L’été entame son déclin et une caravane chasse l’autre. Après les marronniers sur les campings, les plages et les cancers de la peau, prétextes bienheureux pour montrer des poitrines de tous poils à une heure de grande écoute, la caravane médiatique se met en branle pour couvrir ce spectacle inimitable qu’est la rentrée politique. C’est diaboliquement construit, à la manière d’un concept de télé-réalité, avec coups de théâtre, bandes rivales, invectives, réconciliations, applaudimètre. Entre Koh-Lanta avec petit four et l’amour est dans le pré sans le regard bovin…Quoique… Bien entendu, l’ambiance est différente selon les partis, histoire de culture politique, d’enjeux et de coups tordus, selon que vous serez dans la majorité ou l’opposition, grand ou petit parti…
université d'été
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Show must start again...
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La rentrée approche, sans conteste...
Les vacances touchent à leur fin. La rentrée scolaire qui approche n'est pas la seule preuve. En effet, un indice ne trompe pas : les universités d’été des partis sont de retour. Le marronnier de la fin août va s’afficher sur vos écrans, va envahir vos radios et noircir les pages de vos quotidiens.
Mais qu’est ce qu’une université d’été : ce n’est plus ni moins que la rentrée politique des partis, sous le couvert de la formation, dans une tenue décontractée. Des vacances studieuses, la rentrée des classes où l’on retrouve ses petits camarades pour une nouvelle année. Une grande année, avec la présidentielle en ligne de mire.
Après quelques semaines d’abstinence, les querelles vont pouvoir reprendre de plus belle entre les différentes écuries. Les journalistes, entre deux plats de langoustines ou d’autres spécialités régionales selon le lieu de ladite université, vont pouvoir noter les bons mots et les coups bas assénés par les ténors des partis, qui ont eu tout le loisir de trouver la phrase qui tue au bord de la plage.
Souvent, il ne reste de ces universités d’été que ces quelques mots que l’on retrouve compilé dans le « canard enchaîné ». Pourtant, derrière la façade des coups bas, c’est autre chose qui se trame dans ces lieux de débats : la doxa des partis pour l’année y est débattue, les rapports de force se jaugent, les troupes sont remotivées, l’esprit de corps partisan est rappelé.
Mais pourquoi nommer ces raouts université d’été : tout simplement parce que ces journées ont pour but d'apprendre, d'approfondir ou de réfléchir aux projets du parti en question dans un cadre informel et détendu.
C’est d’ailleurs grâce à ces formations que le financement de ces rassemblements est partiellement assuré : les détenteurs d’un mandat local ou national ont un droit à la formation. En s’inscrivant aux ateliers dispensés par des organismes agrées, souvent proches du parti, ils peuvent bénéficier de la prise en charge du séjour par la collectivité dont ils sont élus. Les formateurs et les intervenants, souvent proches du parti sont eux-mêmes défrayés sur le prix de ces formations. Pour certains, une université d’été, c’est comme un séminaire dans une boîte : trois jours de vacances au frais de la princesse. Mais pour la plupart, déboursant de leurs poches le côut du voyage et de l'hébergement, c’est surtout l’occasion de côtoyer les stars du parti, faire une jolie photo avec l'un deux et s’il reste un peu de temps, apprendre deux trois trucs à répéter sur les marchés.
Reste que cette année, il ne fera pas bon s’afficher bon teint et bronzé sur les écrans, alors que le retour de la récession menace. Sans compter que les prétendants à la succession de Nicolas Sarkozy en 2012 vont regarder les autres en chien de faïence pour savoir qui lancera les hostilités de la présidentielle, au risque de partir trop tôt ou à la faute…
Comme dirait l’autre, va y avoir du sport…