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ben laden

  • La loi du talion, c'est in!...

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    Revenons sur les heures qui ont suivies l’annonce de la mort d’Ousama Ben Laden, même si, déjà, cette actualité a largement été chassée par une autre puis une autre puis...

    Obama, et tous ses copains présidents des démocraties du monde libre n’ont pu s’empêcher de répéter Game Over, « Justice est faite ». Les chroniqueurs radio, télé, internautes leur ont emboîté le pas sans sourciller, du moins dans les premières heures.

    Bien entendu, savoir que la traque de Ben Laden arrive à son terme est réjouissant, mais le comportement primaire, réhabilitant la loi du Talion est une petite victoire posthume de l’ex-ennemi public n°1, en légitimant rétroactivement son discours.

    Que Ben Laden ait été un des pires assassins illuminés de l’histoire ne fait aucun doute. Qu’il puisse mériter de griller en enfer, c’est un point de vue largement partagé et particulièrement défendable, si la notion d’enfer existe bien sur.

    Mais ce qui distingue le combat démocratique du reste, c’est bien le respect de la personne humaine, y compris pour le pire des sérial-killer. Le chroniqueur que je suis fut frappé de voir des gens biens intentionnés par ailleurs, capable d’applaudir à s’en rompre les mains quand ils entendent le discours de Badinter proposant d’abolir la peine de mort, mais se féliciter avec emphase sur les balles dans la tête reçues par le barbu le plus connu de la planète après le Père Noël et Fidel Castro.

    La justice, le droit à un procès équitable, c’est un combat de tous les jours. Se relâcher une seule fois, c’est ouvrir la porte aux instincts les plus primaires de la nature humaine. Peut être que l’arrestation ne pouvait que déboucher sur un bain de sang connaissant le personnage mais reste qu’un procès puis une condamnation (de prison à vie) aurait eu autrement plus de prestige et de force morale pour le camp occidental, par l’application du principe bien connu mais peu usité du « je fais ce que dis, je dis ce que je fais ».

    Notre Président a eu les mêmes dérapages. Justice est faite, par l’exécution sans procès. Imaginons qu’un policier, ou même un citoyen lamba, assassine et que l’esprit de vengeance fasse qu’il soit à son tour la victime d’une justice punitive de la part des proches, Sarkozy osera t’il répéter cette phrase lourde de sens devant l’histoire : Justice est faite ? Le premier et unique chanoine de l’Archibasilique de Saint-Jean de Latran à Rome n’aime définitivement pas lire. Il s’est arrêté à l’ancien testament dans sa découverte de la Bible.