Affaire Bettencourt, affaire des sous-marins pakistanais, emplois fictifs… l’actualité judiciaire en politique est riche. Et récurrente devrions nous préciser !!! Les années 90 avaient connu des procès retentissants comme ceux d’Urba sur le financement du PS et de plusieurs personnalités du RPR (Alain Carignon, Michel Noir), de même, les différentes affaires autour de Jacques Chirac ne sont que quelques exemples d’un problème de fond qui agite la politique : peut on réussir sans argent ? Et dans la prolongation de la première question, où trouver de l’argent ? Il est vrai qu’on n’attire pas des mouches avec du vinaigre et que sans aller jusqu’à la corruption directe de l’électeur, le persuader de voter pour soi demande quelques moyens. Humains, matériels et tout le toutim. Et le toutim, c’est un concept aussi large que vague. Regardons d’ailleurs comment un sortant qui se représente à une élection bénéficie d’une prime : au-delà des qualités intrinsèques du dirigeant, il ne faut pas oublier qu’il a accordé un travail en tant qu’employeur, il a signé le courrier qui annonçait l’obtention d’un logement, une place de crèche. Même si c’est un processus juste et transparent qui a conduit à ce résultat, sans favoritisme, ni clientélisme particulier, il n’en reste pas moins que l’électeur souhaitera remercier son bienfaiteur. Alors imaginez la tentation du clientélisme… Le clientélisme est protéiforme : en la matière, l’intelligence humaine montre une créativité insoupçonnée. Du très classique votez pour moi, vous aurez un emploi au plus audacieux votez pour moi, vous aurez un bouclier fiscal, vous pourrez trouver une palette riche. Un point commun dans tous les cas, il faut pouvoir être en mesure d’accorder quelque chose une fois le pouvoir conquis… Mais promettre n’est pas assez. Il faut communiquer, communiquer, communiquer. La politique est un produit comme les autres à bien des égards : le matraquage publicitaire va intervenir pour vendre le candidat ou le programme. Et là encore, l’artisanat n’est pas de mise, même sur le mode du buzz. Rien n’est laissé au hasard. Et combattre le hasard a un prix : le communicant veut des espèces sonnantes et trébuchantes… Pour autant, n’y a-t-il donc que corruption, mauvaise foi et clientélisme ? Heureusement non, la politique n’étant que le reflet de société humaine. Mais il est évident que celui qui est prêt à tout part avec un avantage indéniable… http://www.lepost.fr/article/2010/11/30/2323263_peut-on-faire-de-la-politique-sans-argent.html
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Gaz à effet de serre : chut, on se concentre !
On a beau être plus écolo que hier (du moins, c’est ce que l’on veut se faire croire), il n’en reste pas moins que sur le front du réchauffement climatique, les mauvaises nouvelles se ramassent à la pelle en cet automne.
Ne revenons pas sur la pantalonnade de Nagoya lors du sommet sur la biodiversité, arrêtons nous seulement quelques instants sur le bulletin de l’organisation météorologique mondial (OMM) daté du 24 novembre : jamais les gaz à effet de serre n’ont été si concentrés dans l’atmosphère. Phénomène inquiétant bien que prévisible, le processus est cumulatif, chaque année écoulée vient apporter son quota nouveau sans que l’humanité ne parvienne à inverser le processus.
Petite note d’optimisme un peu cynique : heureusement que la crise est passée par là, sinon, vous n’imaginez pas à quel point ce serait pire ! Ouf, nous voilà rassurés, la montée des eaux, les cataclysmes et tout le reste attendra un peu !
La révolution industrielle, le déboisement, l’utilisation des énergies fossiles, l’énergie nécessaire pour extraire les matières premières, la riziculture, les pets de vaches, les transports, le chauffage, la climatisation…voici quelques uns des coupables…
Et votre Iphone 4G, son bilan carbone, vous le connaissez ?
http://www.lepost.fr/article/2010/11/27/2319919_gaz-a-effet-de-serre-chut-on-se-concentre.html
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Damidotisation automobile
Le chroniqueur voudrait aborder aujourd’hui un problème d’une gravité insoupçonnée qui, sans en avoir l’air, sape les fondations de la société : la présence des chapelets de peluches, cœurs et autres niaiseries que l’on peut apercevoir sur la plage arrière d’une voiture, voir dans les cas les plus extrêmes sur le tableau de bord, tapissant allégrement le pare-brise.
Rituel et pratique étrange qui pourtant doit avoir un sens caché. On ne peut pas impunément mettre un cœur sur lequel il est écrit I Love You, installer une farandole de petits chatons ou encore transformer sa voiture en appendice du Parc des Princes (ou du Vélodrome, de Bollaert…) sans vouloir faire passer un message. Mais la seule explication logique à laquelle le chroniqueur est parvenu tient en une phrase : j’ai des gouts de chiottes et je l’assume.
Oui, il faut le dire, la customisation est à la voiture ce que Valérie Damidot est à la décoration intérieure : un malentendu.
