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enfant - Page 2

  • Chroniques d'un jeune parent, de l'esclavage légalisé comme mode de vie : la sieste

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    chroniques, jeune parent, humour, sieste, enfant, lutte, combatSieste. De l’espagnol siesta qui provient lui-même du latin sexta, soit la 6ème heure (midi), car c’est bien après le repas de midi que l’on s’y adonne… Ah le bonheur de desserrer la ceinture, de s’allonger et de fermer les yeux quelques minutes… C’est d’ailleurs lorsqu’on ne peut s’y plonger avec délectation que l’on en saisit ironiquement toute la volupté…et l’importance. Rien de mieux pour repartir du bon pied au cours d’une journée qu’un petit roupillon.

    Mais faut-il en avoir seulement la possibilité. Car pour parvenir à ses fins, la condition sine qua non consiste en ce que la descendance s’endorme préalablement  et le plus profondément possible. Autrement, les tentatives seront vaines, vouées à un échec aussi total que dévastateur : en effet, serez-vous à peine couché, une paupière mi-close que l’enfant sera 1) tombé en jouant à l’acrobate, réveillant tout le quartier en général et vous en particulier, et vous conduisant à chercher une heure durant ce putain de tube d’Arnica que vous avez pourtant vu hier, c’est pas possible que les choses disparaissent quand on les cherche… 2) repeindra la totalité de sa chambre avec ce tube de peinture que vous aviez pourtant ciblé comme une menace potentielle mais dont vous pensiez qu’il disparaitrait par magie, à la manière d’un tube d’Arnica 3) rendra inutilisable le lecteur Blu-ray en voulant mettre lui-même un disque qui restera coincé ad vitam eternam, parce qu’il a voulu réparer sa bêtise en extrayant ledit Blu-Ray avec un couteau, un ciseau, une fourchette ou tout objet qui détruira la tête de lecture, ce qui est rageant car l’appareil était neuf et le disque était celui de votre film préféré… l’imagination est sans fin, et si vous ne l’avez déjà découvert, cela ne saurait tarder…

    L’enfant, dont les sens sont tournés vers la réalisation de son plaisir immédiat, l’instantané, le jeu, ne comprend pas l’utilité physiologique, psychologique et parentale de la sieste. Il traine des pieds. Il renâcle. Il refuse catégoriquement. Il va user et abuser de tous les subterfuges pour tenter de passer entre les mailles du filet des exigences parentales. Alors que vous lui indiquez qu’il est l’heure de rejoindre sa chambre pour dormir, il va nonchalamment faire comme s’il ne vous entendait pas, continuant à jouer avec son puzzle, ses Kapla, ses peluches, ses voitures ou tout autre objet bien plus intéressant qu’un géniteur rabat-joie. Cause toujours, tu m’intéresses…

    La lutte est donc terrible, l’issue n’est jamais certaine et la bête triomphe parfois. En ce cas, c’est que vous baissez les bras, la bataille a été épuisante et vous avez décidé que vous attendriez le soir venu qu’il s’écroule enfin, terrassé par la fatigue avant de faire de même, lamentablement battu par un petit d’homme de même pas un mètre.

    Mais il faut regarder la moitié pleine du verre. Le plus souvent, il s’endort, et parfois même, vous arrivez à vous poser quelques minutes, voire une heure pour dormir. La vie n’est pas toujours chienne, il y a même des jours où elle peut vous gâter. Mais pas de triomphe trop rapide, cela ne fonctionne que lorsque vous n’avez qu’un seul enfant en bas-âge. Dès que ces derniers sont plus nombreux que un, la sieste devient comme le Graal, inaccessible, mythique et donc hors de portée. Ne cherchez pas, quand l’un s’endort, l’autre se réveille, et ainsi de suite. L’après-midi est une sorte de traversée des enfers interminable…

    Mais n’y a-t-il pas donc de solutions ? Rassurez-vous, elles sont nombreuses. Elles vont de l’enfermement dans la chambre (voir la chronique n°2 sur le réveil matin), en passant par la lecture ininterrompu de son livre préféré jusqu'à endormissement, quelques passes hypnotiques aux succès bien relatifs faut-il l’avouer, ou encore par l’organisation d’une grande marche post-déjeuner avant la sieste pour épuiser l’adversaire. Il faut varier, surprendre l’ennemi, aller dans la gradation, toujours, pour espérer piquer un roupillon.

    Mais la meilleure des solutions, la plus rationnelle, est encore celle qui consiste à se partager les taches dans le couple. L’un gère la sieste des enfants, pendant que l’autre la pratique… Le sacrifice alterné est le plus court chemin pour bénéficier enfin des vertus de la sieste.

