Le parisien a décroché un travail en Bretagne, mais l’aventure ne fait que commencer : il va falloir l’avouer et point non négligeable, trouver un endroit où se loger…
Instant délicat s’il en est, l’annonce de votre départ est plus difficile qu’il n’y paraît. Après tout, votre vie s’est construite depuis des années sur Paris, les amis, le travail, les loisirs, pour beaucoup la famille sont présents et bien présents. Dans un sentiment de fuite et de trahison sur le mode je vous laisse dans votre nuage de pollution et vos horizons bétonnés, vous devrez vous expliquer sur ce choix qui attirera sur vous incompréhension, jalousie, joie, mécontentement…Une palette de sentiment qui va permettre de juger de la qualité des liens que vous entreteniez avec la galaxie de vos connaissances mais également de vérifier que vous n’êtes pas en train de faire une erreur monumentale.
En effet, il faut avoir à l’esprit que le départ programmé risque fort d’être un aller sans retour : le prix des logements, en Ile de France, continuera à monter en votre absence bien plus vite que la courbe de croissance de vos revenus. L’immobilier étant, ne le perdons pas de vue, souvent le facteur déclencheur du souhait de quitter Paris, à l’heure où la famille s’agrandit et que la vie dans un 40 m² à quatre devient difficile.
Point positif, que vous soyez locataire ou propriétaire, vous allez gagner au change dans des proportions plus ou moins astronomiques suivant le lieu final de votre destination. Pour prendre l’exemple du locataire, pour le même loyer, les surfaces se dilatent, les pièces se multiplient, les terrasses et les jardins ne sont plus un mythe : c’est Byzance ! Cerise sur le gâteau, vous trouvez ces petites merveilles dans un rayon qui vous mettra, au pire, à quinze minutes de votre travail. Voilà réglé d’un coup deux questions, le logement et le transport. Rien n’interdit d’aller plus loin encore mais au prix du litre d’essence, c’est un choix un peu à contre-courant, pas très économique et certains diront un peu con. Je laisse ce dernier commentaire à l’appréciation du lecteur et à la responsabilité de ceux qui l’énoncent.
Ça, c’est sur le papier. En pratique, vous découvrez que la Bretagne, ce n’est pas si près de Paris que cela, surtout si vous avez visé la rade de Brest ou le Pays Bigouden. Heureusement, pour trouvez le nid de vos nouvelles aventures, Internet pourra vous aider dans un premier temps. Vous aider à situer, noter, éliminer, sélectionner, vérifier qu’il y a bien un bistrot pas trop loin, des écoles, en un mot de la civilisation ou son absence, selon vos gouts ?!!!… Mais arrivera le moment où la visite sur place deviendra nécessaire pour ne pas dire indispensable. Celle qui permet de lever les lièvres, de vérifier les cadavres dans les placards telle qu’une humidité qui vous rappellera une cave de production de champignon de Paris, de juger que le propriétaire n’est pas un psychopathe intrusif, que le voisinage ne vous accueillera pas à coup de morsures de chiens, de jets de poubelles et autres joyeusetés qui n’aident pas à construire des rapports cordiaux...