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  • chronique d'un néo-breton, épisode 21 : c'est quoi avoir le pied marin, 2ème partie

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    Chronique, humour, bretagne, mer, tonnerre de brest, douarnenez, voilier, phobieLes tonnerres de Brest et Temps fête à Douarnenez à peine achevés, le néo-breton ne pouvait pas ne pas faire une ode au monde maritime en général et à la voile en particulier, même si elle se fera en prose.

     Si le sud-ouest est connu pour ses férias, les fêtes maritimes des côtes bretonnes valent le détour et peuvent, sans rougir, soutenir la comparaison avec les fiestas des pays méditerranéens.

     

    S’il paraît difficile de se baigner dans l’océan du fait de la température glaciale, si la côté découpée et la marée empêchent parfois de se poser sur un coin de plage avec une serviette pour pratiquer ce que le vacancier chanceux en matière météorologique nomme une petite bronzette, les 1100 kilomètres de côtes qui composent le littoral breton (le double en incluant les îles) sont une invitation à lever l’ancre et mettre les voiles. De 7 à 77 ans (et même un peu avant et un peu après), les jeux marins font le bonheur des uns et des autres. Il y a toujours dans son entourage un copain ou le copain d’un copain qui a un plan pour vous faire monter sur un bateau. Ou une planche à voile, ou un surf ou un kayak….Sans parler de la possibilité, en intégrant un club, de pratiquer un sport nautique contre une somme presque modique, et que la privation momentanée d’un ou deux plaisirs inutiles peut facilement offrir.

     

    Ce qui constitue un frein à la pratique elle-même, c’est tout simplement…la peur…car la mer qu’on voit danser le long des golfes clairs, la mer, est pleine de mystère et ne s’offre pas si facilement au premier venu. Ne pas savoir ce qu’il y a sous ses pieds constitue une peur profonde de l’humanité. Les monstres marins n’existent plus depuis belle lurette mais n’empêche, sur un bateau, le doute reste permis. Quoiqu’on en dise, les dents de la mer ont laissé des traces en dépit de la probabilité quasi-nulle de rencontrer un grand requin blanc dans les eaux de l’Atlantique Nord-Est. La statistique est implacable : vous vous ferez renverser des centaines de milliers de fois par une voiture avant qu’un méchant squale vous tâte de la cuisse le long des côtes bretonnes.

     Pour l’auteur de ces lignes, la phobie est moins avouable bien que plus courante. Elle tient aux petits poissons insidieux et aux algues, gluantes, qui passent entre les jambes, sans aucun respect de l’intimité de sa personne. Ça fait flipper de ne pas savoir ce qui nous tourne autour…

    Qu’on se le dise, on ne naît pas marin, on le devient à moins d’avoir été jeté à l’eau dès le plus jeune âge. Mais pour dépasser sa peur, il n’y a pas une technique en particulier : on peut y aller progressivement ou se jeter à l’eau d’un coup. Question de feeling…

     

    Autre interrogation ? Faut-il commencer par un frêle esquif ou taper tout de suite dans un fameux trois mats, hissez haut, Santiano ? Là encore, question de tempérament…et de possibilité : il ne faudrait pas faire la fine bouche et voir passer le train, du moins le bateau, sous les yeux à force d’hésiter.

     

    Mais avant même de choisir et de monter sur un bateau, quelques conseils vestimentaires préalables ne peuvent être que les bienvenus…

     

    À suivre

  • Chronique d'un néo-breton, épisode 11 : la mer, qu'on voit danser...

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    Le néo-breton a fait un tour chez un géant suédois pour meubler sa maison. Mais il n'a pas le coeur à l'ouvrage...

