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politique - Page 2

  • Comment se faire sa propre opinion pour l’élection présidentielle en se marrant au passage...

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    Chronique, humour, politique, présidentielle 2012, tracts, marchés, militantsLeurs têtes sont partout, les bribes de discours et de petites phrases se succèdent dans un tourbillon de déclarations indigestes. Avec celle des signatures, la chasse aux voix est ouverte, l’électeur se demande bien où donner de la tête, qui croire, même si certains sont plus crédibles que d’autres.

    Si le scrutin n’est pas pour tout de suite, il est important de se construire une opinion par soi-même autrement que par la lecture des sondages, dont nous abreuvent les médias, et les raccourcis, que l’on entend sur les marchés ou encore au café du commerce.

    Mission difficile mais néanmoins possible. Se couper du cirque en place pour prendre le recul nécessaire à la réflexion, être volontaire dans sa volonté de discussion avec les uns et les autres des candidats. Et le tout dans la joie, la bonne humeur, l’humour et en le plaçant sous le signe de l’étude sociologique. Si, c’est possible.

    Premier acte, allez aux marchés. Faites le plein des programmes. Vous verrez, vous n’aurez qu’à tendre la main et sur vingt mètres vous les aurez tous.

    Revenez chez vous, posez-vous tranquillement, lisez consciencieusement, prenez des notes. Préparez des questions, consultez le détail des programmes sur les sites, voyez le parcours des candidats, qui les entoure (c’est important l’entourage, ceux qui financent, ceux qui alimentent en idées…, c’est le programme réel des candidats le plus souvent qui apparaîtra par cette lecture).

    Ne lisez aucun éditorial ou alors lisez les tous, pour ne pas être influencé dans le premier cas, pour relativiser les propos dans le deuxième.

    Retournez au marché avec vos questions. Vous n’aurez peut-être pas de réponse, mais vous passerez un agréable moment à mettre sur le grill des militants qui distribuent des programmes qu’ils, pour certains, n’ont pas même pris le temps de lire. Je le répète, ce n’est pas la tendance générale mais le cas n’est pas isolé. En ce cas, vous faites une grande œuvre, vous faîtes réfléchir quelqu’un qui ne se pose pas de questions d’habitude, préférant répéter les poncifs des éditoriaux et la soupe qu’il a reçu de ci de là par des sergents instructeurs de parti.

    Le militant va pédaler dans la semoule mais c’est pour son bien. La maïeutique est à l’œuvre. Il va devoir argumenter, chercher au fond de lui pourquoi il défend ce programme, tenter de vous convaincre. N’ayez aucune illusion, à ce moment, il vous déteste mais un jour, peut être dès le lendemain, il aura une pensée émue pour ce quidam qui l’a poussé dans ses retranchements pour lui ouvrir les yeux. Et cerise sur le gâteau, il sera peut être lui-même convaincu parce qu’il vous a dit…A défaut d’avoir trouvé le bon cheval, vous pourrez avoir la récompense de l’utilité…

    Mais il n’y a pas que le militant sans discours et argumentaire que vous rencontrerez, loin s’en faut. Dans la jungle des marchés, des sorties de métro et de bureau, évolue de redoutables carnassiers qui sévissent. Des tribuns des rues, rompus à l’exercice de la persuasion, qui dès lors qu’ils engagent la conversion ne lâchent plus la proie qui, innocemment, a voulu bénéficier de deux trois éclairages sur le programme. Ou pire, qui ne demandait rien de tout cela. Ce Terminator du logiciel programmatique de son parti va tenter de retourner le cerveau du pauvre individu, en ne lui laissant pas le temps de respirer, provoquant une asphyxie cérébrale propre à introduire le doute dans l’esprit de l’électeur potentiel. Des stats, des assertions, du storytelling, des anecdotes, des questions fermées, son arsenal est impressionnant. Il en connaît autant, si ce n’est plus sur les adversaires de son poulain que sur son poulain lui-même. Ainsi, il démonte patiemment les autres programmes pour vous placer son produit. Il en appelle aux grandes valeurs, aux grands hommes. Vous baissez la garde, vous pourriez être conquis…mais…mais…il a un talon d’Achille… L’homme est trop bavard, trop sur de lui, et finalement, il déplaît, déclenche un rejet. De l’empathie à l’inimitié il n’y a qu’un pas avec ce genre de personnage et l’aversion qu’il provoque bientôt jette un voile sombre sur le programme de son candidat. Il a perdu la partie, il est esseulé et finalement peu productif. A tenter de convaincre une personne pendant une demi-heure, des dizaines d’individus lui sont passés sous le nez sans qu’il ait distribué le moindre tract…

