Maux comptent triple. Conte désabusé des temps modernes. première partie (09/01/2016)
Il était une fois, dans un pays pas tout à fait imaginaire, un monarque républicain qui avait été élu pour cinq ans sur un malentendu. Ou plutôt deux. Le premier des malentendus l’était à son insu, par un rejet du précédent monarque républicain, dont le gout pour les montres et les mannequins en reconversion avait fini par lasser. Le deuxième malentendu, c’était un discours. Prononcé quelques années à peine après l’une des plus grandes crises qu’avaient connues les royaumes d’un monde pas si éloigné du nôtre, crise notamment provoquée par des prêteurs un peu trop joueurs et pour tout dire carrément tricheurs. Le candidat du parti fleuri, dont il ne restait que quelques épines flétries, avait parlé d’abattre le mur de la finance, ce que nombreux prirent pour la promesse d’une mise au pas des forces obscures de l’argent. Il irait même dire à la reine d’outre-Rhin ses quatre vérités.
Les yeux d’une partie des électeurs avaient pétillé mais signe qui ne trompe pas, les financiers n’avaient pas sourcillé, ils avaient même eu un sourire attendri en écoutant le remplaçant au pied levé de leur favori, disparu de la compétition, pris en flagrant délit dans une sordide histoire hôtelière du nouveau monde.
Le malentendu, une fois élu, fut levé. Pourquoi après coup ? Parce que le futur nouveau monarque républicain avait appris de son tonton, qui lui-même le tenait d’un cardinal, que l’on ne sort d’une ambiguïté qu’à son propre détriment. Adepte par ailleurs de la philosophie de J-C. Dusse (sur un malentendu…), il avait laissé le flou s’installer. En vérité, ce qu’avait voulu dire le roi républicain qui ne l’était pas encore, c’est que, lui Président, les derniers vestiges du rempart contre les forces financières seraient abattus.
Fraîchement élu, le monarque républicain sortit de son ambiguïté au détriment de ceux qui l’avaient fait roi. Ce qu’il voulait c’était libérer. Personne ne comprenait trop quoi, ni comment, si ce n’est en muselant les voix dissonantes qu’il qualifia de frondeuses, mais l’effet ne se fit pas attendre. Une étrange maladie, la macronite, se mit à apparaître. Elle consistait en une attaque en règle des règles collectives parallèlement à la mise en place de bus sur toutes les routes du pays. La macronite était un programme lancé pour couper l'herbe sous le pied des adversaires mais ceux-ci applaudissaient et de coupure, il n’y eut qu’avec ceux qui avaient été victime du malentendu.
Rapidement, de nombreuses personnes souhaitaient lui dire merci pour ce moment, au revoir, à la prochaine. Le petit nerveux amateur de d’horloge de poignet pensait tenir là sa revanche devant cette débandade sondagière et les claques électorales qui se succédaient aussi surement que les jours dans le calendrier.
En fait, rien ne se passait comme prévu, et le peuple de ce royaume républicain, déjà sceptique sur les pouvoirs magiques de ses élites, se détournait tous les jours un peu plus de ses idoles passées. Depuis quelques années (bien avant le quinquennat du livreur de croissant, bien avant même celui du petit nerveux), des sorciers aux sombres idées, revenus des ténèbres de l’Histoire, s’étaient installés dans le royaume républicain. Ils n’avaient aucun pouvoir, mais prétendaient en être investis. En fait, ils étaient un peu escroc, ne le répétez pas, mais ils connaissaient parfaitement les techniques pour attirer le chaland. D’ailleurs, ils chassaient l’électeur en famille, comme dans une entreprise lambda, s’étant répartis le royaume républicain à ses extrémités.
à suivre...
16:01 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conte, hollande, démocratie, péril, front national, etat d'urgence | | Facebook | |