebook | | | |  Imprimer