    Entre les deux personnages décrits, vous allez rencontrer une palette aussi diverse qu’improbable de soutiers des candidats et des partis politiques. Un point commun pourtant : il faut une certaine forme de courage pour afficher ses convictions et tenter de les faire partager. Porter des programmes et des candidats dont vous ne tirerez aucun bénéfice immédiat. Admettre la possibilité de la défaite. Il est plus facile de rester dans son coin et de critiquer tout le monde et tirer à vue. On n’est jamais perdant. Mais une chose est certaine, dans cette posture là, on ne sort jamais gagnant…

  • Et le triple A de la connerie est décerné à...

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    Nicolas Sarkozy est impayable… c’est le plus grand fraudeur politique des trente ou quarante dernières années. Il vole et détourne le panthéon national sans vergogne, Guy Moquet en 2007, le Conseil National de la Resistance en 2011.

    Il invoque les mânes des pères fondateurs de la sécurité sociale pour stigmatiser les ennemis de l’intérieur, les traitres à la nation : le voleur de poules moderne, le fraudeur aux minimas sociaux… celui-là même qui va grappiller honteusement 500 € par mois, qui va bien entendu faire des enfants pour toucher des allocations (quel bénéfice, un enfant pour quelques centaines d’€ par an… quel esprit d’entreprise). Un individu qui est capable de vivre au crochet de la société pour la somme mirifique, astronomique de 500 € par mois, et qui est capable de faire quelques heures supp’ au noir pour arriver à vivre avec 1 000 € par mois ! Scandaleux ! Comment osent-t-il ? Rendez vous compte, c’est 3 milliards d’€ par an… Tout de suite le chiffre en impose ! C’est une mafia, 3 milliards d’€. Ça en fait des nuits de palace à Cannes une somme pareille ! N’en jetez plus, nous l’avons le bouc émissaire, l’origine du mal de notre temps, c’est le fraudeur social…

    D’ailleurs, la crise de l’Euro, la crise de la dette, la crise économique, c’est lui. Haute trahison, le terme est presque lâché…

    Et tout de suite, les conversations de café du commerce, il a raison, à bas le fraudeur, salaud de pauvre ! On vole le pain des français, des travailleurs, des petites gens.

    Nicolas Sarkozy est un prestidigitateur… pas un bon magicien, mais son public n’est ni très regardant, ni exigeant…

    Le déficit de la sécurité sociale, toutes branches confondues, devrait se situer à 18 milliards d’€ en 2011. Les trois milliards de fraude aux prestations n’expliquent pas tout. En revanche, la fraude aux cotisations sociales, c’est 8 à 15 milliards d’€ par an... Tiens, ce ne serait pas une trahison de ne pas s’acquitter de ses impôts par hasard…deux poids, deux mesures… Sans compter les allégements de cotisations ciblés dont la pertinence économique est remise en cause aussi bien par la cour des comptes que par certains élus de la majorité présidentielle…mais ils doivent être un peu gauchistes sur les bords…

    Pour le déficit de l’Etat, qui avoisinera les 95 milliards d’€, le bouc émissaire est vieux comme les déficits et les budgets de l’Etat : Homo fonctionnarius, branche de l’humanité qui aurait une pilosité accrue de la paume de la main et serait à elle seul à l’origine de tous les maux de la civilisation… ça marche, il suffit de le livrer en pâture pour éteindre tous les feux de la contestation : si le déficit est si important, c’est à cause de lui : il coûte cher à l’Etat et il se reproduit comme un lapin dans les collectivités territoriales… la loi TEPA, les heures supp’ défiscalisées, aberration économique s’il en est, les baisses d’impôts, les niches fiscales, les dégrèvements, les voyages, le four à pizza d’air Sarko one, les sondages de l’Elysée, les sorties spectaculaires du président non, tout cela compte pour du beurre ! le seul coupable, c’est le fonctionnaire et l’ancien fonctionnaire, il coute si cher…

    L’argument ultime du Garcimore de la politique n’est plus très loin : ma bonne dame, voyez les prélèvements, ils sont les plus élevés d’Europe, du monde, tenez même que je vous parie de l’univers et même au-delà… En Allemagne, ils ont fait plein d’efforts, regardez les maintenant comme ils se portent…

