Comme à Carnaval, avec la crise sanitaire, les masques ne font pas que protéger une partie du visage, en cachant une part de soi, ils découvrent aussi la personnalité de ceux qui les portent. Il y a là une psychologie ou peut-être même une anthropologie du port du masque à réaliser, dans une geste autant scientifique qu’humoristique.
Le masque autant que sa manière de le porter sont comme des indices qui constituent une description de la personne que nous avons face à nous. Les catégories seraient nombreuses, presque autant que d’individus.
Il y a d’abord les exhibitionnistes, qui montrent nez, bouche et menton sans en demander la permission, les naturistes, portant le masque au quotidien mais l’ôtant dans certains lieux partagés. A l’opposé, il y a les pudiques, portant un masque bien trop grand qui pourrait être pris pour une toile de jute couvrant une grande partie de l’ensemble du visage. Il y a les mal fagotés, portant le nez découvert, dont nous avons intégré collectivement l’absence d’esthétisme et la comparaison avec un pénis porté en dehors du slip. Il y a ceux qui remontent le masque comme on remonte une paire de lunettes sur le nez, entre inadaptation nasale et toc non contrôlé.