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finistère

  • chronique d'un néo-breton, épisode 22 : c'est quoi avoir le pied marin, 3ème partie (qui pisse au vent...)

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    Chroniques, bretagne, voile, douarnenez, cours des glénans, quimper, finistère, 4F, Kouign AmmanSortez couvert. Ceci n’est pas qu’un conseil pour chaudes soirées d’été et nuits torrides…il s’applique également à la préparation d’une sortie en mer. C’est bien connu, le froid est l’ennemi du marin au même titre que la faim, la fatigue, la frousse et la foif, selon la règle des 5 F en vigueur dans tout port breton qui se respecte.

    Le néo-breton a rapidement appris ces quelques règles, à vrai dire, dès sa première sortie en mer. La sanction de leur non-respect est sans appel, le fameux mal de mer, qui ne retourne pas que l’estomac. Au menu : nausées, pâleur, transpiration excessive, bourdonnement des oreilles, vomissement, évanouissement. L’inexpérience doublée d’un orgueil mal placé font des ravages sur les ponts de bateau pour de simples problèmes d’oreilles internes perturbées par le mouvement du bateau…

    L’orgueil, c’est de tenter de cacher son inexpérience, qui elle, consiste en une méconnaissance des principes de base qui frise l’inconscience : arriver sur le bateau avec petit short et marcel, légèrement aviné et se mettre sur le bateau à l’avant, là où ça bouge le plus pour finir par rejoindre la cabine où les effets seront encore plus dévastateurs ouvrant la perspective à un choix cornélien de se faire jour, mourir en cabine ou mourir sur le pont. Parce que le mal de mer ultime, celui qui vous fait passer par toutes les couleurs de l’arc en ciel, c’est l’impression que la fin est proche, accentuée par la désagréable sensation qu’en mer, les points de repère sont perdus… Mais rassurons le lecteur, la cinétose (le mal des transports dont le mal de mer) est somme toute assez rare, et le néo-breton, magnanime, va livrer quelques conseils, vous épargnant par là une recherche fastidieuse sur la toile même si l’exposé ne sera pas exhaustif, l’auteur de ces lignes n’ayant pas réalisé lui-même une thèse sur le sujet…

     

    Commençons par le commencement, avec la lutte contre le froid, l’humidité et le vent, que la pleine mer propose invariablement au menu (au passage, la méditerranée n’est pas en reste une fois la côte éloignée…). Selon la technique dite de l’oignon, vous allez devoir penser savamment à vous entourer de différentes couches protectrices aux propriétés différentes mais néanmoins complémentaires. Tout en gardant assez de mobilité pour ne pas ressembler à un cosmonaute maladroit… La tenue du marin n’a rien de folklorique, elle a son utilité. Elle doit être coupe-vent, imperméable, respirante pour évacuer la respiration mais assez chaude pour ne pas revenir malade à la première occasion… un cahier des charges digne d’une combinaison de Formule 1 mais c’est ainsi, la voile, loisir ou sportive ne se satisfait pas du bricolage et des bouts de ficelle…

     

    Le froid et l’humidité combattus, il faut alimenter la machine. Et autant faire local avec quelque chose qui tient au cœur et au corps, le fameux Kouign Amman, dont les propriétés caloriques sont indéniables... 400 grammes de farine, 300 grammes de beurre, autant de sucre, soit un bon kilo au service de la satiété et des bourrelets, qui constitue la meilleure des barres énergétiques en mer… le Kouign Amman est originaire de Douarnenez, grand port de pêche s’il en est, la coïncidence est plus que troublante n’est il pas… D’autres, plus radicaux, des ayatollahs de la bretonnitude, sont partisans du Pâté Hénaff sur ou sans tranche de pain … Tous les gouts sont dans la nature… Mais le chroniqueur reconnaît que le Pâté sur le pont mérite un entraînement progressif…

    Pour la foif, rien de mieux que de l’eau ou à la rigueur, un peu de cidre, qui accompagnera avec délice le Kouign Amman alors qu’il s’accorde peu avec le Pâté Henaff…

     

    Au final, vous voilà paré pour affronter les éléments, le ventre plein et bien au chaud. En veillant à être allé au petit coin avant d’embarquer, se soulager en mer peut relever du défi en fonction des circonstances (et retenez bien, qui pisse au vent se rince les dents)…

     

     Larguez les amarres, sortez du port en laissant les bouées rouges à tribord, hissez les voiles et respirez : la vie est belle…

  • Chronique d'un néo-breton,épisode 19 : que faire le weekend au bout du monde (et accessoirement en soirée, jours fériés et autres temps dits libres)?