    Oui, l’Allemagne a tondu les allemands en comprimant les salaires et en taillant dans les programmes sociaux…pour vendre aux européens qui avaient encore de l’argent pour acheter…L’Allemagne demande maintenant que les autres pays européens prennent la même potion magique qu’elle…bilan, il n’y aura plus d’acheteur…plus de croissance…et toujours plus de déficits…

    Mais expliquer ça à l’opinion, c’est compliqué…stigmatiser les copains du Fouquet’s, c’est difficile, se mettre à dos ceux qui vous invitent à droite à gauche c’est gênant. Caresser le con dans le sens du poil, c’est plus rentable politiquement à court terme…

    S’il y a un triple A que le président actuel conservera, c’est bien celui de la connerie…en plus d’être une triple buze…

  • Du choix du bon cheval...

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    Que ce soit au PMU, en politique, dans le monde de l’entreprise ou encore dans la vie privée, le choix du cheval gagnant se présente tous les jours. Gagner ou perdre, telle est la question.

     

    A l’approche de l’élection présidentielle, les grandes manœuvres commencent. Les uns et les autres se placent, par conviction pour une majorité, par suivisme pour d’autres et par opportunisme bien placé pour une minorité qui se voit déjà occuper quelques postes prestigieux et bien en vue.

     

    Mais encore faut-il miser sur le bon cheval et c’est là toute la difficulté, mais aussi le challenge, qu’il faut surmonter. Les jeux n’étant jamais fait d’avance, sauter dans le bon wagon est un art qui fait appel à un instinct assuré, à une bonne dose de chance mais aussi à une approche scientifique de la chose.

     

    Comme le turfiste qui étudie savamment le terrain, les conditions climatiques ou encore les performances passées des différents protagonistes, l’individu qui s’apprête à faire son choix pour apporter son soutien à tel ou tel candidat va devoir passer par une analyse complète des forces en présence, du pedigree de chacun, des chances de victoire de son poulain ou du monnayage de sa défaite.

     

    Car ne l’oublions pas, un candidat ne réunit jamais une majorité à lui seul tout comme il ne fera jamais l’unanimité si ce n’est contre lui-même. C’est un processus long de recomposition qui se construit étape après étape, au gré des circonstances et de l’ampleur ou non des défaites et des victoires.

     

    Bien entendu, il y a l’exception ultime, la « Bessonade », qui est un retournement complet de veste en passant d’un cheval à un autre à un mètre de la ligne d’arrivée. Mais le cas est rare, et même risqué : se griller complètement dans son camp sans rien obtenir dans l’autre.

     

    Il reste donc la stratégie à long terme, matinée d’une tactique propice à rectifier les erreurs de parcours ou à épouser la conjoncture.

     

    Ce sont les grandes et les petites manœuvres qui se jouent sous nos yeux, dans tous les camps, dans tous les partis, dont les commentateurs se délectent, dont certains acteurs jouissent par le seul fait de les réaliser plus que par le désir de la victoire. Une addiction semblable à la folie du jeu.

     

    Mais la partie peut s’arrêter très vite, un scandale et tout s’écroule, une défaite et la cause est perdue. DSK et ses amis, Nicolas Hulot et ses soutiens, par exemple, en ont fait récemment l’amère expérience. D’autres s’accrochent en maintenant un cap qui jusqu’ici s’est dérobé systématiquement, comme le parcours de François Bayrou semble le démontrer. Mais après tout, Mitterrand et Chirac ont connu quelques gamelles avant d’accéder à la magistrature suprême…

     

    En effet, il ne faut pas croire que le choix du mauvais cheval vous condamne éternellement : prenons Nicolas Sarkozy. En 1995, il choisit Balladur, en tapant très fort sur Jacques Chirac. Patatras, c’est ce dernier qui gagne, Sarkozy disparaît des écrans. Mais quelques années plus tard, il revient, se rend indispensable dans son camp (en flinguant toute concurrence faut il l’avouer) et gagne en 2007.

