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Comment occuper le terrain après un remaniement ou la nécessité du mouvement perpétuel

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Tenir en haleine un public durant des semaines pour qu’il ne regarde pas ailleurs, c’est un art complexe qui ne peut durer éternellement. Imaginons un président qui annoncerait un remaniement ministériel des mois avant de le réaliser. Le média se jetterait avec délectation sur la moindre rumeur, la commentant jusqu’à l’assécher, les prétendants alimentant sans cesse les manchettes des journaux dans une farandole de révélations sur les qualités propres de l’individu et les limites supposées du concurrent. De quoi faire oublier au quidam une réalité particulièrement sombre et des politiques qui ne lui veulent pas que du bien.

Mais un beau jour, c’est fini, le remaniement est réalisé, il va être discuté quelques jours encore mais le rideau est tombé, la pièce est terminée, chacun retourne à ses occupations et peut contempler la farce qui se joue réellement.

C’est la terre de tous les dangers pour le politique : le journalisme d’investigation peut reprendre ses droits, l’opposition peut venir titiller la majorité sur le fond et le concret, l’électeur potentiel réfléchir à ses choix futurs.

A moins d’ouvrir un nouveau front, dans une sorte de mouvement perpétuel, la majorité va devoir affronter ses contradictions, ses erreurs et ses petites bassesses.

Mais il ne faut pas croire que cette attitude est exclusivement réservée à nos élites gouvernantes : tout un chacun l’expérimente tous les jours. C’est ce besoin irrépressible d’avoir toujours l’impression d’être occupé, même si en définitive on ne fait rien. Subtil non ?

A ce jeu, on se demande bien quel sera le prochain sketch que le président mettra en œuvre pour détourner le regard ? D’autant qu’il ne pourra plus compter sur les saillies de Frédéric Lefebvre, propulsé secrétaire d’Etat à je ne sais pas trop quoi…

Quelques idées la dessus pour faire oublier Karachi, la réforme des retraites, l'affaire Bettencourt, le chômage, le bouclier fiscal...?

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