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Oh oui grand fou, rackette moi encore un peu !!!!

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peage.jpgLes vacances semblent lointaines et déjà vous avez hâte de reprendre la route pour de nouvelles aventures et connaître ce frisson qui parcourt la colonne vertébrale en affrontant des bandits de grands chemins. De nos jours, ils ont la forme d’une barrière blanche et rouge qui se lève et redescend. Hâte d’acquitter votre droit d’emprunter une autoroute française et de penser, la main sur le cœur, au bonheur de l’actionnaire qui recevra entre 20 et 24 % du montant du prélèvement effectué sur votre compte bancaire.

Entre 20 et 24 %, l’auteur de cette chronique aurait-il commis une erreur de frappe en omettant une virgule entre le 2 et le 0, entre le 2 et le 4?

Sauf à ce que l’Autorité de la concurrence soit elle-même victime d’une erreur grossière, mais aussi la Cour des comptes qui, un an auparavant, s’était émue de la chose, les entreprises se sont remboursées cash en 7 ans de l’investissement initial, avec une poule aux œufs d’or qui va continuer encore à cracher durant 13 à 19 ans. A noter que les concessionnaires sont également entrepreneurs de travaux publics, dont la gestion des autoroutes est si friandes, il y a là un sens des bonnes affaires que la plupart des humains ne toucheront jamais du doigt. Ajoutons à cela que ces entreprises, fort peu soumises à la concurrence internationale (on a rarement vu une autoroute se délocaliser) bénéficieront des cadeaux Hollande comme elles profitent déjà des cadeaux du CICE de la majorité précédente.

Le petit artisan en face ne joue pas dans la même cour même si les grandes entreprises le mettent en avant pour mieux sortir du bois pour quémander de la ristourne fiscale. Le petit artisan, lui court après la trésorerie, que sa banque lui accorde à un taux certes pas usurier mais loin du prix auquel lui prête la banque centrale européenne. Imaginez qu’on vous prête à presque zéro et qu’avec cet argent vous prêtiez à 2, 3 %. Vous vous sentiriez un peu merdeux, un peu voleur, avec la peur d’être attrapé par la justice. Rassurez-vous, c’est légal, un poil réglementé, ça s’appelle l’activité bancaire.

Monsieur le chroniqueur, vous ne seriez pas un peu suspect, un peu communiste sur les bords de refuser à d’honnêtes entrepreneurs de réaliser des profits. Même pas. Question de mesure. Que la prise de risque soit récompensée comme le travail mérite salaire, ça tombe sous le sens. Mais la rente assurée à la limite de la spoliation, cela devient problématique. De même que pour le secteur bancaire la privatisation des profits et la nationalisation des pertes restent un concept assez éloigné de la justice.

Ayant peut être un peu trop lu Pif dans son enfance, l’auteur de ces lignes veut bien concéder une lecture un poil marxiste de la société : le profit rémunère le capital mais il doit également rémunérer le travail, la société qui permet à l’entreprise de réaliser son activité dans un bon environnement mais aussi prévoir l’avenir en investissant dans les innovations de demain. Utopiste va !

Pour tout dire, savoir que c’est l’impôt qui a permis de garantir la création des sociétés d’autoroutes, initialement publiques, pour ensuite privatiser les profits, ça donne des envies de révolution, mais à la vitesse à laquelle évolue la société, il y a fort à parier que même cette dernière soit reprise par le marché et sa bienveillance.

Vacanciers et conducteurs de tous pays unissez-vous : l’été prochain, empruntez les routes secondaires ! Le temps y est plus long mais l’essence y coute moins cher, la bouffe bien meilleure et les profits moins élevés ! Vous relancerez la croissance locale plutôt que de remplir les poches de personnages en mal de paradis fiscaux !

Si néanmoins vous souhaitiez encore emprunter les autoroutes par nécessité ou par envie, un seul conseil : achetez de l’action de concessionnaire, vous récupérerez un bout de votre ticket de péage !

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