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cavanna

  • Arrivederci Cavanna

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    cavanna,ritals,hommageIl y a des hommes et des femmes dans la vie qui changent une personne. Chaque interaction transforme un peu ce que l’on est. Je n’ai jamais rencontré personnellement François Cavanna, mais cet homme, son œuvre, sa vie m’ont marqué.

    Vers 14, 15 ans, j’ai découvert les ritals, et le singe devint con… Une claque monumentale. L’écriture pouvait être belle sans être pédante, drôle pour mieux faire passer le fond du discours, la langue pouvait être tordue pour la rendre agréablement novatrice, un écrivain pouvait raconter une histoire en interpellant le lecteur, on pouvait ne pas faire lettres classiques et parler aux gens avec intelligence. Plus tard, avec Saramago, Céline, Echnoz dans des styles différents, je prendrais à nouveau un gros coup de poing littéraire.

    Cavanna, c’était un personnage, une vie. Un monolithe avec ses énormes bacchantes, son franc-parler et cet air d’ours mal léché. Un aventurier avec Hara-Kiri et Charlie. Un novateur. Et un homme avec ses faiblesses, sa tendresse, un être cabossé par la vie. Avec ses contradictions. Qui le rendait si proche…

    Ses derniers billets dans Charlie annonçait la triste nouvelle à venir, la salope de maladie prenait toujours plus de place, et elle avait fait alliance avec l’usure du corps d’une existence bien remplie.

    Il fait partie de ces personnages qui ont eu tellement de vies qu’ils ne sont pas totalement humains.

    De sa jeunesse de fils de rital et de morvandiou, le STO, sa Russkoff, le retour à Paris, Maria et le lancement dans la vie professionnelle comme dessinateur, puis le basculement, heureux, dans l’écriture… les hauts, les bas, la vie, les morts…

     On est admiratif devant ce parcours, d’autant plus que Cavanna était humain, comme vous, comme moi. Ses hésitations, ses dépits, ses faiblesses. Il ne s’en cachait pas mais n’en faisait pas non plus un fonds de commerce comme on le voit si souvent de nos jours.

    J’ai et je continue à prendre mon pied en vous lisant cher Cavanna. Votre œuvre, je l’espère drainera encore longtemps le plaisir des gourmets de belles phrases et de grandes histoires. De ceux qui ne se satisfont pas de la connerie humaine, qui la combattent même si elle est épuisante et qu'au fond, le pessimisme est de mise. Pourtant, il y a toujours une lueur. Le singe devint con mais il lui arrive d'être bon.

    Merci François Cavanna. C’est en vous lisant que j’ai pris assez de confiance en moi pour me dire que j’aimais lire, que j’aimais écrire, que dans la vie, rien n’est jamais déterminé. Il faut croire en soi, faire fi des conventions et aller de l’avant. Un petit rital de Nogent n’a pas de destin tout tracé pas plus qu'un fils de portugaise.

     

    L’équipe de Hara-Kiri se reconstitue petit à petit  la haut et les anges doivent bien se marrer !