A force de vouloir caresser la connerie humaine dans le sens du poil, elle se sent conforté. Et passe à l’acte. C’est ce qui est en train d’arriver dans le beau pays de mon enfance, douce France, pauvre France. La fifille à papa le Pen grimpe dans les sondages à la manière d’un Pantani ou d’un Amstrong dans le col du Tourmalet, dopée par un populisme nauséabond manié par une droite décomplexée mais surtout inconsciente de la boite de pandore qu’elle s’évertue à ouvrir encore et toujours. Le dernier sondage paru qui place Marine le Pen en tête du premier tour démontre s’il en était besoin que manipuler l’opinion par un populisme déformant et stigmatisant, profite à l’extrême droite. Seulement et simplement. La droite ne peut se satisfaire d’un résultat mettant son poulain en deuxième position au premier tour pour tenter de rafler la mise au second, pariant sur la défaite de la gauche au premier tour comme en 2002. Au-delà d’une morale douteuse, c’est jouer avec le feu fascisant que de prendre une telle option. Sarkozy n’est pas Chirac, il n’est pas assuré que l’électorat de gauche glisse aussi facilement un bulletin pour le Président à talonnettes. Et Marine n’est pas Jean-Marie. Moins épouvantail, plus lissée, elle apparaît aux yeux d’une partie de l’électorat comme une alternative. La gueule de bois pourrait être terrible en mai 2012. 35 ans de lepénisation des esprits nous contemplent, la moindre étincelle est susceptible d’y mettre le feu. Que faire alors ? La gauche doit ramener le débat sur le terrain du partage de la richesse, de l’emploi et du logement, en arrêtant de se regarder le nombril des primaires et des grandes manœuvres des états-majors politiques. Et la droite ? Arrêter tout de suite ses liaisons dangereuses avec le logiciel du Front National, et accepter qu’elle puisse perdre sur un terrain républicain en terme d’idées, sans faire appel au ressort de la bêtise humaine. Dans les deux cas, il reste pas mal de chemin à faire.
sondage
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Tant va la cruche (de droite) à l'eau...