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Médaille d'or du mime, Fair Play de Patrice Thibaud

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Fair play, théatre, mime, sport, cornouaille, quimper, humour, thibaud, ladyblogueN’est pas mime qui veut, une partie de jeu de société sert à le démontrer facilement n’importe quel samedi soir. Mimer le sport, c’est encore autre chose et tenir en haleine un public pendant plus d’une heure une gageure sur cette seule thématique. Patrice Thibaud et son complice Philippe  Leygnac réussissent ce tour-là et emportent la médaille d’or, sans contestation aucune et sous les ovations d’un public conquis.

 Jouant sur l’univers du sport, ses clichés, son esthétique, sans oublier ses recoins les plus sombres, le duo ressuscite sous nos yeux les gloires du muet, jouant de leur corps pour ne pas montrer une scène mais pour la faire vivre pleinement. Aperçu sur les plateaux de canal plus avec Bern, vu sur scène pour le spectacle Cocorico, Patrice Thibaud confirme son grand talent de pantomime et sa complémentarité avec l’univers du multimusicien Philippe Leygnac. Ce dernier signe une entrée sur scène fracassante, depuis l’intérieur de son piano, qu’il escalade par le bas pour atteindre le siège et se mettre à jouer. Chapeau le sportif, chapeau l’artiste pour avoir transformé un instrument de musique massif en une épreuve sportive.

Mille et une façons de tenir la flamme olympique, assister à un concours de dressage de cheval, l’épreuve de gymnastique, tout y passe. Il y a de la tendresse dans les personnages croqués, de la précision dans les scènes, et le pantomime est comme le sportif de haut niveau, la recherche du geste parfait est la clé de la réussite, et le parallèle entre les deux univers ne s’arrête pas là. Entrainement répété, intelligence du jeu, concentration, respiration sans compter la performance physique qui lessive les deux comédiens.

 Gloire et décadence du sport, les deux faces sont évoquées, comme pendant naturel l’une de l’autre. La gloire, la réussite, mais aussi le sacrifice (sexuel en l’espèce, qu’un entraineur autoritaire interdit à son athlète dans une scène d’anthologie, burlesque à souhait…), l’échec, sa solitude, et sa traduction pour l’athlète une fois rentré chez lui, le succès, l’argent, la célébrité et la descente aux enfers. La profondeur, la tendresse de la scène qui voit un vieux boxeur qui se remémore le plus beau combat de sa carrière qui l’a fait champion, lui amenant la célébrité, l’argent et les femmes, puis la déchéance par le jeu, l’alcool et la drogue résume assez bien le tour de force esthétique et théâtrale de l’écriture de la pièce. La traite des joueurs africains dans le milieu du football est un autre moment où l’envers du décor sombre du sport de haut niveau est dévoilé, sans jamais oublier de mettre en avant les qualités des deux comédiens : la musique pour Philippe Leygnac et un art du muet porté à son paroxysme pour Patrice Thibaud.

 

On sort de ce spectacle des étoiles plein les yeux, les mains rougis par les applaudissements, comme on sort des jeux olympiques, en se disant « Mince, déjà fini ? » et en attendant avec impatience la prochaine représentation !

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