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Histoire de suicides et suicide historique

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Salvador Allende, suicide, management, chili, 11 septembre 1973, iphone, germinalUn tiers des actifs a déjà pensé au suicide. Une statistique qui fait froid dans le dos, un chiffre qui rappelle que France Télécom a beau avoir changé son nom en Orange, les faits sont têtus, nos organisations de travail broient impitoyablement les salariés. Et à ce petit jeu, la France est tristement compétitive, le taux de suicide dépassant 14 pour 100 000 habitants, bien au-dessus de la moyenne de l’OCDE. Le monde du travail, ce n’est certes plus Germinal, même si des métiers pénibles, il y en a toute une palanqué, bien planquée, cachez moi ces besogneux que je ne saurais voir…

 La pression n’est certes plus aussi physique, brisant les corps avant même que les esprits rompent. De nos jours, le mécanisme est plus insidieux, organisée, en un mot, il est psychologique. Le management moderne n’a rien à envier à son aïeul du 19° siècle en matière de ravage sur les femmes et les hommes, même s’il est plus difficile à démasquer sous ses airs de promesse d’un monde rationalisé à visage humain, prompt à déclamer une quête de sens perpétuel pour tout un chacun…

Le temps, voilà ce que le salariat moderne cherche à effacer. Le temps qui est compressé, et s’il est une chose que l’on attend du salarié, c’est qu’il agisse comme si le temps avait été aboli. L’urgence comme finalité pointe son gros nez indélicat à tous les coins de bureaux, surgit de tous les couloirs, pour pressuriser celui qui se met en travers de son chemin ou celui que l’on jette en pâture à l’express impératif… urgence qui finit par se dégonfler parce qu’elle n’existe pas véritablement. Car les vrais sujets sérieux, vitaux ne sont pas si nombreux. Mais nos sociétés actuelles veulent faire croire que tout est sur le même plan, la vie d’un homme et la sortie du prochain Iphone.

Salvador Allende, suicide, management, chili, 11 septembre 1973, iphone, germinalIl y a pourtant 40 ans, jour pour jour, à Santiago du Chili, un homme, Salvador Allende, a montré à la face du monde, admirative et à la gueule des putschistes, stupéfaits, qu’il y a des choses d’une gravité telle qu’on ne peut transiger sur les principes. La liberté, la démocratie, la solidarité, l’humanité. Dans une dernière prise de parole radiophonique, en quelques paragraphes, reproduits ci-dessous pour deux d’entre eux, un homme a montré le visage de l’humanité sous son meilleur jour :

« Je paierai de ma vie la défense des principes qui sont chers à cette patrie. La honte tombera sur ceux qui ont trahi leurs convictions, manqué à leur propre parole et se sont tournés vers la doctrine des forces armées…

Vive le Chili, vive le Peuple, vivent les travailleurs ! Ce sont mes dernières paroles, j’ai la certitude que le sacrifice ne sera pas vain et qu’au moins surviendra une punition morale pour la lâcheté et la trahison »

 

Il y a de rares suicides qui sont des leçons de vie et la promesse d’un espoir d’un lendemain meilleur. La résistance se conjugue au présent : 11 septembre 1973.

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