    La pointe du raz, la baie d’Audierne ou encore celle de Douarnenez, à quelques encablures, les festivals de musiques qui s’enchainent pas très loin non plus, un soleil à faire pâlir Marbella, le néo-breton aurait de quoi profiter de ses premières semaines sans s’ennuyer une seule seconde. Mais…mais quelques mètres cubes d’un meccano suédois l’attendent, accompagnés de quelques surprises plus ou moins désagréables, qui soit disant font le sel de la vie, manière de se rassurer et d’oublier qu’on serait bien mieux ailleurs qu’à gérer ces embrouilles.

    Pour se motiver avant d’attaquer le chantier, le chroniqueur se décide malgré tout à faire un tour du côté de l’océan, humer quelques embruns, mettre un orteil dans l’eau mais pas plus (pas par manque de temps mais 16° est une température à laquelle il va avoir toutes les peines du monde à s’habituer). Il a fait le trajet en un quart d’heure, a trouvé une place rapidement et se retrouve sur une plage clairsemée, avec vue sur voiliers et rochers pénétrant l’océan. Le bonheur n’est pas dans le pré mais bien dans cette petite crique. Certes, ce ne sera pas farniente à la sauce méditerranéenne, l’Atlantique et la Bretagne ont ce climat océanique qui ne donne pas des hivers rigoureux mais contrepartie à payer, la température reste fraiche, même au plus fort de l’été. Le naturisme n’y est d’ailleurs pas aussi développé qu’ailleurs, non par une pudibonderie qu’une culture catholique passée aurait imposée mais bien par la nécessité de se couvrir décemment pour ne pas tomber malade.

    Devant l’océan, le néo-breton savoure cet instant, le calme et la quiétude avant les nombreuses autres étapes qu’impliquent son emménagement et sa nouvelle vie.

    Les orteils touchés par les vagues, le champ des possibles lui saute à la figure : se remettre à la voile, enfin s’y mettre parce qu’une semaine de stage d’optimiste en CE2 ne fait pas du chroniqueur un loup de mer ; le surf, depuis « Point Break », ça le titille, même si son sens de l’équilibre est précaire et que le goût du danger n’est pas dans sa nature ; et puis, soyons fou, pourquoi ne pas rêver de venir courir toutes les semaines le long du sentier des douaniers. Le chroniqueur rêve éveillé… mais ce charmant tableau s’écroule lorsque son aîné lui demande de rentrer à la maison séance tenante, pour cause de Bob l’éponge contre les araignées de mer. Tabarly et Keanu Reeves s’envolent, le chargé de famille proteste mais la magie n’est plus là, il décide de ramener sa troupe en voyant s’éloigner à regret dans le rétroviseur le fruit de son imagination.Ne reste plus qu’à monter le mobilier stocké dans chacune des pièces pendant que ses enfants s’abrutissent devant une éponge qui parle. Ita Missa Est, il s’inscrira au Winch Club plus tard, dans un an, peut être, enfin, il verra.

    En attendant des jours meilleurs, Fest-noz et Fest-Deiz tout le weekend : concert de vis, marteau et jurons, entrecoupé de pauses arrosées à la bière Bretonne. Ça tombe bien, les brasseurs sont nombreux et le breuvage aussi varié qu’excellent. De la Tri Martolod à la Coreff en passant par la Mor Braz, le néo-breton pourra découvrir un terroir singulier. Et s’il veut rester sobre, il y aura toujours les deux colas bretons, Breizh et Britt. En matière d’apéro, la Bretagne pourrait affronter l’indépendance sans avoir peur d’un embargo : elle autoproduit !

    Mais croire que monter quelques meubles suffit à être installé, c’est faire preuve d’une naïveté certaine. Le temps des changements d’adresse arrive, et avec lui son lot de surprises et d’arrachage de cheveux que la multiplicité des administrations et entreprises à contacter va exacerber… Le néo-breton va découvrir, en pétard, que si la République est une et indivisible, ses dossiers administratifs sont départementaux et qu’à l’heure de la dématérialisation, il n’a jamais eu autant de papier et de courrier à envoyer…