Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tous à l'eau...

Imprimer

L’Homme est un loup de mer pour l’Homme. Juré, c’est la vérité, je l’ai vu de mes yeux vu. Bon, quand je dis de mer, ce serait plutôt de piscine mais c’est pour la beauté du mot, et ça revient presque à la même chose, au gout de javel près. Et franchement, vous auriez lu une chronique qui aurait commencé par l’Homme est un loup de piscine pour l’Homme ? Personnellement, et tout comme vous, je ne l’aurais pas fait ! On n’attrape pas des mouches avec du vinaigre non ?

Maintenant que vous y êtes, ne partez pas tout de suite et profitons-en pour chroniquer sur cet équipement que constitue la piscine -du point de vue de l’allégorie de la société humaine s’entend- : un monde impitoyable sous un vernis d’activité ludique, dans lequel règnent le paraître, l’esthétique et la performance. Un lieu où les regards s’échangent, inquisiteurs, interrogateurs sur le physique, le style et l’efficacité de la nage de l’autre, pourquoi lui ou elle et pas moi. L’esprit humain ne peut s’empêcher de comparer, même avec les meilleures intentions du monde.

La piscine est à l’image d’une petite communauté humaine, il y a tous les âges, tous les niveaux, tous les physiques. Du sportif confirmé à la mamie qui vient pratiquer son aquagym, de la maman attentionnée au pervers qui vient reluquer avec lubricité, vous trouvez de tout. Et ce tout doit se partager quelques mètres cubes d’eau chlorée.

Ainsi de l’athlète qui bouscule et écarte les eaux pour ne pas ralentir sa performance, des copines qui bloquent et provoquent l’embouteillage en se racontant tout et n’importe quoi sur toute la largeur de la ligne d’eau, de l’apprenti nageur qui coule sous vos yeux mais ne souhaite pas votre aide ou des jeunes ados qui sautent du plongeoir juste devant vous au risque de vous briser la nuque, le bassin est une aire de danger qui vous fait rapidement regretter d’avoir quitter la terre ferme.

Mais pourquoi donc s’infliger une telle torture, le bruit, les yeux qui piquent, le ventre et les hanches qui sortent du maillot, la marques des lunettes, la tasse qu’on boit, la comparaison avec le bellâtre et la bombe sexuelle ou encore la vision d’une horde de fausses sportives venant se déculpabiliser de leur consommation de pains au chocolat en enchainant les figures ratées dans un cours d’aquagym ? Après tout, en restant bien au chaud à la maison, le non pratiquant s’évite les champignons entre les orteils, le rhume permanent, la rentrée toujours pénible dans l’eau, les cheveux qui fanent sous l’effet du chlore, la sensation désagréable du bouchon dans l’oreille dont on se ne débarrasse pas sans l’adoption de cette position ridicule du petit doigt dans le pavillon avec penchement de tête sur le côté pour tenter de briser la pellicule d’eau fautive…

Les raisons pour y venir sont multiples et pas toujours avouables.

Commençons par la plus simple : nager est un plaisir, sentir l’eau glisser sur la peau est une sensation incomparable qui doit nous renvoyer à ce temps plus ou moins lointain où le petit d’homme en devenir que nous étions se construisait entouré de liquide amniotique, un temps d’innocence, de chaleur et de quiétude.

Ce n’est pas le sport le plus violent qui existe, quoi qu’un coup de palme ou de genou ne soit pas chose agréable. La natation vous nettoie sans douleur et avec des efforts limités d’une vie sédentaire trop stressante ou trop planplan. Pour ceux qui cherchent un aspect plus sportif, ils y trouveront également leur compte. Et avouons le, c’est moins barbare que la course à pied.

Reste qu’il faut un peu de technique et d’humilité, quelques cours n’étant pas un luxe. Car il n’est rien de plus désagréable que la personne qui ne sait pas nager mais qui s’entête cependant à rester dans la ligne Crawl/Papillon. Soit elle est suicidaire, soit personne n’a jamais osé lui avouer la triste vérité : un chat jeté à l’eau aurait plus de grâce et d’efficacité.

Pour les parents, la piscine est également un allié précieux. Comme le dit la sagesse populaire, ça creuse la mer. C’est également le cas pour le bassin de natation. Pour peu qu’il y ait autour des toboggans, une belle soirée tranquille s’annonce, les diablotins ne demanderont pas leur reste à l’heure du coucher. Une belle activité familiale, pas trop chère, qui ravira les petits et surtout les grands, vous en connaissez beaucoup vous ?

Mais la piscine, c’est aussi pour les couples un lieu de réalisation de fantasme : qui n’a rêvé de faire des cochonneries dans les vestiaires à défaut de pouvoir les faire dans le bassin ? Demandez au personnel de la piscine où vous avez vos habitudes, ils auront, à n’en pas douter, quelques anecdotes croustillantes à vous conter.

Et reconnaissons que pour ce sport de cabines, il n’est pas besoin d’être bon nageur…

 

Les commentaires sont fermés.