« Pour arrêter les naufrages de migrants il n’y a qu’à s’attaquer aux passeurs ». Il y a des raisonnements qui sont si limpides qu’ils en sont suspects. Le raisonnement simpliste permet de botter en touche. Face à un problème complexe, réduire le champ des possibles à une action relève au mieux de la légèreté, au pire d’une pensée mal cachée. Si vous éliminez un passeur par ci, les candidats à une nouvelle vie trouveront toujours quelqu’un par là pour profiter d’eux en les faisant passer, coute que coute, contre espèces sonnantes et trébuchantes.
S’il faut, bien entendu s’attaquer aux trafics des passeurs, la traite humaine étant une abomination, il n’en reste pas moins que la problématique des migrants ne se résume pas à une politique de l’offre par de sombres escrocs profitant de la détresse des candidats à une nouvelle vie. C’est un problème global, c’est un problème complexe.
Pour peu que le temps soit clément, homo sapiens retrouve un instinct de saurien et n’aime rien tant que de lézarder, si possible en bonne compagnie. Loin de l’image qui voudrait qu’une vie réussie soit la somme des biens que l’on possède, l’aspiration de la majorité des personnes est de pouvoir profiter d’un repos champêtre, la chaleur des rayons du soleil rafraichie par une petite bise bienvenue.