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to paint or not to paint...

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peinture, travaux, valérie damido, bretagne, beau temps, enduire, conseils, bricolageOn ne naît pas peintre, on le devient, est un adage qui sied fort justement quand la peinture s’applique à des travaux de rénovation de son intérieur. La petite chronique que voici vous le prouvera par l’exemple.

Dans une ambiance  de relâchement estival, le breton prévoit des travaux d’intérieur. Il prépare le chantier patiemment dans les semaines précédant ses congés. Une fois ces derniers arrivés, il ne peut plus reculer… et patatras, un temps magnifique, presque caniculaire s’est installé en plein mois de juillet… c’est rageant, lui qui prévoyait ce fin crachin si caractéristique de la péninsule armoricaine, source d’une justification à rester cloîtrer chez soi, avec une couverture et une tasse de café en plein mois de juillet… Mais comme la suite de la chronique va le démontrer, ce superbe temps va être un allié précieux… Mais commençons par le commencement, ce qui ne sera pas sans nous aider précieusement à ne pas perdre le fil de la pensée embrumée de l’auteur qu’un vieux fond de peinture acrylique met à mal (oui, il restait un vieux fond dans un vieux pot, c’était mieux de le terminer que de le jeter, donc oui je plaide coupable, tout n’est pas à la peinture à l’eau mais SVP, ne me dénoncez pas auprès du ministère de l’environnement…).

En feuilletant un catalogue Ikea ou un magazine du type « Côté Maison », ça a l’air simple d’aménager une pièce, de peindre plafond et murs, d’obtenir un rendu parfait. Mais ça, c’était avant.  Avant de décoller la vieille tapisserie dont vous avez hérité en emménageant dans cette maison. Si le premier lé est facile à décoller, c’est pour mieux tromper l’ennemi, parce que rapidement, le bricoleur du dimanche va découvrir l’enfer d’une surface en piteux état, où les trous le disputent à la colle du papier peint incrustée jusqu’au plus profond du plâtre, dans une symbiose qui pourrait être attendrissante si elle ne pourrissait pas la vie de votre chroniqueur. Et encore, dans son malheur, le chroniqueur n’a pas eu la déconvenue du papier peint sur placo qui selon une légende urbaine serait l’horreur absolue, le Waterloo du bricolo du dimanche.

peinture, travaux, valérie damido, bretagne, beau temps, enduire, conseils, bricolageD’un papier peint hideux le salon va passer par la phase du mur repoussant, qui va nécessiter un travail que l’éternel optimisme de l’esprit humain avait décidé de négliger sciemment dans le rétro planning du chantier. Troué comme un mauvais gruyère, cabossé comme un paysage lunaire, ravagé comme un champ de patates, seules la patience, l’huile de coude et quelques couches d’enduits viendront faire renaître une surface capable de porter haut les couleurs choisies pour égayer un quotidien terni par la grisaille des longues journées d’hiver.

Notons cependant que la chronique à ce stade ne rend pas véritablement compte du temps qu’il convient de consacrer pour décoller une grosse vingtaine de m² de papier-peint… ce sont quelques soirées qui laissent une légère odeur aigre de vieille colle pendant quelques jours, de quoi se faire des hauts le cœur au petit déjeuner, quelques ampoules aux mains à force de manier le couteau de peintre et le bout des ongles douloureux à gratouiller les petits morceaux rebelles…

Enduire un mur, le lisser, le poncer, l’enduire à nouveau, l’opération peut se répéter presque à l’infini jusqu’à obtenir un mur aussi lisse et doux que possible. C’est une opération dotée d’une sensualité insoupçonnée, quand, après le ponçage, il convient de passer sa main sur laverticale surface pour vérifier la douceur glissante de la paroi, traquer la petite aspérité oubliée, souffler avec cérémonie sur la poussière accumulée pour accéder à l’objet du désir… Ou alors, pour éviter de sombrer dans le porno-chic domestique, il y a l’option peinture mat dans des teintes sombres qui permet de cacher le travail partiellement bâclé. L’auteur de ces lignes, par pur esprit scientifique, et pour ne pas éprouver un désir incommensurable pour les murs de son salon après traitement, a choisi de tester l’hypothèse du mat : et ça marche! De loin, le travail inachevé n’est pas même soupçonné. Les bosses et les trous donneraient même un caractère rustique à la chose si l’on ne suspectait pas que c’est plutôt par impatience, flemmardise et peur de la dépravation que le peintre du dimanche n’a pas voulu dépasser les deux couches d’enduit…

Mais la chose n’est pas terminée, peindre le plafond et les murs de son salon, c’est finalement beaucoup de préparation et de nettoyage de chantier, pour peu de passage de pinceau et de rouleau. Un peu à l’image de toutes les activités de la vie à vrai dire. De là à admettre qu’il faut voir dans l’action de refaire son salon une allégorie des épisodes de l’existence, l’auteur laisse aux philosophes de tous poils le choix d’explorer cette voie fort peu connu de la pensée humaine du 21ème siècle, mais si audacieuse qu’elle pourrait mettre au placard Descartes et Platon pour les remplacer au Panthéon de la révolution de l’esprit par Valérie Damido.

