La nuit du 31 décembre au 1er janvier est celle de l’optimisme assumé, de tous les possibles envisagés. En finir avec l’année qui vient de s’écouler, ne pas être complètement dans celle qui arrive. Le destin est en apesanteur pour quelques heures, l’amitié, l’alcool et la bonne ambiance dévoilent un moment fugace de ce que peut être le bonheur, délesté des tracas d’un quotidien loin d’être le paradis que l’on nous vend à grand renfort de publicité. A cette occasion unique, le fêtard se dit qu’il fera mieux l’année prochaine, qu’il se reprendra en main. Ce sont les résolutions du nouvel an, filles naturelles d’une tradition à la con et d’un taux d’alcool élevé dans le sang.
Lors du réveillon, si l’on a choisi avec soin son compagnonnage, ce qui est déjà une marque de bon goût et note une envie de réussir sa saint-Sylvestre, le fêtard peut devenir n’importe qui, un héros parmi les héros, un grand parmi les grands. Point de chef, point de famille, au diable les conventions, un seul mot d’ordre s’oublier. Tout en gardant une certaine dignité. C’est un chemin étroit, sinueux, où la coupe de trop vous transforme en une épave échouée sur le rivage du mal de mer festif : la terre tourne à toute vitesse et l’on imagine sa fin proche.
Quelques heures dans l’année, tout oublier, croire que demain sera meilleur à rebours des évidences. Un mal nécessaire. Si le jour de l’an n’existait pas, il faudrait l’inventer. Il devrait être remboursé par la sécurité sociale même. Un grand bol d’optimisme, pour tenter de regagner la surface et affronter l’enchaînement des saisons.
Profiter de l’instant présent, ne plus penser à hier, ne plus penser à demain. Pendant quelques heures, être le maître de son destin. Éteindre son portable, remettre à demain ce qui ne doit pas être fait aujourd’hui ! Les SMS et autres cartes de vœux nous rattraperont assez vite pour nous souhaiter une bonne santé, amour, amitié, richesse dans un inventaire digne des plus beaux papiers publicitaires pour marabout des boulevards parisiens auquel personne ne croit mais qui fait sourire.
Let’s enjoy et à l’année prochaine !