En terme d’exportation, si la Bretagne se distingue par ses musicos, l’Alsace ne propose qu’un M. Pokora, ce qui sur le marché s’échange à peine contre une Nolwenn Leroy, mais les Daho, Tiersen, Luce, Miossec…alsacien ne sont pas encore nés. Bercy n’est pas prêt d’être rempli avec une nuit des alsaciens…et l’événement musical de l’année se trouve être la foire du vin de Colmar, ce qui en jette beaucoup moins qu’un festival des vieilles charrues, une route du rock ou une transmusicale…
En revanche, le concept du marché de noël a envahi toute la Gaule. Il n’est plus un hameau qui ne fasse poser une ou deux cabanes pour y vendre du vin chaud et des produits artisanaux plus ou moins kitschs qui font le bonheur du journal télévisé de TF1 au cours des fêtes de fin d’année. Strasbourg est plus connu du quidam pour les illuminations de décembre de son marché autour de la cathédrale que pour la beauté de la Petite France. C’est triste mais sic transit gloria mundi…
D’autant plus triste qu’il convient de rétablir une vérité pas toujours agréable à entendre pour un alsacien. Le pain d’épice, ce sont les chinois qui l’ont inventé, pas Prosper youpla boum, c’est le roi du pain d’épice. Mais rendons à César ce qui lui appartient, les alsaciens savent le préparer comme aucuns autres… Et culinairement, en dépit de l’absence de langoustine fraîche sur la table, le breton pourra survivre quelques mois et pour les plus résistants quelques années dans les cuisines alsaciennes…
Si le breton, par suite de retrait de permis dont nous tairons les raisons mais que la réputation de l’armoricain vous aura permis de découvrir ne s’est jamais distingué dans la compétition automobile, l’alsacien est né avec un volant dans les mains. Proximité de l’Allemagne et de ses voitures de qualité, simple coïncidence, toujours est-il que les champions de rallyes et de circuits automobiles se ramassent à la pelle.
Par contre, pour ce qui est de la voile, ils ne valent pas tripette. Et l’absence d’océan ne saurait être une excuse valable, les Suisses ayant bien réussi à gagner l’America’s Cup avec le Lac Léman comme seul horizon d’entraînement. Et comme la batellerie est un sport confidentiel, de fait, la présence d’Alsacien sur le devant de la scène dans les sports nautiques est confidentielle pour ne pas dire inexistante.
Mais sous son air martial et son costume traditionnel, l’Alsacien cache un cœur d’or et n’est pas dénué d’humour. Il ouvre grand sa table et sa maison une fois en confiance. Un peu comme le breton. Un peu comme tout le monde à vrai dire. Enfin pas toi au fond de la salle, qui ne n’as jamais été sympathique.
Last but not least, le néo-breton, reprenant le chemin du retour en partant de la gare de Strasbourg a été surpris d’entendre une musique de Yann Tiersen en fond musical provoquant une émotion imperceptible…Décidément, les allemands savent recevoir. Euh les Alsaciens. Merci et Oruaar comme ils disent là bas. Hopla !