Henri Guaino a du souci à se faire : le Président de la République a semble t’il trouver une nouvelle plume pour ses discours. On sent pointer en effet un retour du comique de droite dans les dernières sorties du mari de Carla. L’humour beauf et les effets de manche au rabais jalonnent la parole présidentielle. Après la sortie sur les fraudeurs sociaux, à l’arrière goût de rouge qui tache et au parfum de boisson anisée de café du commerce, le Président a fait une sortie, remarquée, à défaut d’être remarquable, sur le nucléaire. Un peu dans la veine d’un sketch de Bigard, Nicolas Sarkozy se plaît à jouer avec des évidences pour tenter de décrédibiliser le débat sur le nucléaire en amusant la galerie: ma bonne dame, va pas falloir compter sur le renouvelable, la nuit y a pas de soleil. Ce n’est pas sérieux ! La bonne dame (ou le bon monsieur) applaudit, en rigolant avec complicité, la caméra capte cet instant de communion entre le comique et son public.
Si DSK avait été dans son camp, sans nul doute le candidat de l’UMP à la présidentielle aurait fait une sortie sur les robes trop courtes des femmes de ménage, véritable pousse au crime.
Le président donne le ton de sa campagne à venir : démagogique, ras les pâquerettes et qui titre à douze degré d’alcool au moins.
Le problème, c’est qu’il ne fait pas rire grand monde dans ce registre. Pas plus que dans un autre à vrai dire.
Dans le Splendid, il a choisi ses références : ce n’est pas Josiane Balasko ou Michel Blanc. Non lui, c’est Christian Clavier. Celui qui sort d’un bain de mer avec un maillot trop court, avec les poils qui dépassent. Celui qui dit ok et qui fait jour nuit avec un interrupteur. Du lourd.
De jacques Martin, il n’a pas pris que la femme. Il a pris cet humour si particulier. Pas celui du petit rapporteur avec Desproges et Prevost. Non celui d’Ainsi Font Font… un retour au music hall, années trente.
Mais finalement, peut être que notre Président ne fait qu’assurer ses arrières. Il prépare sa reconversion. Avec la mort de Jean Amadou, il y a des places à prendre aux grosses têtes et au théâtre des deux ânes.
La République n’y perdrait pas grand-chose, au contraire, mais Bigard a du mouron à se faire : son pote veut lui piquer sa place…