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robin williams

  • Le génie s'en est allé...

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    Robin williams, génie, roi pêcheur, keatingAujourd’hui, nombreux sont les gens de ma génération qui se retrouvent orphelins. Le professeur Keating n’est plus. Adolescents, nous avons subi l’influence positive du personnage de Robin Williams. La vie est une succession de rencontres plus ou moins heureuses et le cercle des poètes disparus a eu une influence décisive dans la construction des futurs adultes que nous étions.

    Le film est dramatique, la fin est d’une noirceur terrible, mais le message est passé : ne pas regarder le monde tel que l’on veut nous le faire voir, mais chercher la vérité du beau, en l’explorant. Subversif assurément dans une société où la standardisation est le contrepoids bien utile pour les dominants à garantir l’illusion de la démocratie. Vous avez la liberté de penser mais il n’y a qu’une voie possible… cette dernière forme de pensée à l’œuvre, la crise économique le montre bien assez depuis 2008…

    Robin Williams, c’est cet acteur qui, à jamais, pour toute une génération, est cette étincelle de vie, de rébellion positive, qui nous ouvre les yeux sur le monde pour y mettre la distance critique nécessaire pour d’autant mieux l’embrasser. Depuis ce jour, j’ai toujours essayé, autant que faire se peut, au sens figuré le plus souvent, de monter sur une table, une chaise, bref d’un promontoire et même de plusieurs, pour apprécier une situation d’un autre point de vue que celui de mon nombril. C’est précieux dans une vie d’Homme que d’avoir la chance de disposer d’une telle technique. Ça encourage l’empathie, le respect de l’autre et l’absence de vision binaire de la société.

    Robin Williams, c’est une filmographie impressionnante, entre cinéma et films d’animation, entre comédies et rôles dramatiques. C’est d’ailleurs dans ces derniers qu’il donnait la pleine mesure de son talent : le clown n’avait pas à porter le masque de la fausse bonhommie. Le Roi pêcheur est un chef d’œuvre, où le duo Bridges/Williams donne sa pleine mesure devant la caméra de Terry Gilliam. Il apparaitra d’ailleurs souvent dans les films de ce dernier en guest star, dernièrement en pasteur/gourou vantant les mérites de l’Eglise de Batman dans le monde futuriste de The Zero Theorem.

    Si Robin Williams était un comique hors norme doublé d’un improvisateur de génie, comme tous les clowns, il sur jouait pour masquer des blessures profondes. Bipolaire, il souffrait de cette succession de phases maniaques et dépressives. Le succès ne prémunit pas de la maladie, mais le génie a souvent beaucoup à voir avec cette dernière. Elle permet toutes les audaces bien qu’elle précipite les destins.

    Hier, Robin Williams, sans son masque, le regard plongé dans les abysses, a dit non. Il ne pourrait pas remonter une nouvelle fois. Les montagnes russes, c’est éreintant, épuisant…tuant. Aussi, il s’en est allé. Le génie est retourné pour l’éternité dans sa lampe. Pas d’éveil. Peter Pan pour toujours au pays imaginaire.

    « Je partis dans les bois car je voulais vivre sans me hâter, vivre intensément et sucer toute la moelle secrète de la vie. Je voulais chasser tout ce qui dénaturait la vie, pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que je n'avais pas vécu

    Ces paroles sont gravées dans l’esprit de toute une génération et d’autres à venir encore. Merci pour la belle vie que vous nous avez fait partager Robin Williams. Le sourire que vous avez souvent permis de réaliser. Merci et bon vent, O Capitaine, mon capitaine !