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Show must start again...

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chronique, rentrée, politique, université d'été, rentrée littéraire, marronnier, grille des programmes, de caunes, hanouna L’été entame son déclin et une caravane chasse l’autre. Après les marronniers sur les campings, les plages et les cancers de la peau, prétextes bienheureux pour montrer des poitrines de tous poils à une heure de grande écoute, la caravane médiatique se met en branle pour couvrir ce spectacle inimitable qu’est la rentrée politique. C’est diaboliquement construit, à la manière d’un concept de télé-réalité, avec coups de théâtre, bandes rivales, invectives, réconciliations, applaudimètre. Entre Koh-Lanta avec petit four et l’amour est dans le pré sans le regard bovin…Quoique… Bien entendu, l’ambiance est différente selon les partis, histoire de culture politique, d’enjeux et de coups tordus, selon que vous serez dans la majorité ou l’opposition, grand ou petit parti…

Le ballet des arrivées est savamment orchestré, à la recherche de la petite phrase perfide, de la petite saloperie bien sentie contre l’autre, qu’il soit d’un autre parti mais plus surement quand la guerre est déclarée entre alliés ou amis. De ce point de vue, c’est ce qui rapporte le plus en matière de buzz. Faire parler de soi, même en mal, c’est exister après tout ! Mélenchon et Laurent l’ont bien compris, profitant des micros ouverts pour se dénigrer mutuellement, au point que l’on se demande ce qu’il y a encore à partager entre eux, protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge. Effet assuré, oubliés les Valls et Copé, en dépit de prestations honorables, on peut même dire que pour le premier nommé il avait mis la barre haute, entre polémiques populistes et prétentions carriéristes.

Par rapport à une émission de Nabila ou un match de catch, la différence essentielle réside dans le niveau de langage utilisé. A force de se donner en spectacle, le monde politique en arrive à oublier sa mission première : tenter de construire un projet politique pour le mettre en œuvre après y avoir fait adhérer le maximum de monde. Et à force de se conduire en star du show-business, entre strass et paillettes, la sanction ne se fait pas attendre : le vulgum pecus a autant de respect pour un député que pour une starlette de télévision. Ce qui tendrait à prouver que tel est pris qui croyait prendre et qu’au jeu du chat et de la souris, la matou n’est pas celui que l’on croit…

La rentrée, c’est aussi la nouvelle grille des programmes. La Syrie n’est déjà plus qu’un vague souvenir, et la seule guerre qui compte, pour quelques heures, quelques jours, est celle de l’audimat, avec la radio comme théâtre des opérations le matin et la TV le soir. Autrement dit la matinale et l’Access prime time. Quand les médias se regardent le nombril, c’est comme assister à une partie d’échecs. Il faut en parler sans trop en dire. Dénigrer sans insulter l’avenir. Après tout, demain le concurrent pourrait devenir l’employeur et vice-versa. On imagine les équipes de journalistes, comme dans une parade, défiler dans les rues de Paris et de sa périphérie, pour aller de plateau en plateau faire le compte rendu de la nouveauté, remettre un peu d’huile sur le feu si l’ambiance est trop feutrée, puis se retrouver dans une grande fête pour s’auto-congratuler sur ce travail bien fait. Dans quelques semaines, il faudra revenir au point de départ et faire la nécrologie des émissions et/ou des animateurs qui n’auront pas trouvé leur public, bref métro-boulot-dodo, n’allez pas croire que les pages médias c’est si simple que cela à remplir, même Morandini est obligé de lire les notes qu’on lui prépare, c’est dire !

La rentrée, c’est le cartable trop lourd, la réforme des retraites, la rubrique conseil pour repartir du bon pied, déjà Noël qui approche et le bilan de l’année écoulée, les vendanges, les champignons (en forêt et ramenés de vacances…), l’automne qui s’approche, la rentrée littéraire et les 600 bouquins que personne n’a eu le temps de lire, la réforme des rythmes scolaires que Libération donnera comme réussit, le Figaro titrant le fiasco, l’éternel débat sur la valeur du foot français, la surprise feinte de retrouver Michel Drucker pour la 50ème année consécutive et ça continue encore et encore, c’est que le début d’accord, d’accord…

En un mot comme en plusieurs, c’est la rentrée et comme le dirait l’autre, mêmes joueurs rejouent…

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