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    Chronique, humour, néo-breton, fest noz, sport, alcoolisme loisirs, Si le néo-breton s’est mis au jardinage, il doit bien avouer que la corvée n’occupe guère, fort heureusement, l’intégralité de son temps libre. Il reste assez de place pour faire mille choses qui feront que l’être humain parviendra à finir lessivé et profitera allégrement de sa semaine de travail pour se retaper. A ce point, le chroniqueur arrête tout de suite les mauvaises langues qui imputeraient à la réputation partiellement fondée d’alcooliques invétérés que détiennent les bretons pour justifier cet état de délabrement post-weekend. Primo, le breton boit également en semaine, car la sagesse populaire le précise, l’alcool, c’est comme le formol, ça préserve les chairs, deuzio, la réputation est usurpée, le breton ne boit pas plus qu’un autre, la différence, c’est qu’il l’assume, nuance dont il peut être fier.

    Mais avouons-le sans détour, l’autochtone a le sens de la fête, chaque occasion est bonne pour se retrouver ensemble autour du collectif, de la musique, de la danse et bien entendu, une petite bolée de cidre. Du Fest-noz au Fest-deiz (sur lesquels nous reviendrons dans une prochaine chronique), du festival de l’élevage au festival des Vieilles Charrues, il n’y a pas un weekend, un pont, où la fête n’est pas à l’honneur dans un rayon de trente kilomètres. 

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  • Chronique d'un néo-breton, épisode 12 : je ne suis pas un numéro, enfin presque…

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    Le néo-breton s’est installé, mais l’aventure ne fait que commencer…

     

    Penser qu’un emménagement se termine dans la minute même où le dernier carton est vidé relève d’une naïveté dans laquelle s’était plongé consciemment et avec une certaine lâcheté le néo-breton, pour ne pas se faire peur trop vite.

    Mais rapidement une forme de réalité le rattrape : celle des choses administratives. Elles sont si nombreuses que le chroniqueur a légitimement pensé que la Bretagne était devenue indépendante : toute une vie bureaucratique à reconstruire, signe incontestable d’une expatriation. De la maison à la voiture, des impôts à la sécurité sociale, de la banque aux fournisseurs divers et variés, ce sont des dizaines de courriels, courriers, standards téléphoniques qui sont venus agrémentés un quotidien qui ne demandait pas tant d’égards. A l’heure de la dématérialisation, qui nous vend du rêve et de la facilité, il y a là une forme de paradoxe qui fait sourire, du moins dans un premiers temps puis énerve passablement à mesure que les démarches se multiplient.


    Pourtant, le chroniqueur s’est senti rassuré : Big Brother n’a pas encore pris totalement le contrôle de la société. Les fichiers ne sont pas croisés, certains se perdent…et des courriers continuent à arriver à l’ancienne adresse en dépit des nombreuses interventions pour donner la nouvelle localisation.


    Ce temps bureaucratique où vous n’êtes plus parisiens mais où vous n’êtes pas encore administrativement breton, vous entrez dans la quatrième dimension, une sorte de no man’s land constitué de limbes dans lesquelles vous n’existez pas totalement, seule la sacro-sainte facture de téléphone ou d’électricité, en lambeaux à force d’être constamment demandée, et à la condition d’en détenir au moins une qui ne soit pas périmée, vous permettra d’attester que vous êtes installés ici désormais et pas ailleurs.


     
    Heureusement, le breton en général, et le finistérien en particulier, est plutôt avenant, sympathique même et cherchera à ne pas ajouter sa touche à l’enfer que vous vivez. Il sera empathique, indiquant qu’il comprend et compatit.

    Mais ce n’est pas pour autant qu’il transigera. Si vous n’avez pas le fameux justificatif de domicile et le formulaire N°XXXX dument complété, pas la peine d’insister, le règlement c’est le règlement. Et attention, il est inutile de revenir à la charge, le breton est comme tout un chacun, et paraît il, un peu plus que les autres : il serait têtu.


    Remarquez qu’un déménagement, c’est aussi l’occasion de faire table rase et de remettre quelques compteurs à zéro : votre banque qui s’est sortie de la crise financière en vous ponctionnant allégrement sur les frais de gestion de votre compte, votre fournisseur d’accès à internet dont le prix est inversement proportionnel à la qualité du service, votre assurance auto qui n’a jamais répercuté les baisses qu’ont connues les primes… la loi permet de résilier sans pénalités presque tous ces contrats. La condition : avoir du temps pour faire une étude comparative et faire la queue à la poste pour envoyer une flopée de recommandé. La plage ou les économies, la terrasse de café ou l’amélioration des conditions de son assurance… Choix cornélien… C’est pour cela que le chroniqueur a souhaité déléguer cette tache : sa compagne est bien meilleure pour ces choses là, alors que lui n’a pas son pareil pour lézarder sur le sable ou en terrasse : ce n’est pas de l’oisiveté, à ce niveau c’est une conscience artistique et professionnelle aigue.


    Après ce parcours du combattant par délégation, enfin reconnu comme habitant du 29, sa plaque d’immatriculation l’attestant, le néo-breton va pouvoir, enfin, se glisser dans la vie des autochtones…enfin, peut être…