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Mytho-logie moderne

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mythologie, capitalisme, grèce, dieux, parques, troikaNous vivons une époque étonnante. Les récits de la mythologie semblent s’y jouer à nouveau. Avec le budget de l’époque moderne en plus mais sans le génie créatif des ancêtres grecs. C’est ainsi mais nous sommes plus Homer qu’Homère.

Il y a plus de 3 000 ans, les dieux de la mythologie faisaient leur apparition en Grèce. De nos jours, les dieux de la mythomanie sévissent toujours, sur le globe et encore et toujours du côté de l'Attique

 

Les dieux capitalistes du haut de l’Olympe des marchés se marrent bien en voyant l’homo sapiens de base se débattre sur terre avec la myriade d’épreuves qu’ils lui imposent pendant qu’ils dégustent un cocktail pour se remettre d’un jet-lag incessant. Ils remercient encore et toujours celui qui a apporté aux hommes les moyens de leur émancipation…et de leur propre destruction.

Le Prométhée moderne n’a pas apporté que le feu à l'humanité mais aussi le crédit. Ce qui revient au même en définitive, il a mis le feu partout sur la planète. Les dieux le remercient tous les jours et loin de se faire dévorer le foie chaque jour, il a été nommé directeur exécutif d’une institution financière bien en vue sur la place.

Comme à la grande époque antique, les dieux se battent par humains interposés, mais se retrouvent toujours ensemble pour des agapes orgiaques.

Nos dieux modernes -dont le chef, un peu gangsta sur les bords, tient en sa main la foudre dollar et se fait appeler Big brother – nos dieux modernes donc,  se complaisent dans leur olympe où le champagne a remplacé l’ambroisie et le club house d’un golf chic et select fait office de village dans les nuages. De là, ils parient entre eux, spéculant sur la victoire d’un tel ou d’un tel, en pipant les règles du jeu qu’ils ont pourtant imposé aux Hommes. Ils organisent une prétendue concurrence libre et non faussée entre les hommes, qu’ils se gardent bien d’appliquer à eux-mêmes.

Le tartare est l'autre nom de la terre, où le tonneau des danaïdes de la finance moderne est remplie à chaque crise financière par des individus à qui l'on demande de réparer les erreurs des autres. le cerbère du XXIème siècle a des airs de Troïka pour empêcher quiconque d'échapper aux enfers capitaliste.

Hier, c’étaient les Parques qui disposaient de la vie des individus, aujourd’hui c’est le marché qui les a remplacées.

Mais du haut de l’olympe capitaliste, un dieu a un pouvoir limité sur les hommes. Il a besoin de relais sur le plancher des vaches : c’est ainsi mais l’Homme n’est pas obéissant par nature. Il faut le contraindre, plus ou moins subtilement. C’est pourquoi les dieux ont leurs intercesseurs en ce bas-monde, et à notre époque ils sont nombreux : politiques, gouvernement, entreprises multinationales, médias, publicité, société du spectacle, institutions répressives… Ils ont un nom de code : TINA (there is no alternative).

Des idiots utiles pour servir les dieux, il en a toujours existé. Hier comme aujourd’hui, aujourd’hui comme demain. Ils espèrent que les dieux seront reconnaissants et laisseront échapper quelques miettes du divin festin. Ce sont des Ulysses qui ne veulent pas retrouver Pénélope et veulent écouter le chant des sirènes pour mieux les rejoindre. Ça compense la sale besogne à faire.

Mais les dieux sont insatiables, plus ils reçoivent de sacrifices, plus ils en redemandent. Le Moloch dévore la terre et ses habitants. Les dieux ont des pulsions suicidaires : ils sont prêts à sacrifier l’avenir pour ne vivre que dans l’instant présent. En réussissant le tour de force de culpabiliser ceux qu’ils sacrifient.

Nous assistons à ce spectacle vieux comme le monde : une minorité impose sa loi à une majorité, y compris dans les systèmes politiques que nous appelons démocratie.

 

Pourtant, nous devrions le savoir depuis le temps. Les dieux n’existent pas : ils sont dans nos têtes et il ne tient qu’à nous de les faire disparaître. Reprendre son destin en main n’est pas sans faire peur : le monde est injuste mais au moins nous tenons une explication sans avoir à devenir acteur pour le rendre meilleur. C’est cela le réveil des consciences, devenir acteur de nos propres vies.

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