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Chronique d'un néo-breton,épisode 25 : vacances au soleil, sur place ou la tentation méditerranéenne ? deuxième partie

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chronique, humour, bretagne, sud, languedoc, topless, plageAprès s’être quelque peu moqué de certains travers du grand sud, le chroniqueur souhaitait rendre à César ce qui lui appartient, c’est-à-dire la beauté d’une région entre montagne et mer, bénie des dieux du soleil… Mais devant l’insistance de lecteurs avides d’une plongée dans une étude sur les mœurs à l’œuvre sur le littoral méditerranéen, le chroniqueur ne se fait pas prier pour laisser libre cours à ses souvenirs de vacances. Sète, Montpellier, Saint-Guilhem le Désert attendront le prochain billet !

 

La plage, la supérette, le port, une féria sont quelques-uns des lieux où se déroulent les joies et les peines de cette vaste transhumance estivale au pays de Kéké-boy et Cagole-girl, les Ken et Barbie trashs de la Mare Nostrum…

Dans un défilé de personnages aussi déroutants qu’improbables sur les côtes bretonnes, température aidant, c’est toute la complexité de l’humanité que l’on se plaît à redécouvrir…

 Ce qui frappe le plus peut être en déambulant sur la côte languedocienne est le bronzage parfois trop prononcé de nos congénères, un appel au mélanome qu’une étude plus poussée de la statistique pourrait prouver, mais que la procrastination assumée qui parcourt le néo-breton en cet instant remet aux calendes grecques. Si l’alcoolisme a pu tuer à petit feu le breton, le cancer de la peau a un avenir assuré sur les rivages de la méditerranée. A tout âge, et avec le moins de tissus possible, une grande compétition est ouverte, à qui aura la peau la plus atteinte par les UV, et tout est bon pour gagner la palme de la peau ridée et tannée passée la cinquantaine. Le temps déjà : il n’est pas rare de voir des individus passer la journée entière sous un soleil de plomb qu’aucun nuage ne viendra voiler, commençant une journée farniente sous le « cagnard » comme d’autres passent leur journée au bureau. Un métier à part entière, une organisation aussi huilée que le corps. Glaciaires, parasols, nattes et serviettes, la panoplie complète de la presse à scandale, des jeux pour les enfants, quelques euros pour acheter des chouchous ou des beignets, quelques aller-retour entre voiture et plage, et c’est parti pour une journée à bronzer, se tremper un peu dans l’eau, bronzer à nouveau, puis retour dans l’eau, etc… huit heures durant, un vrai rythme de forçat… Pas de repos le weekend, pas même le jour du seigneur, la dégénérescence accélérée des cellules de l’épiderme et du derme est à ce prix…

 

La galerie des personnages que l’on peut croiser sur une plage compte presque autant de monde que de grain de sable. S’il semble illusoire de vouloir tous les dépeindre dans une chronique, avec un intérêt anthropologique limité pour certains, quelques-uns valent le détour, du papy lubrique à la bimbo assumée, de la cougar pathétique au vieux beau nostalgique, de l’enfant mal élevé aux bandes organisées du troisième âge qui font régner leur loi sur le banc de sable, en passant par les parents débordés.

 

Si le monde entier est un théâtre, où les hommes et les femmes ne sont que des acteurs, la représentation se fait seins nus de nos jours sur le littoral languedocien. Le topless est en vogue et occasionne des scènes à mourir de rire sur l’ambiguïté du rapport au nu, entre voyeurisme attendu et pudibonderie de bonne conscience. Ainsi, peut-on apercevoir des femmes s’enlever le haut du maillot en se cachant les seins avec un bras pour mieux s’installer et en faire profiter toute la plage par la suite. L’opération sera identique au moment du départ ou encore au moment d’aller faire trempette. Ce petit manège, sur fond de pudibonderie, ne fait qu’accroître le focus sur la personne qui le pratique sur le mode, et mes seins, tu les aimes mes seins… Ce qui n’est pas pour déplaire aux voyeurs de tous poils qui pour le prix modique d’un aller/retour en bus ou de quelques litres d’essence vont pouvoir se rincer l’œil avec des victimes bien consentantes, et qui pour certaines, sont même heureuses qu’on veuille bien y prêter encore attention en dépit des ravages du temps et de prédispositions naturelles qui ne sont pas à leur avantage.

 

Là, on peut observer les techniques de drague aussi vieille que le monde, en constante évolution et notamment du point de vue de la consommation de tabac en baisse, qui ferme la porte à cette méthode d’approche qui consiste en un  « pardon, auriez-vous du feu ? » prélude à un échange peut être fructueux… Du regard de braise à l’envoi faussement maladroit d’un ballon sur la serviette de la proie, toutes les techniques sont bonnes pour compléter son album souvenir de vacances en ne rentrant pas bredouille et ne pas être obligé de mentir aux copains sur ses aventures en bord de mer… Ce que le néo-breton peut dire, c’est que sans être une réussite totale, ces tentatives aboutissent parfois. C’est comme le Loto, 100 % des gagnants ont tenté leur chance…

 

Mais nous verrons dans la prochaine chronique que la coexistence sur une plage relève d’un équilibre fragile, où le danger ne vient pas seulement d’un petit con de 8 ans qui passe entre vos serviettes en vous aspergeant de sable… En effet, les gangs de carte « vermeil » sévissent et la peur colle encore au ventre de l’auteur de ces lignes à cette seule pensée…

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