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données biométriques

  • Jt’en ficherais de la donnée biométrique

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    big brother, fichage, données biométriquesMontrer la lune à l’imbécile, il regardera le bout de votre doigt dit le proverbe. Mais si vous voulez être certain que l’imbécile ne regarde ni l’un ni l’autre, ne lui parlez pas et ne lui montrez rien. C’est la méthode la plus efficace.

     

    Dans une indifférence quasi-générale, que le gouvernement se garde bien de contrer, un fichage de grande ampleur se prépare.

    Fichés, nous le sommes tous les jours. Sans s’en rendre compte sur l’instant mais en le découvrant avec un certain énervement au quotidien. Tenez, la publicité par courrier nominatif dans la boîte aux lettres. Sans même avoir rempli un bulletin ou pris une carte de fidélité dans un magasin. Faites l’expérience, déménagez et dans les semaines qui suivront, on vous félicitera pour votre installation. Flippant n’est il pas…

     

    Sachez également, avant que je ne vous présente le nouveau monstre que le parlement s’apprête à créer que les préfectures peuvent vendre le fichier carte grise (ainsi les constructeurs peuvent vous cibler plus facilement), que la police utilise un fichier appelé le STIC dans lequel vous pouvez figurer si vous avez déposé plainte, si vous avez été interpellé sans suite…, qui n’est jamais nettoyé et que 100 000 personnes peuvent consulter avec un simple mot de passe, que de nombreux rapports parlementaires ont appuyé sur les erreurs qu’il contient et que des consultations sauvages ont lieu fréquemment…Là, vous vous dîtes, mais c’est monstrueux, que fait la police. C’est simple, elle fiche et  consulte…

     

    Mais ce n’était pas assez. Il en faut toujours plus au Léviathan. Des données, des données et encore des données. Papa Guéant, pas bégueule avec son précieux, lui a mitonné un projet de loi aux petits oignons. En pensant à relancer l’économie au passage (attendez un peu, vous aurez l’explication). Donc, prenez une nouvelle carte d’identité, mettez-y une puce et des tas de données : état-civil, taille, couleur des yeux, empreintes… remuez le tout et mettez cela dans un grand fichier, à côté des autres, qui peut être consulté à volonté par des mains pas toujours innocentes et avec parfois quelques arrière-pensées. Voilà comment on fiche à terme 45 millions d’individus. Pour lutter contre une fraude qui a été avérée 651 fois en 2010. Il y a plus de chance de gagner au Loto que d’être victime d’une usurpation d’identité.

     

    Mais là, je sens venir la question, voire même plusieurs, dans le désordre : on était déjà fiché non ? Et puis, je n’ai rien à me reprocher moi ? Après tout, il suffit de ne pas se faire faire une carte d’identité ?... Ce n’est pas complètement faux. Sauf que…le fichier des cartes d’identité sert seulement aux cartes d’identité… c’est un document pour le porteur de la carte, pas pour le fliquer. Deuzio, je n’aimerais pas que l’on puisse consulter comme ça ma fiche, c’est une question de principe, de respect de la vie privée et des libertés publiques. Et puis essayer de survivre aujourd’hui sans carte d’identité, c’est déjà difficile même si le document n’est pas obligatoire. Si demain, on vous demande la carte avec la puce pour authentifier vos achats, il va être difficile de survivre sauf à faire dans l’autoproduction et l’autosuffisance. Sans la rendre obligatoire, le ministre de l’intérieur sait qu’elle sera indispensable et que le Léviathan du fichage policier sera alimenté. Des fichiers, des caméras de plus en plus sophistiquées, des cartes de navigation, l’espace de liberté et l’espace privatif de l’individu se réduit comme peau de chagrin.

     

    Mais si le citoyen y perd, tout n’est pas à jeter pour tout le monde. Il va falloir équiper les mairies de station pour prendre ces données biométriques, il faudra les fabriquer ces puces, il faudra les sécuriser ces cartes, il faudra les constituer ces fichiers.

    La France, leader de la carte à puce et championne du RFID, qui en met à toutes les sauces, a des amis qui ne lui veulent pas forcément que du bien, mais qui ont quelques intérêts économiques et qui ont du pousser dans les couloirs des ministères pour que ce projet voit le jour. Sacrifier la liberté de tous pour le profit de quelques uns, ce n’est pas sans rappeler des slogans de campagne qui sans exception conduisent à des heures bien sombres…
     

    PS : l’Assemblée Nationale examine en dernière lecture ce projet de loi à compter du mardi 21 février. Des infos sur ldh-France.org et dans Libération du 18-19 février. N’hésitez pas à interpeller vos députés.