Et donc aujourd’hui, vous allez nous parler de permanence et variation du breton
Le breton aime à cultiver sa singularité, il est aussi baratineur que le marseillais, pas moins bonimenteur qu’un arracheur de dents et la preuve en est une fois de plus apportée par l’actualité, actualité sanitaire et pandémique !
Avec les festivals et concerts interdits, une des rares manières de montrer le Gwenn ha du consiste à l'associer de près ou de loin au virus. C’était déjà le cas avec la faible incidence de la présence et de la transmission de la covid, histoire de montrer que l’art de vivre breton permettait de se préserver du virus mais constatant que cela n’allait pas assez loin, c’est désormais non pas moins que la présence d’un nouveau variant, 100 % pur beurre salé qui est revendiquée !
Mais attention, le breton est malin, son variant est indétectable par les instruments de mesure existants, un peu comme les éthylotests dans cette région : à la différence du reste du monde, le ballon breton mesure la quantité de sang présent dans l’alcool et non l’inverse. C’est donc un nouveau test sur lequel il va falloir plancher, à base de réactifs de type houblon et pâté Hénaff...
Il n’est d’ailleurs pas présomptueux de penser qu’un de ces jours, la presse nous révèlera que le coronavirus, à l’instar de toutes les grandes célébrités du monde a du sang breton ! C’est un jeu que de trouver des ancêtres bretons à tout un chacun et d’écrire une histoire autour de cela, de la crêpe dentelle de la narration qui se transforme parfois en kouign amman du récit : trop riche et trop gras mais on ne peut pas s’empêcher d’en reprendre !
Parce que oui le breton a une culture du conte, de faire des petits évènements du quotidien une épopée digne des plus grands héros, si ce n’est que les demi-dieux bretons ne combattent pas des dragons mais plus simplement entendent le loup, le renard et la belette chanter. Ainsi la littérature et la presse régionale quotidienne regorgent de feuilles mémorables dans lesquelles un âne se retrouve dans la peau d’un cheval de course, un escargot dans celle d’une espèce rare et exotique, « c’est l’escargot de Quimper quand même », ou encore de la réalisation d’une crêpe qui devient la 8ème merveille du monde…
Vous en êtes sur?
Certain, d’ailleurs, les moins aimables diront que le Breton est passé maître dans l’art de faire passer des vessies pour des lanternes, ce que les amoureux de la péninsule préfèrent plutôt présenter comme une tendance à sublimer l’ordinaire et le quotidien. Au final, le résultat est le même, celui qui permet de faire croire que c’est parce qu’il y a de la pluie que la Bretagne est belle, qu’une nuit de fest-noz est le must de la topitude, que le seul pâté digne de ce nom sur terre est celui du mataf et enfin que le rattachement de la France à la Bretagne est un fait historique.
Et donc ?
Donc tremblez amis terriens, le coronavirus joue désormais du biniou, c’est peut-être un détail pour vous mais pour les bretons ça veut dire beaucoup !