La science est formelle, si le quidam emplit ainsi sa voiture d’un tel mauvais gout, il est assuré que l’intérieur de son logis sera tout aussi suspect. Défilé de néons multicolores, poster de twillight encadré et trônant au dessus de la cheminée, photo agrandi d’un gala de la star ac au cours duquel notre hôte a pu se faire tirer le portrait avec bidule qui a eu son quart d’heure de gloire il y a cinq ans déjà … Un petit musée des horreurs que même SOS Maison ne pourra sauver.
Mais j’entends déjà les protestations des lecteurs qui ont ce petit fanion pendu au rétroviseur rappelant des origines portugaises (ou toutes autres origines ou club de foot, jusqu’à la mode un peu passé des petites chaussures de nourrissons) et qui se sentent visés par le présent post : pourquoi tant de haine à notre égard ?
A vrai dire aucune, mais l’art de la chronique étant de trouver un sujet, il faut bien se mettre quelque chose sous la dent. Et en définitive, on peut même remercier le décorateur d’intérieur automobile : il annonce clairement la couleur. Je suis cucul la praline, si tu n’aimes pas, casse toi… dont acte. Ok j’me casse.
http://www.lepost.fr/article/2010/11/24/2316999_damidomisation-automobile.html
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Comment occuper le terrain après un remaniement ou la nécessité du mouvement perpétuel
Tenir en haleine un public durant des semaines pour qu’il ne regarde pas ailleurs, c’est un art complexe qui ne peut durer éternellement. Imaginons un président qui annoncerait un remaniement ministériel des mois avant de le réaliser. Le média se jetterait avec délectation sur la moindre rumeur, la commentant jusqu’à l’assécher, les prétendants alimentant sans cesse les manchettes des journaux dans une farandole de révélations sur les qualités propres de l’individu et les limites supposées du concurrent. De quoi faire oublier au quidam une réalité particulièrement sombre et des politiques qui ne lui veulent pas que du bien.
Mais un beau jour, c’est fini, le remaniement est réalisé, il va être discuté quelques jours encore mais le rideau est tombé, la pièce est terminée, chacun retourne à ses occupations et peut contempler la farce qui se joue réellement.
C’est la terre de tous les dangers pour le politique : le journalisme d’investigation peut reprendre ses droits, l’opposition peut venir titiller la majorité sur le fond et le concret, l’électeur potentiel réfléchir à ses choix futurs.
A moins d’ouvrir un nouveau front, dans une sorte de mouvement perpétuel, la majorité va devoir affronter ses contradictions, ses erreurs et ses petites bassesses.
Mais il ne faut pas croire que cette attitude est exclusivement réservée à nos élites gouvernantes : tout un chacun l’expérimente tous les jours. C’est ce besoin irrépressible d’avoir toujours l’impression d’être occupé, même si en définitive on ne fait rien. Subtil non ?
A ce jeu, on se demande bien quel sera le prochain sketch que le président mettra en œuvre pour détourner le regard ? D’autant qu’il ne pourra plus compter sur les saillies de Frédéric Lefebvre, propulsé secrétaire d’Etat à je ne sais pas trop quoi…
Quelques idées la dessus pour faire oublier Karachi, la réforme des retraites, l'affaire Bettencourt, le chômage, le bouclier fiscal...?
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On nous ferait tout gober
On ne le rappellera jamais assez : en matière de communication ce n’est pas tant la vérité qui compte que la croyance que l’on met dans une assertion. Et en la matière un exemple récent démontre que le journalisme est un combat permanent pour ne pas laisser la communication tuer l’information.
A la suite du récent sommet sur la biodiversité à Nagoya, la presse a repris en chœur la conclusion de celui-ci: la biodiversité est sauvée, la preuve, le texte final historique !
Mais d’accord écrit, de texte final, il n’en a pas été vu une seule ligne ! Et pour cause, le seul texte existant n’est qu’un communiqué de presse, pondu par le secrétariat du sommet, et repris par presque toutes les rédactions. Tout va très bien madame la Marquise, mieux c’est pas possible.
C’est un éditorialiste spécialiste de l’environnement du Guardian qui a fait son boulot, en cherchant à travailler sur le texte promis pour écrire un papier. Il n’a pas trouvé ce qu’il appelle l’accord fantôme et a alerté l’opinion sur la tromperie, qui reflète l’absence de décisions contraignantes et plus largement un contenu flou lors des échanges du sommet[1].
Depuis, rares sont les médias ayant osé avouer l’entourloupe dont ils ont été les principaux promoteurs par leur négligence à ne pas vérifier le communiqué de presse.
Plus que jamais, à l’heure où l’information se périme plus vite que le temps de chargement d’une page web, la vérification des sources, le recoupement des données est une nécessité pour assurer la transparence. La distinction entre propagande, communication et information devient chaque jour plus ténu devant l’avalanche de ressources disponibles.
Prendre du recul n’a jamais été aussi fondamental pour conserver ce qui fait la force de la démocratie moderne : le jugement éclairé.
[1] Ce qui est ressorti concrètement c’est le fait d’affecter une valeur monétaire à la biodiversité. Pas sur que ça aide la nature, c’est plutôt la porte ouverte à une déresponsabilisation des pollueurs, qui intégreront ce coût comme aléas, oups j’ai pollué votre île paradisiaque, vous prenez l’American Express ?…