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Chronique d'un néo-breton,épisode 19 : que faire le weekend au bout du monde (et accessoirement en soirée, jours fériés et autres temps dits libres)?

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Chronique, humour, néo-breton, fest noz, sport, alcoolisme loisirs, Si le néo-breton s’est mis au jardinage, il doit bien avouer que la corvée n’occupe guère, fort heureusement, l’intégralité de son temps libre. Il reste assez de place pour faire mille choses qui feront que l’être humain parviendra à finir lessivé et profitera allégrement de sa semaine de travail pour se retaper. A ce point, le chroniqueur arrête tout de suite les mauvaises langues qui imputeraient à la réputation partiellement fondée d’alcooliques invétérés que détiennent les bretons pour justifier cet état de délabrement post-weekend. Primo, le breton boit également en semaine, car la sagesse populaire le précise, l’alcool, c’est comme le formol, ça préserve les chairs, deuzio, la réputation est usurpée, le breton ne boit pas plus qu’un autre, la différence, c’est qu’il l’assume, nuance dont il peut être fier.

Mais avouons-le sans détour, l’autochtone a le sens de la fête, chaque occasion est bonne pour se retrouver ensemble autour du collectif, de la musique, de la danse et bien entendu, une petite bolée de cidre. Du Fest-noz au Fest-deiz (sur lesquels nous reviendrons dans une prochaine chronique), du festival de l’élevage au festival des Vieilles Charrues, il n’y a pas un weekend, un pont, où la fête n’est pas à l’honneur dans un rayon de trente kilomètres. 

Pourtant, quelques fondamentaux sont nécessaires à respecter pour tenir la distance et sortir presque indemne d’une saison de programmation musicale et culturelle, au sens large du terme :

 

-          Une volonté de fer, pour refuser les verres proposés. Ou à défaut une descente éprouvée, capable d’encaisser un rythme effréné (aller faire un tour au Ceili, pub de Quimper, vous comprendrez la chose) que l’on ne retrouve que du côté de Dublin les jours de tournoi des 6 nations .

 

-          Une propension à faire le vide dans sa tête pour supporter les airs de biniou durant des heures entières dans les fêtes les plus traditionnelles. Ainsi peut se comprendre cette passion pour le grand large des bretons : s’éloigner du son des instruments à vent quand l’overdose est proche pour mieux le retrouver par la suite.

-          Ne pas jouer son précieux devant la pluie qui tombe et la boue qui se forme. Il n’est rien qu’un ciré et une paire de bottes ne puissent résoudre. C’est même un plaisir particulier que de défier les éléments. Et comme le dit le proverbe, en Bretagne, il ne pleut que sur les cons !

Mais la fête, ça va, ça vient, et l’homme aspire à emplir sa vie d’activités qui le sortent de la vacuité d’un quotidien matérialiste et éthylique au-delà du reuz réglementaire. Et l’on peut dire qu’en la matière, il est servi, même s’il lui faudra dépasser sa volonté de voir ses poches remplies d’oursin et ne pas négliger de passer par un troquet à l’occasion.

 

Le breton étant proche de l’auvergnat et de l’écossais pour ce qui relève de la propension à thésauriser et ne pas dépenser son revenu, son premier choix se tourne vers des activités qui peuvent être réglées en roupie de sansonnet et autres monnaies de singe. De là l’intérêt longtemps marqué pour ce qui tournait aux choses de la religion, la messe et les pardons occupant largement quelques heures pour quantité négligeable, un vieux sou ou un bouton de culotte faisant largement l’affaire. Laïcisation et déchristianisation aidant, le breton a élargi sa palette en plaçant la balade au sommet de la chaîne des plaisirs du weekend, ce qui somme toute se rapproche assez finement du pardon. Le breton marche, en long, en large et en travers, lui permettant ainsi d’apprécier la beauté de sa région et d’éliminer par la même occasion la quantité astronomique de beurre qu’il ingurgite dans le moindre plat ou dessert. Au passage notons qu’il est surprenant de voir si peu de problème de surpoids dans une région où le régime alimentaire est à l’opposé du régime crétois, une région où le moindre gâteau concentre l’équivalent de la consommation annuelle de beurre de n’importe quel pays tropical.

 

Mais il n’y a pas que la marche. Le breton est sportif sous son air de ne pas y gouter. Le breton court, nage, surfe, pédale, tape dans la balle, peu importe la taille et la capacité de rebond de cette dernière. Là encore, l’histoire politique et religieuse peut aider à comprendre la chose : entre les laïcards et les culs-bénits, la lutte a longtemps fait rage sur tous les terrains, l’amicale laïque se confrontant à l’équipe du curé. La vitalité des clubs sportifs n’en a été que meilleure et elle perdure, à côté d’une pratique individuelle qui s’affirme dans de nombreux domaines, même si le football et la course à pied sont rois, au détriment du vélo qui perd de son influence dans sa terre d’adoption.

 

Mais c’est du côté de l’océan que le néo-breton est allé de découverte en découverte, dans deux domaines diamétralement opposés, à savoir la voile et…la pêche à pied….

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