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2012

  • Le retour des russes ou le ridicule ne tue pas…enfin presque !

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    Pour moi qui n’ai pas vécu la campagne de 1981 et l’élection de François Mitterrand, en dépit d’une précocité certaine pour m’intéresser à la chose publique, je vais finalement pouvoir assister au remake tant les dernières sorties de la majorité font appel à une brutalité et à un imaginaire que l’on croyait remisés sur les étagères de l’histoire il y a trente ans.

    2012 sera donc la fin du monde si la gauche retrouve le pouvoir. Les soviétiques seront de retour, les chars occuperont le Fouquets, ce qui attristera le président sortant et ses copains qui trouvaient que cette brasserie populaire des Champs-Elysées, dixit Christian Estrosi, n’avait rien à envier à un bar-tabac-PMU au sein duquel il aurait été bon de fêter à nouveau une victoire.

    Toutes les plaies d’Egypte s’abattront sur l’hexagone et les français sont prévenus. La désolation va recouvrir nos vertes campagnes et nous sommes à deux doigts de voir les communards abattre à nouveau la colonne Vendôme.

    L’UMP a exhumé de feu l’UDF et de feu le RPR le plan de campagne de Valéry Giscard d’Estaing au début des années 80. Taper à bras raccourcis sur l’adversaire en caricaturant et en détournant jusqu’au ridicule son propos, voir en créant de toute pièce une rumeur, pour ne pas évoquer son propre bilan et fin du fin, installer un climat de peur. Ce qui ressemble étrangement à ce qui se fait depuis cinq ans, somme toute.

    Donc le rouge au couteau entre les dents serait de retour, prêt à sacrifier la famille, la nation et les emplois. Supprimer le quotient familial : pure folie, c’est inciter monsieur à ne plus honorer madame pour le redressement de la France. Ces invectives présidentielles permettent de ne pas parler du fond d’une telle mesure, qui en remplaçant le quotient familial par un crédit d’impôt permet une véritable justice fiscale et sociale tout en simplifiant le discours à l’extrême. On peut déjà prévoir les adjectifs et épithètes qui s’appliqueront aux propositions des autres candidats et plus particulièrement ceux de gauche (faudrait pas insulter Marine et les siens non plus…) : suicidaire, dangereux, irréaliste, irresponsable…Les fiches Bristol sont prêtes, les tweets sont pré-enregistrés. Faire le buzz, tout de suite et/ou couvrir les mauvaises nouvelles (ça promet pas mal de tweet entre Affaire de Karachi, les faux de l’IGS, le financement de la campagne de Balladur, le rappel du bilan, les dérapages racistes d’un sbire ou deux….).

    Après la sortie de François Baroin, il y a quelques semaines sur le thème la gauche a pris le pouvoir par effraction en 1997, c’est maintenant le président de l’Assemblée Nationale qui sort la grosse artillerie de la mauvaise foi : en 2012, c’est Nico ou le chaos… Voilà le programme de l’UMP, qui a le mérite d’être simple, et d’être compris même par une Nadine Morano : taper, taper et encore taper… Des gesticulations, des expulsions, des hausses d’impôts pour ceux qui n’auraient pas bénéficiés des cadeaux fiscaux du premier quinquennat seront quelques mesures bien suffisantes pour occuper les meetings…

    La campagne va être ignoble, sous la ceinture en dépit de l’absence de DSK et jeter un peu plus le citoyen lambda dans la tentation de l’abstention ou du vote contestataire, version Marine.

    Une chose est rassurante pourtant : la campagne de 2012 pourrait se terminer comme en 1981 par un « Aurevoir » du président sortant…

    …A condition que le nouvel élu qui raccompagnera le petit nerveux sur le perron ne soit pas une femme dont le père a déjà été au deuxième tour d’une présidentielle. Parce qu’à force de faire croire que les soviétiques sont de retour, ce n’est pas la faucille et le marteau qui flottera le 6 mai… mais plutôt une flamme bleu blanc rouge nauséabonde…

  • Réveillon de crise et année de...

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    Pour se mettre déjà au diapason de l’année 2012 qui approchait à grand pas, le chroniqueur a souhaité que son réveillon ressemble au plus près à l’actualité et à la conjoncture. Ce dernier a donc été un réveillon de crise, austère, au pouvoir d’achat en berne, le sourire au chômage technique et la tête sous l’eau.

