Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Elle est belle, elle sent bon ma statistique...

Imprimer

statistique, mariton, revenu, bayrou, salaire moyen

Dans la vraie vie, la perception de la réalité n’est pas une affaire de statistique. La fille préférée  de la statistique du café du commerce, c’est la moyenne, qui pour certains est l’arbre bien utile qui cache la forêt….

 

En mettant une main dans un four et l’autre dans un congélateur, en moyenne, le résultat sera tiède. En pratique néanmoins, vous aurez les mains brulées par le froid et le chaud…

 

En matière de revenus, c’est exactement la même chose. Il y a la moyenne et la médiane.  Ce n’est pas la même chose. Mettez 9 smicards et 1 personne gagnant 1 million d’€ par an dans une même pièce : la moyenne sera de 121 000 € (un smicard gagnera un peu moins de 14 000 € par an en réalité). Pas sur que les smicards s’y retrouvent. Le médian c’est le salaire autour duquel on les classera en deux : notre ami millionnaire en sera bien éloigné pour le coup. Les très très hauts revenus tirent la moyenne vers le haut. Ainsi, quand on déshabille la moyenne, elle est déjà moins sexy.

 

La statistique n’est factuelle que pour autant qu’elle n’est pas interprétée, sinon elle devient idéologique. Ce n’est pas sale, ça donne du grain à moudre mais il faut le savoir. Ainsi, sur le temps de travail : les chiffres parlent dans le sens du discours émis. Les français seraient à ce point feignant qu’ils seraient les européens travaillant le moins. Sur le papier et en ne prenant que les seuls salariés à temps plein, ça se tient. Mais en réintégrant les salariés à temps partiels dont nos voisins européens sont bien plus friands que nous, la moyenne change : la perfide albion et le voisin teuton sont plutôt au fond de la classe, pratiquement des ronds de cuir. Comme disait Desproges, étonnant non ?

 

Chacun y va de son petit chiffre, tordu dans le sens de la démonstration. Bayrou qui arrive avec un livre peu épais qu’il présente comme le code du travail suisse, écrit en tout petit et un code du travail français annoté (un code, un cours et un manuel de jurisprudence en un seul volume) écrit pour déficient visuel, ça fait son petit effet : ben oui madame Michu, vous voyez bien que les règles nous tuent quand il y en a autant. Regardez les helvétiques, en plus de Fédérer et du chocolat, ils travaillent légers… Dans la réalité, le code des obligations suisse (c’est son petit nom) n’est pas si rikiki et le code français pas si maousse costaud.

 

Tout cela pour dire que la vérité n’est certes pas ailleurs mais que bien souvent elle est travestie dans l’intérêt de celui qui parle. Alors pour ne pas faire partie des 100 % de zozos qui se font avoir, une des rares statistiques valables, devant un pourcentage qui est balancé à la cantonade, un effet de manche digne d’Houdini sur un plateau de télévision, soupesez bien la chose, confrontez, ne prenez pas pour argent comptant. En moyenne, ça permet de relever les petits mensonges qui nous font tant de mal…

 

Et puis la tête de votre contradicteur pris la main dans le sac de ses petits arrangements, ça n’a pas de prix…

Les commentaires sont fermés.