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Chroniques d'un jeune parent : a chaque jour... Troisième partie

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enfant, parent, equilibre, imagination, loi de murphyTant que le petit d’Homme reste cantonné à une hauteur maximale, bras dépliés, d’un mètre, la vie quotidienne, bien que légèrement bouleversée, n’en reste pas moins presque pépère. Au pire, il chute de sa propre hauteur qu’amortissent une certaine souplesse, que jamais l’adulte ne retrouvera, et un système d’amortisseur dernier cri appelé la couche culotte. Il en est autrement quand l’enfant se fait acrobate et commence à vouloir explorer la verticalité du monde : l’enfer ne sera pas chez les autres mais bien chez vous !!!

Le processus commence toujours invariablement par les tentatives répétées, et avortées, de monter sur le canapé ou une chaise. Au début, le parent aide un peu l’enfant, tu devrais t’y prendre comme ça… Erreur monumentale, l’adulte vient de créer son propre malheur. Une fois en l’air, les techniques d’escalade assimilée, associées à cette souplesse hors du commun déjà évoquée, l’autonomie va aller galopante. Parallèlement, la conscience du danger n’empruntant pas le même chemin, elle est à ce stade inexistante, le danger guettera le parent à chaque seconde, pire que dans une émission de télé-réalité.

Vous pouvez vous armer d’une caméra et tenter de gagner le prix de la meilleure gamelle sur le net. Ou tout simplement exercer les responsabilités parentales et tenter de prévenir les accidents domestiques et les dommages corporels à votre progéniture. Car la liste est longue de ce que l’imagination d’un enfant d’un an et demi est capable de produire.

Pour analyser le terrain de guerre, pardon de jeu, du petit d’Homme, il faudra toujours avoir en tête la loi de Murphy ou théorie de l’emmerdement maximum : la réalité sera toujours pire que la prévision. Si l’enfant chute depuis le canapé ou un fauteuil du salon, il sera invariablement attiré par la table basse. L’auteur, pas chiche, vous livre quelques conseils : retirer la table basse, la remplacer avantageusement par un carton, pour faire une cascade comme au cinéma et ouvrant la possibilité de combiner avec un atelier création décoration du carton… Mesure plus radicale : équipez votre enfant d’une tenue gonflable sur tout le corps pour amortir les chocs… Que l’on sache, les enfants du Bibendum n’ont jamais eu à subir de conséquences dommageables à leur chute durant l’enfance.

La chaise constitue pour l’enfant une sorte d’aimant, pour laquelle il exprimera une attirance irrésistible. Depuis la chaise, 40 siècles d’infarctus parentaux vous contemplent… Ce n’est pas tant la chaise en elle-même qui provoque l’attrait que ce qu’elle permet de réaliser. L’accès au stylo que vous laissez traîner, le vase sur la table, la table elle-même, le couteau de cuisine qui couperait un bœuf en trois secondes sur le plan de travail, votre Mac dernier cri, ce vaste univers s’offre au désir et au plaisir de l’enfant…

Un son va revenir ponctué inlassablement chacune de ses aventures : non, ne touche pas à ça, non ne grimpe pas la dessus, non ne pousse pas ce vase ming par terre. Comment peut-on être étonné par la suite qu’un des premiers mots que l’enfant maitrisera le mieux soit le non. Non, non, non, non… La vie est faite d’interdit que l’on se voit imposer dès le plus jeune âge… Et toi parent, tu ne dois pas capituler, baisser la garde, une seule seconde. Un oui explicite ou un accord tacite, c’est une brèche dans laquelle le petit d’Homme ne mettra pas une seconde à s'engouffrer, tu le sais car tu ferais la même chose... Non les clés de la voiture ne sont pas des outils pour faire comme les grands en les introduisant dans n’importe quel trou. Non, la cuisinière n’est pas une dinette et le bouton d’allumage du gaz n’est pas factice… Faire comprendre la distinction entre jouets et objets sérieux du quotidien, c’est un travail fastidieux mais nécessaire. L’auteur, un peu laxiste sur les bords, s’en mord les doigts aujourd’hui, la confusion dans l’esprit de sa progéniture venant singulièrement bordeliser les frontières entre téléphone de Papa et le marteau factice pour pousser des petits tubes sur un faux établi, sans parler du faux canard jaune de maman…

Le parent du jeune enfant devra être pareil à un super-héros. Capable d’entendre et d’anticiper le danger qui se déroule hors de son champ visuel, il lui faudra bondir telle une panthère pour rattraper l’enfant imprudent, voler littéralement pour rattraper l’assiette lancée dans les airs… Souplesse et forme physique sont deux qualités qui peuvent s’entretenir également dans la parentalité. L’habitation familiale peut s’apparenter à une salle de sport, option gymnastique, catégorie libre.

Au final, c’est un équilibre subtil qui s’instaure : l’enfant se lassera de son terrain de jeu, tout en prenant conscience de la douleur que provoque une chute. Le parent sera fataliste. Mais prévoyant. Ainsi, il prendra soin d’ôter toutes les chaises et marche pied du salon pour les entasser dans le couloir : effet garanti quand des copains débarquent ! Un rien pourra faire basculer la situation mais la plupart du temps, l’enfant se jouera des lois de la gravité et le canard de maman sera bien à sa place, caché au fond du tiroir…

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