     

    A vous de jouer, avec un dernier conseil à la clé, si la matière vous intéresse : si le parieur du PMU lit « Paris Turf », le joueur en politique lit le « Canard Enchaîné ». Chacun sa presse spécialisée…

  • Lâcher un ami déchu ou l’art du rétropédalage dictatorial…

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    La vie n’est pas rose tous les jours pour nos gouvernants : dans un parcours ministériel et politique un petit caillou dans la chaussure vient malheureusement ternir le prestige du maroquin. Quand ce caillou est un ami, dictateur de profession, la gêne est déjà plus conséquente. Pour peu que vous l’ayez appuyé ouvertement, avec insistance et qu’il soit déchu, c’est la catastrophe ! L’ami devient encombrant…

    Pourtant, qu’il était doux avec vous cet ami…Son Etat policier vous permettait de vous sentir en sécurité lors de vos vacances au soleil. Il y avait toujours un couvert à table. Et puis vous rigoliez bien ensemble : le coup de la menace islamiste, c’était génial pour tout justifier. Sans compter que vous étiez admiratif : se faire élire avec 90 % des suffrages, ce n’est pas donné à tout le monde.

    Mais voilà, on vous reproche votre empathie à son égard et d’avoir renié vos convictions démocrate, humaniste et républicaine. Vous êtes poussé à la démission, à deux doigts d’être mis dehors. Que faire ?

    Gagner du temps ! Demandez à un ami bienveillant de souffler la création d’une commission d’enquête. Ça ne mange pas de pain et ça calme l’ardeur des opposants. Le comité, la commission, c’est l’arme suprême du rétropédalage. Vous pourrez expliquer pourquoi ce que l’on vous reproche a été mal interprété. Vous pourrez même prendre une stature d’Etat en faisant pleurer dans les chaumières : j’ai dit tout cela pour protéger nos ressortissants, pour éviter la contagion et les effusions de sang…des milliers d’excuses que l'on pourrait retrouver dans la politique pour les nuls.

    Après cela, quelques jours à tenir puis l’actualité enterrera votre affaire aussi rapidement qu’un dictateur prenant la fuite…

  • Peut-on faire de la politique sans argent ?

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    Affaire Bettencourt, affaire des sous-marins pakistanais, emplois fictifs… l’actualité judiciaire en politique est riche. Et récurrente devrions nous préciser !!! Les années 90 avaient connu des procès retentissants comme ceux d’Urba sur le financement du PS et de plusieurs personnalités du RPR (Alain Carignon, Michel Noir), de même, les différentes affaires autour de Jacques Chirac ne sont que quelques exemples d’un problème de fond qui agite la politique : peut on réussir sans argent ? Et dans la prolongation de la première question, où trouver de l’argent ?

    Il est vrai qu’on n’attire pas des mouches avec du vinaigre et que sans aller jusqu’à la corruption directe de l’électeur, le persuader de voter pour soi demande quelques moyens. Humains, matériels et tout le toutim. Et le toutim, c’est un concept aussi large que vague.

    Regardons d’ailleurs comment un sortant qui se représente à une élection bénéficie d’une prime : au-delà des qualités intrinsèques du dirigeant, il ne faut pas oublier qu’il a accordé un travail en tant qu’employeur, il a signé le courrier qui annonçait l’obtention d’un logement, une place de crèche. Même si c’est un processus juste et transparent qui a conduit à ce résultat, sans favoritisme, ni clientélisme particulier, il n’en reste pas moins que l’électeur souhaitera remercier son bienfaiteur. Alors imaginez la tentation du clientélisme…

    Le clientélisme est protéiforme : en la matière, l’intelligence humaine montre une créativité insoupçonnée. Du très classique votez pour moi, vous aurez un emploi au plus audacieux votez pour moi, vous aurez un bouclier fiscal, vous pourrez trouver une palette riche. Un point commun dans tous les cas, il faut pouvoir être en mesure d’accorder quelque chose une fois le pouvoir conquis…

    Mais promettre n’est pas assez. Il faut communiquer, communiquer, communiquer. La politique est un produit comme les autres à bien des égards : le matraquage publicitaire va intervenir pour vendre le candidat ou le programme. Et là encore, l’artisanat n’est pas de mise, même sur le mode du buzz. Rien n’est laissé au hasard. Et combattre le hasard a un prix : le communicant veut des espèces sonnantes et trébuchantes…

    Pour autant, n’y a-t-il donc que corruption, mauvaise foi et clientélisme ?

    Heureusement non, la politique n’étant que le reflet de société humaine. Mais il est évident que celui qui est prêt à tout part avec un avantage indéniable…

    http://www.lepost.fr/article/2010/11/30/2323263_peut-on-faire-de-la-politique-sans-argent.html