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Chronique d'un néo-breton, épisode 23 : Bagadous, Fest-Noz, et autres bretonnitudes festives...

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chronique, bretagne, fest-noz, biniou, quimper, cornouaille, interceltiqueChose promise, chose due, le néo-breton livre au lecteur impatient une chronique relative à la partie auditive et festive de la culture et du folklore de l’Armorique… Car l’Armorique, l’Armorique, je veux l’avoir et je l’aurai ! Amis des bagadous, du Cornouaille et du Festival Interceltique de Lorient (Fil pour les intimes), cette chronique est faite pour vous…Opposant et non connaisseurs des bagadous, cette chronique est également faite pour vous !

 

Pour celui qui n’a jamais assisté à un fest-noz, à un triomphe des sonneurs, à une représentation d’un cercle celtique ou encore au récital d’un bagad, la découverte est stupéfiante et ne laisse jamais indifférent, dans un sens ou dans l’autre, pour le meilleur et rarement pour le pire.

 

Mais avant d’entrer au cœur du phénomène contemporain, un poil d’histoire ne sera pas de trop pour saisir l’essence de ce folklore riche et vivant. Comme la plupart des autres cultures, certains éléments de la vie d’autrefois ont réussi à passer les années et les siècles... La danse et la musique bretonnes n’échappent pas à la règle, elles sortent tout droit de là. Dans la Bretagne d’avant 1930, les travaux des champs, un mariage, la finition d’une maison dont il fallait battre le sol constituaient des événements au cours desquels le village se retrouvait, au son de la musique et au rythme de la danse. La République avait tenté de ringardiser ces pratiques, bien aidée par un exode rural qui vidait les campagnes, mais le revival breton les a remises au gout du jour, en les modifiant légèrement. Les défilés en grande pompe des cercles celtiques viennent le rappeler : les costumes sont souvent ceux des grands jours d’autrefois, tenue de mariage, de baptême…ou de la vie de tous les jours pour aller aux champs ou en mer… Les bagads eux-mêmes sont une relecture de l’héritage celte de la Bretagne directement inspirée par les pipes-bands écossais. Le festival de Cornouaille a pour sa part une histoire singulière : c’est le propriétaire d’un cinéma sur les quais de l’Odet à Quimper qui a eu l’idée d’inviter les reines de Cornouaille a un concours pour faire un peu de pub à son établissement dans les années 20. Dans tous les cas, la greffe a pris….

 

Aujourd’hui, il n’est pas un village sans son fest-noz ( et fest-deiz), et le phénomène dure toute l’année. Le collectif, la musique, tout est réuni, sur une place, un hangar, sous un barnum. Le must : que le lieu soit équipé d’un sol en bois pour faire claquer les semelles sur les changements de rythme. Sur scène, des groupes locaux, qui tournent sur toute la Bretagne, en faisant déplacer des foules sur leur seul nom, inconnus en dehors des frontières bretonnes mais véritables stars au pays du Gwenn ha Du, avec un répertoire qui va du traditionnel aux ambiances cuivres en passant par du punk (écoutez les ramoneurs de menhirs, vous ne serez pas déçus). De 0 à 100 ans, tout le monde va au fest-noz. Pour danser, boire un breizh cola, une bière ou du cidre et manger l’inénarrable crêpe beurre-sucre. Le fest-noz, à l’instar des défilés de cercles celtiques est une tradition vieille d’à peine 60 ans…d’abord cantonnée à la haute-Cornouaille (le centre de la basse-Bretagne donc…), le phénomène s’est répandu partout où les bretons ont émigré au point de pouvoir remplir un Zénith ou un palais omnisport… Pas mal pour des danses qui se pratiquent pour certaines sous forme de ronde en se tenant par le seul petit doigt…En effet, le corps à corps endiablé des rythmes latino-américains n’avait pas le droit de citer dans les campagnes…L’Eglise était passée par là, interdisant aux vaillants aïeux de se connaître de trop près avant le mariage… Les danses de couple se pratiquent avec la distance qui sied pour que les ventres ne se frôlent pas…

Le chroniqueur reconnaît cependant que la musique et la danse bretonnes sont pareilles à toutes les bonnes choses : il ne faut point en abuser, il faut consommer avec modération. Mais des solutions existent aujourd’hui…pour préserver la culture et…les oreilles…

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