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Chronique d'un néo-breton,épisode 20 : c'est quoi avoir le pied marin...

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Chronique néo-breton, pêche à pied, marée, voile, surf, la torche, brest, concarneau, saint MaloQuand vous êtes entouré d’eau, avoir le pied marin ou du moins ne pas avoir une totale aversion pour l’océan est un plus indéniable. Une partie de la vie de tous les jours est encore rythmée par les marées. Quelques exceptions culturelles, notamment dans la vie professionnelle, frappent le béotien qui débarque en terre bretonne. Il apprend vite que le coefficient de marée n’influe pas seulement sur le niveau de l’océan, il peut vider les bureaux et les entreprises des salariés partis joyeusement à la pêche à pied lorsque la lune est si proche de la terre qu’elle retire les masses d’eau au loin. 

La pêche à pied, c’est une institution. Jeunes, vieux, pauvres, riches, peu importe la condition, les bottes sont chaussées, les pantalons sont relevés et les épuisettes sont de sortie. La razzia sur les coquillages et crustacés se réalise seul, en famille ou entre amis. Là où en méditerranée la mer n’est que le prétexte à l’étalage de faux seins et des dernières lunettes D&G, la côte bretonne se satisfait d’une tenue moins tape à l’œil, et pourrait-on ajouter un poil négligée sur les bords. Les pieds dans l’eau, la main qui tâtonne pour attraper la juste récompense à manger le soir venu, le breton amateur de la pêche au pied à la zézette touch’. Mais attention, la pêche à pied n’est pas à la portée du premier venu ! Les dangers sont nombreux et la technique à employer est plus complexe qu’il n’y paraît.

La presse se fait fréquemment l’écho d’individus pris au piège de la remontée du niveau de l’eau, se soldant à l’occasion par un recouvrement total par eau salée, appelé noyade et entraînant ce que l’on appelle dans le jargon, la mort par connerie. Car c’est bien la bêtise saupoudrée d’une grosse couche de stupidité qui amène un être humain à croire qu’il peut, sans rien connaître des phénomènes de marée et de la topographie du littoral, aller cueillir quelques coquillages… Se retrouver coincé sur un îlot rocheux submersible, le niveau de la mer montant inexorablement et le rivage éloigné à plusieurs centaines de mètres, c’est le principal scénario à éviter… en jetant un petit coup d’œil à une carte marine et en calculant le marnage… c’est la base même. Mais l’orgueil et l’idiotie faisant partis intégrante du bagage de l’être humain, la presse pourra continuer longtemps à vendre du papier sur l’inconscience de quelques uns.

De même, il faut faire attention à ne pas glisser sur une barre rocheuse recouverte d’algues, ne pas se prendre le pied dans un trou… on le voit, la pêche à pied, ce n’est pas Cannes un jour de festival, même si se battre pour une coupe de champagne ou une ligne de coke peut conduire aux urgences…ou au poste.

Que dire sur la technique de pêche…le chroniqueur n’ayant pas encore assumé le saut vestimentaire qui le ferait ressembler à un de ces deux millions de pêcheurs à pieds que recense l’hexagone, il ne peut que supputer qu’il faut de bons yeux pour voir où se terrent les coquillages et du courage et de la dextérité quand l’objet du désir est une araignée, un tourteau ou un homard…Mais il le promet, il reviendra dessus dès qu’il aura quitté ses Ray-ban et ses faux seins !

 

Mais le départ soudain en RTT peut également se produire, au-delà des jours à gros coefficients, prévisibles, lorsque les vagues s’annoncent, le vent de l’océan formant alors une houle qui se transforme en vagues et fait le paradis des surfeurs. Car on surfe en Bretagne, oui môssieur, oui môdame ! Les spots existent et sont même réputés, seule la tenue de combat diffère de celle qui permet d’affronter les spots hawaïens : été comme hiver, sortez bien couvert. La température de l’eau, si elle est parfaite pour garder au frais une bonne bouteille de rosée, est rude avec l’épiderme de l’homo sapiens. On se caille les miches du côté de la Torche, et il faut être un peu tête brulée pour aller affronter les éléments déchainés, pour peu que l’on ait grandi du côté de la méditerranée. Il faut donc être tombé dedans dans sa prime jeunesse pour apprécier au plus juste ce sport qui s’est adapté au climat breton : les veillées se font à la galette et à la bière locale, avec un fond de biniou, de rock et d’électro autochtone!

 

Mais le sport dans lequel se complaisent avec bonheur le breton et votre serviteur par la même occasion, c’est la voile… L’Armorique sans la voile, c’est comme le Pays Basque sans la pelote, un bon fromage sans un bon bordeaux ou encore Tintin sans Milou. Ça peut suffire à trouver le bonheur mais c’est prendre le risque de passer à côté de l’essentiel. L’évocation des ports, de Saint-Malo à Brest, de Douarnenez à Concarneau, sans oublier tous les autres, la liste des grands marins et des grandes courses, ça titille le désir d’en savoir un peu plus et au passage de ne pas passer pour un béotien en la matière, bref ne pas faire son parisien en langage un peu vachard. Mais s’il est aisé de taper dans la balle, trouver une troupe de théâtre ou se tourner vers mille autres loisirs, la voile nécessite quelques conditions autrement plus complexe à réunir et avant de mettre un pied sur le ponton d’un port de plaisance, et à fortiori de naviguer au près, il y aura la place pour encore une bonne chronique, voire deux, et même trois si vous insistez…

 

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