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  • Il était une fois...

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    conte, fées, légendes, storytelling, disney, réalitéLa vie est pareille aux contes de fées et autres légendes. Ne riez pas. C’est la vérité vraie, juré craché, si l’auteur de ces lignes ment qu’il soit transformé en vulgaire citrouille à la seconde même. Et comme il poursuit son récit, cela prouve bien sa théorie, rarement citrouille n’ayant été prise en flagrant délit de tapotage de clavier.

    Revenons à nos blancs moutons et leur bergère, c’est quoi un conte de fées : ce n’est rien d’autre que faire passer des vessies pour des lanternes, des crapauds pour des princes charmants et de petites écervelées blondes à forte poitrine pour le must de la gente féminine avec méga-happy end hollywoodien.

    Bettelheim, dans un ouvrage des années 70, avait montré ce que les contes de fées représente pour la société : une déclinaison des épreuves de la vie par des allégories vieilles comme le monde.

    Ce que La Fontaine avait bien senti  quelques siècles plus tôt en pompant comme un forcené les fables d’Esope. Décrire le monde qu’il connaissait, ses travers, sous le couvert d’innocentes histoires.

     Et derrière le storytelling contemporain, il n’y a pas autre chose que perpétuer les mythes et autres contes de fées, orienter le récit de l’histoire en marche.

     Si le loup ne mange pas les trois petits cochons, ils auront une chance de connaître des lendemains qui ne déchantent pas trop. Mais à condition de ne pas procrastiner et d’utiliser du mortier de qualité (dans la variante maçonnerie et lusitanienne de l’histoire).

    Mais il ne suffit pas de travailler pour réussir, encore faut il bien naître: les vraies bergères n’épousent jamais les princes. C’est une constante, le héros est toujours bien né et c’est par accident qu’il se retrouve avec la plèbe : le vilain petit canard n’est pas que moral, le pas beau qui est en fait un cygne, il s’avère aussi qu’il n’est pas de la basse cour…

    Les contes de fées, c’est donner de l’espoir pour mieux maintenir le statut quo. L’histoire s’arrête toujours sur l’instant de bonheur, de réalisation mais oublie toujours de narrer la vie qui vient après…Affronter un dragon ou une sorcière, passe encore, mais le quotidien, lui ne ratera pas le héros ou l’héroïne…

    Car le crapaud qui se fait passer pour un prince, qui sauve le monde et que l’héroïne épouse n’est qu’une illusion qui ne dure qu’un temps. N’oublions jamais qu’à la fin de chaque histoire nous apprenons qu’ils vécurent heureux et (puis) eurent beaucoup d’enfants, ce qui prouve bien qu’un malheur n’arrive jamais seul et que l’amour n’a qu’un temps. Cendrillon, pour ses 20 ans... on connaît la suite…

    Rien n’a changé de nos jours : vous entendez à longueur de journées de beaux récits. Faites ce que je dis et vous irez au paradis. L’enfer est toujours pavé de bonnes intentions. Mais toujours le récit s’arrête au bon moment. Avant que la vie ne reprenne le dessus, avant que la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf ne dégonfle…

    La vie est un conte de fées : il vécut heureux et…

  • Il était une fois….

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    rifkin, sauvetage, dinosaures, disney, destructionAu choix, Homo Sapiens est comme un noyé qui tente de se raccrocher à toutes les branches ou à un joueur de Poker en mauvaise posture : quand il perd, il est persuadé qu’il va pouvoir se refaire le coup d’après… Dieu est mort a proclamé Nietzsche mais force est de constater qu’à part quelques illuminés pessimistes dont l’auteur de ces lignes se revendique, l’humanité attend le miracle qui la sauvera de ses propres turpitudes, miracle qui se fait attendre cela dit en passant. Il y a là un phénomène qui en serait presque attendrissant, une telle candeur de l’esprit…

     