    Dernier point sur la sieste. Lorsque les enfants dorment, c’est un des rares moments de quiétude où vous avez la possibilité de vous adonner à vos marottes, qu’elles soient littéraires, musicales, sportives, cinéphiles, picturales, sexuelles… un choix cornélien se posera à vous : Faire la sieste et avoir cet arrière-gout désagréable que vous n’avez rien fait de la journée ou pratiquer ce qui vous fait plaisir mais en cumulant cette fatigue qui vous rapprochera doucement mais surement du burn-out ?... Le chroniqueur a fait son choix, il tourne à la caféine….


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  • Chroniques d'un jeune parent, le manque de sommeil (épisode 1)

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    Chronique, humour, jeune parent, enfant, manque de sommeil, dimanche matin, grasses matinées, cernesEtre parents de jeunes enfants n’est pas une sinécure. L’aspect triple valises qui caractérise les cernes du parent en est une preuve éclatante (ou sombre selon la perspective adoptée), tout comme la tâche de renvoi qui s’est glissée sur le costume ou la chemise, qui sera portée toute la journée, qui coutera un bras à faire nettoyer au pressing et aura ôter toute crédibilité à la présentation de votre dossier devant d’importants clients.

    Avec l'arrivée de la progéniture adieu grasses matinées, sorties imprévues et nuits de folie. Tout se paie cash…

    Prenons-la mise entre parenthèses de la grasse matinée. Sur un an, en ne comptant que les weekends, laissant de côté vacances et jours fériés pour ne pas déprimer encore plus les futurs parents, à raison d’un lever à 7h00 du matin en lieu et place d’un 9h00 pas très ambitieux, c’est deux heures de sommeil flingués, quatre heures sur un week-end, que vous multiplier par 52, que vous diviser par 24 et le chiffre est flippant, effrayant, désespérant et... explique beaucoup de choses : vous atteignez la bagatelle de 8,66 jours de retard de repos. Encore la démonstration ne prend-t ’elle pas en compte la spécificité des premiers mois, quand la nuit ressemble à une course à la voile en solitaire, composée de courtes sessions de sommeil, puis de grandes manœuvres pour faire plier et endormir enfin le petit ange que tout le monde trouve formidable mais que personne, sauf vous, ne pratique entre 22h et 6h du matin. La fatigue, la vraie, celle qui fait chialer les plus durs, elle est là…

    Continuons, tant que nous y sommes sur l’épreuve du sommeil, qui comme la réflexion, doit bien durer 7 ans. Soit l’âge à laquelle le petit con (j’écris ce passage aux alentours de 7h01, un dimanche, excusez donc mon langage) est en capacité de se faire son petit déjeuner seul, sans venir squatter au préalable la chambre parentale. Donc 8,66 que multiplie 7, ça donne 60 jours, deux mois, ce qui commence à ressembler assez nettement à une peine de prison ferme.

    Et l’allégorie pénitentiaire ne s’arrête pas là : vous êtes en liberté conditionnelle. Aucun écart n’est permis. La petite sortie avec les amis, un vendredi ou un samedi soir, c’est sympa. L’ambiance est au zénith, la musique est bonne, le vin se boit comme du petit lait, il est quatre heures du mat’, vous rentrez, vous vous couchez et… puis, quelque chose glisse sur votre couette, la musique des dents de la mer pourrait surgir que ça ne vous étonnerait pas :  un gnome d’à peine un mètre vous saute dessus, en évitant de vous exploser l’entrejambe si vous êtes chanceux, le lit tangue, la barre sur votre front se réveille et ne vous lâchera plus et vous êtes interpellé dans un vacarme que votre gueule de bois explique par un «  j’ai bien dormi, tu me fais mon petit déjeuner ».  Rares instants où l’amour paternel et maternel se transforme, dans un épisode fugace, en une incompréhension qui fait lâcher un « merde, fais chier » du fond du cœur. Au passage, il vous faudra des semaines pour qu’il cesse de répéter à tout bout de champ cette expression qu’il trouve d’autant plus amusante qu’elle vous met en rogne à chaque fois qu’il la prononce. Bref, vous allez connaître l’enfer d’un dimanche (ou samedi, voire les deux) au cours duquel il faudra assurer et assumer, en étant malade comme un chien, sans vouloir placer votre enfant à l’assistance publique.  

    Les rares fois où l’enfant ne se réveille pas aux aurores, c’est justement quand il le faudrait, conduisant à rater, au choix, un avion, un rendez-vous, un train… Réveillé par vous, l’enfant, susceptible et rancunier, vous fera passer ce que l’on nomme dans le jargon une journée de merde (oui, il y en a beaucoup dans la vie d’un parent), taillant un peu plus dans votre capital jeunesse et santé.

    Mais existe-t-il véritablement des solutions pour lutter contre ce problème de santé publique que constitue le manque de sommeil? Il y en a, même si elles présentent indéniablement quelques difficultés d’application…

    À suivre…