Petit conte de fêtes, belle tranche de fin d'année (23/12/2014)

 

conte, noel, frugalité, pantagruel, excès, cuite, foie grasLa frugalité en toutes choses a ses vertus. C’est indéniable. Mais comme toutes les vertus, elle appelle le vice et l’excès. Les fêtes de fin d’année en sont le meilleur exemple possible dans tous les domaines possibles et inimaginables. Cette dernière formule n’est là que pour appâter le lecteur, qui derrière les mots possibles et inimaginables, entrevoit le stupre et la luxure pour se jeter avec avidité dans la gaudriole. Oui la frugalité en matière de bagatelle appelle le vice mais noël oblige, nous ne traiterons pas de l’histoire de cet homme ayant fait vœux de chasteté et se retrouvant coincé, un soir de tempête, dans un bar empli de succubes aussi attirantes que libres d’esprit. Non lecteur tu mérites mieux. Tu mérites une approche culinaire, une approche consommatrice de la frugalité. En un mot, tu mérites ce que tu es, le meilleur (que tu trouveras sur  ).

 

Donc nous disions que les fêtes de fin d’année sont assez symboliques de cette propension de l’Homme a relâché la pression d’une année vertueuse. Comme carnaval.

 

 

Une année à manger sain, à ne point trop boire, à prêter attention à ne pas faire de dépenses inutiles. Les dernières fêtes avaient été une révélation : une cuite mémorable à l’issue d’agapes dionysiennes suivie d’un réveil douloureux. La tête prête à exploser, la dignité envolée et le compte en banque à zéro.  Le bad trip. Suivi de la crise mystique de l’âge adulte : fini les conneries ! Et la promesse solennelle devant témoin, c’est-à-dire, de nos jours, sur Facebook : plus d’alcool et marre de cette société de consommation. Cette nouvelle année sera celle de la frugalité. C’est beau comme une résolution de jour de l’an.

 

 Les premiers mois ne sont pas difficiles. Le temps de remettre le compte à flot, de se retaper le corps et l’esprit, la redécouverte de la simplicité est presque un enchantement qui fait dire à celui qui s’est fait la promesse qu’il a pris la bonne décision. Il ne se rappelle déjà plus pourquoi il a acheté cette console à 400 € qui prend la poussière dans un coin du salon. Le jus d’orange et l’eau ont utilement remplacé les cocktails et certes, ces graines de quinoa bio achetées en vrac n’ont pas de gout mais elles respirent la bonne santé.

 

 Puis les premières tentations se présentent. Passons sur pâques et sa nuée de cloches porteuses de chocolat. Le chocolat est en telle abondance qu’il met des hauts le cœur aux passants s’aventurant devant n’importe quelle boutique.

 

 Non les premières tentations arrivent quand la vigilance est relâchée, la garde baissée. Autrement dit pendant les vacances d’été. La frénésie et l’ennui alternent pour mettre à l’épreuve le plus solide des pénitents. Après une journée ensoleillée, l’apéritif est traitre. Les cacahuètes font de l’œil, le rosé prend des teintes qui appellent au crime. La joie de vivre des comparses après un verre ou deux font remonter le souvenir de l’époque bénie où la fête prenait tout son sens. Il faudra être fort pour se contenter des brins de céleri et autres bâtonnets de carottes crues.

 

 conte, noel, frugalité, pantagruel, excès, cuite, foie grasMais c’est la fin de l’année qui souvent fait flancher le plus pur des esprits : l’environnement se transforme en une machine à excès, le dieu consommation apposant sa malédiction sur chacun d’entre nous par un lavage de cerveaux savamment orchestré, dans le moindre détail : publicités et catalogues comme armes de distribution massive,  illuminations de noël pour parfaire l’illusion de la magie de la période, étals aux mille merveilles pour donner l’envie de se plonger dans des bonheurs pantagruéliques où foie gras et champagne disputent la première place aux fruits de mer et petit blanc…

 

conte, noel, frugalité, pantagruel, excès, cuite, foie grasHomo sapiens se dit que ce n’est pas très grave, qu’il va rester raisonnable, qu’il peut se le permettre… Il se laisse doucement glisser … jusqu’à la cuite mémorable à l’issue d’agapes dionysiennes suivie d’un réveil douloureux. La tête prête à exploser, la dignité envolée et le compte en banque à zéro.  Le bad trip. Suivi de la crise mystique de l’âge adulte : fini les conneries ! Et la promesse solennelle devant témoin, c’est-à-dire, de nos jours, sur Facebook : plus d’alcool et marre de cette société de consommation. Cette nouvelle année sera celle de la frugalité. C’est beau comme une résolution de jour de l’an… In vino veritas, pour les siècles et les siècles… amen !

 

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