    Cela a commencé par les cartons d’invitation : il n’y en a pas eu. Une fois n’est pas coutume, le réveillon aura été solitaire, à peine accompagné du chat, qui, balançons le, a trouvé l’initiative heureuse : tous ces culs pelés qui lui piquent son fauteuil quand son maître est force invitante, ça lui hérisse le poil !

    Un réveillon, c’est un apéro, des victuailles, du champagne. Mais radinerie oblige, l’auteur avait décidé de ne pas consacrer plus de dix euros à la fête, cotillons compris.

    Pour l’alcool, les fonds de bouteille, nombreuses dans les placards, de par la consommation excessive que certains, parmi les proches de l’auteur, interprètent comme une forme d’alcoolisme, les fonds de bouteille disais-je ont permis de solder 2011 dans un cocktail détonnant et improbable, le chroniqueur n’achetant qu’un vin blanc de bas étage qu’il a coupé à de l’eau pétillante, créant l’illusion parfaite d’un champagne, qu’il a cru déceler semble t’il, déjà imbibé de vodka, martini et autres breuvages consommés dans le désordre à partir de l’apéritif et même un peu avant aux alentours de 7 heures du matin le 31 décembre.

    Pas de réveillon sans huitres ni foie gras, et pour ne pas déroger à la tradition, le chroniqueur a du négocier ferme, regarder les étiquettes et profiter des ristournes de dernière minute. Certes, le foie gras avait un goût de pâté ordinaire, les huitres sentaient la crevette avariée mais il n’était pas dit que la fête serait différente d’une autre. Le reste de l’apéro et du repas fut aussi festif entre chips dégueulasses, poulet sans goût ni saveur et reste de buches de noël trop souvent décongelé et recongelé. Mais avec 7,45 €, payé presque totalement en ticket resto volé le matin même à un ami dans le besoin, le pari a été gagné ! La rigueur dans toute sa splendeur au menu du dernier gueuleton de 2011.

    Pour animer la soirée, et doutant de ses qualités de disc-jockey au vu des cris stridents et des coups de griffe convulsifs du chat sur le canapé provoqués par des mix aussi pitoyables que de mauvais goût, ce qui prouve que l’animal n’a aucune indulgence pour son maître et que son abandon définitif fera certainement partie des bonnes résolutions 2012, le chroniqueur a décide de plonger dans les abîmes en confiant son destin reveillonnesque à la télévision. Et plus particulièrement à Arthur, indéboulonnable animateur de TF1 pour ces choses-là que personne d’autres ne veut se taper. Au passage, la fin du monde étant programmée pour le 21 décembre, c’était la dernière fois qu’Arthur faisait subir aux téléspectateurs un peu masochiste sur les bords ses facéties que seuls un ennui profond, une débilité légère ou un trop plein d’alcools font rire. Bref, je me suis fait un plateau-repas, dégustant mes huitres avariées devant un parterre de stars, qui magie de l’enregistrement aidant, devait faire ripaille avec Roederer et Petrossian, loin de cette émission de merde qu’on les oblige à faire pour assurer leur promo de fin d’année s’ils ne souhaitent pas être blacklistés en 2012.

    C’est ainsi que j’ai bu, sombrant assurément dans une inconscience totale, rideau noir complètement baissé, qui ne m’a pas permis de frémir au décompte final frénétique emportant 2011 et ouvrant grand les portes de 2012. C’est plutôt la fraicheur nauséabonde du renvoi de mon contenu stomacal qui m’a averti que 2012 serait une année de tempête. Alors que la vie reprenait son cours avec Histoires Naturelles, je connaissais la crise dans toute sa splendeur. Indubitablement, les huitres n’étaient pas fraîches, les mélanges d’alcool étaient malheureux. La fête était finie, j’ai passé ma journée dans les toilettes, incapable de retrouver une boîte de Doliprane et n’osant pas sortir dehors, de peur d’une humiliation publique due à un renvoi intempestif mais malheureusement fort probable, malgré les rues désertes d’un dimanche férie, pour trouver la pharmacie de garde et mettre par voie de conséquence un peu de baume à mes hauts le cœur et à mes avaries intestinales.

    Pour avoir vécu le changement de 2011 à 2012, je peux vous le dire, ce sera une année de merde, mais je vous présente malgré tout mes vœux les meilleures et les moins sincères…