    Mais ne nous fions pas aux apparences, Homo Sapiens n’est pas un ingénu. Tout au plus pouvons-nous le caractériser par son côté un peu con sur les bords mais certainement pas lui octroyer le titre de grand naïf devant l’éternel. C’est même ce qui le distingue du reste du règne animal : la conscience des effets de ses propres actions… A l’exception de rares cas de Virenquite aigue qui font faire des choses à l’insu de son plein gré sur les routes de France au mois de juillet ou d’ancien Président de la République qui ne se serait pas aperçu du caractère manifestement grandiloquent ou pas des meetings auxquels il participait et qui aurait pu conduire à un système de fausses factures…

     

    Non, le seul représentant encore en vie du genre Homo, n’en déplaise aux thuriféraires de la manif pour tous qui en font également partie, a seulement une propension au je m’en foutisme bien au-dessus de la norme avec une pointe d’égoïsme qui peut le posséder pour l’amener à penser très fort « Après moi le déluge et avec de la chance un petit miracle nous permettra de grimper sur l’Arche… »

     

    Dans les années 60, à l’heure de l’apocalypse nucléaire et de la prise de conscience des premiers effets néfastes du mode de vie en cours sur l’environnement et l’Homme, le quidam se rassurait en imaginant un futur où la technologie, source de nombreux maux autant que de bienfaits, se transformerait exclusivement en bienfaitrice de l’humanité pour sauver la terre : on porterait des tenues futuristes dans des villes verticales où les voitures voleraient pour nous amener dans des instituts de la jeunesse éternelle…

     

    L’Histoire est parsemée de malentendus : quand le moral est au plus bas, les diseurs de bonne aventure ont le champ libre pour raconter de jolis contes où tout est bien qui finit bien, ils vécurent heureux, longtemps, eurent beaucoup d’enfants qui sentaient bon la rose artificielle de désodorisant de toilettes dès le premier cri.

     

    En 2014, c’est peu ou prou la même chose. La croissance s’est tirée au pays de rêves, la nature n’en peut plus et commence à le faire savoir, mais il existe encore des bonimenteurs pour faire croire qu’à la fin, tout ira mieux, sans trop être bousculé.

     

    En cette rentrée 2014-2015, le conteur s’appelle Jeremy Rifkin. Notre modèle économique est en panne, la croissance est en panne, notre mode de vie nous condamne à plus ou moins brève échéance sauf grand retournement civilisationnel. Qu’à cela ne tienne ! Comme dans les meilleurs Disney, à l’heure où le héros est en fâcheuse posture, le mal en passe de triompher et de faire régner les ténèbres, un évènement ou un personnage survient comme un lapin sortant du chapeau pour modifier le cours de l’Histoire. Dans le cas de Rifkin, c’est une troisième révolution industrielle qui s’annonce par le mariage d’internet, de l’imprimante 3D et des énergies renouvelables. L’arche tant attendue est arrivée. Enfin presque… il faudrait attendre une quinzaine d’années mais après ça, on va tout résoudre, c’est promis…

     

    Bon sang mais c’est bien sûr, pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt : de consommateurs, devenons nos propres producteurs, dans une logique locale et collaborative. Faire vivre l’Iphone 758 et un monde éco-responsable, soutenable et où l’argent coule à flot dans toutes les poches…

     

    La fable est belle, elle invite à y croire… Mais c’est comme si elle s’appliquait sur un monde désincarné : les éoliennes, les imprimantes 3D, la matière première pour produire et les objets précités et les objets imprimés ? La répartition des richesses dans un monde où la téléportation a remplacé le transport, où la réalité augmentée a remplacé le bon vieux voyage à l’autre bout de la planète, elle se fait comment ? Les rapports de force auront disparu ? Qui distribuera les biens à consommer, qui les achètera…

     

    Nous sommes en 2014 comme en 1960 : on veut croire que sans rien changer, on changera tout...en mieux. Comme si le deuil d’un mode de vie était un horizon que l’on peut dépasser, encore une fois…

     

    Du haut de leur paradis, les dinosaures et autres espèces disparues doivent franchement se poiler devant les aventures de ce cul pelé d’à peine 3 millions d’années : le grand con de la création, à force de se penser au-dessus de tout, va finir par tout emporter dans sa chute… Mais ce conte-là, c’est une toute autre histoire….