Sur la cinquantaine d’heures nécessaires pour procéder à l’ensemble des travaux, de l’enlèvement de la tapisserie à la réutilisation effective du salon, à peine moins d’un cinquième de ce temps aura vu le maniement effectif d’un pinceau. Le reste, c’est du décollage, du nettoyage, du scotch à placer le long des arrêtes, des plaintes, du sol, des fenêtres, sans oublier de bâcher le sol, d’aspirer la poussière issue des ponçages (en veillant à bien avoir fermé la pièce sous peine de devoir nettoyer l’ensemble de l’intérieur de la maison, maculé d’une fine couche blanche…), négocier avec les autres utilisateurs de la maison chaque étape du processus…

Nous arrivons là sur le paragraphe consacré à l’ennemi majeur du peintre au cours de l’ensemble de ces opérations. Non, ce n’est pas lui-même, mauvaise langue qui souhaite prêter à l’auteur plus de défauts que ceux qu’il porte déjà lamentablement. Sartre l’a écrit, l’enfer, c’est les autres. Et dans le cas présent, la progéniture aurait pu constituer l’ennemi intérieur, celui qui subrepticement vient se glisser au milieu du chantier, entre les pattes du peintre et néanmoins géniteur, pour mieux renverser le pot de peinture, venir mettre ses mains sur le mur fraichement refait à neuf, ouvrir une tranchée sur l’enduit à peine posé…

Mais le ciel bleu et l’appel du jardin ont eu raison de la volonté de puissance destructrice des enfants. A peine ont-ils remarqué que l’accès à une partie non négligeable de la maison avait été barré… Et après les travaux, ils ont eu l’outrecuidance de ne faire aucune remarque sur la qualité du travail du néo-bricoleur. Aucun sens de l’esthétique et aucune reconnaissance pour le labeur du paternel… Décidément, comme dirait Caliméro, c’est vraiment trop injuste…

peinture, travaux, valérie damido, bretagne, beau temps, enduire, conseils, bricolageMais avant de refermer cette chronique, quelques petits conseils pêle-mêle pour bricolo en devenir :

-          Rien ne sert de croire que la science du bricolage est innée chez vous. Admettre son faible niveau, s’informer sur les techniques et les outils, ce n’est pas un échec. Plus largement, s’asseoir sur la lunette des toilettes pour faire pipi, demander son chemin à un passant en voiture et regarder des didacticiels (bien fait faut-il le noter) sur internet pour apprendre les différentes techniques de bricolage ne signent pas la fin de l’homme, ni même sa déchéance.

-          Ne pas confondre vitesse et précipitation. Ne pas sauter une étape. La patience et la persévérance sont toujours récompensées. On dirait un manuel de morale mais non, il s’agit bien de travaux d’intérieur. Quelques exemples pour illustrer le propos ? ne pas boucher un trou sous le prétexte qu’il est haut, que vous ne voulez pas déplacer l’échelle et que personne ne le verra… Quelle naïveté, ce sera la première chose que votre femme verra. Et alors que vous aviez nettoyé et rangé le matériel, il vous faudra revenir sur le chantier, préparer un peu de plâtre, pour obstruer ce trou qui vous regarde désormais comme l’œil de Caïn… De même, la fameuse phrase, ça devrait aller doit faire réfléchir l’apprenti peintre. Si ça devrait aller c’est que les emmerdes ne sont pas loin. Vous avez bâché le chantier, mais il reste quelques trous dans la toile de protection alors que vous vous apprêtez à poncer… ça devrait aller… en théorie oui, en pratique, vous avez réussi à recouvrir l’étage entier d’une fine couche blanche… vous êtes bon pour passer plumeau, balai, aspirateur et éponge dans chaque recoin… d’une heure à tout casser, l’étape ponçage prendra une demi-journée… qui c’est le grand gagnant???!!!!…

-          Ne jamais tenter de couvrir une bêtise ou une maladresse, le résultat sera pire. Vous avez malencontreusement débordé avec votre pinceau de blanc sur le mur coloré fraichement peint de la veille : ne faites rien, repassez de la couleur une fois la peinture blanche sèche. Nettoyer va étaler la tâche pour aboutir à un gros pâté encore plus repoussant que votre maladresse initiale…

-          Ne jamais poser un panneau peinture fraiche. L’humanité est ce qu’elle est, une main sur trois ira poser le bout de ses doigts pour vérifier l’information. C’est statistiquement irrépressible.

Vous voilà prévenu, si avec ça, vous n’y arrivez pas, même Valérie Damido ne pourra rien pour vous….

 

 

 

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