Un être humain est composé de plus ou moins 70 % d’eau. Pour faire fonctionner son organisme, plus ou moins 2000 calories par jour lui sont nécessaires. En revanche et malgré les publicités incessantes, il s’avère que l’acquisition et la détention d’un smartphone n’ont pas d’incidence directe ou indirecte sur son processus vitale. En fait, c’est d’un tout autre carburant, moins directement énergétique mais plus ou moins indispensable, que l’humanité se gargarise, la contradiction. Lecteur vous lisez correctement, homo sapiens sapiens carbure à la contradiction qui consiste notamment dans l’action de contredire, se contredire ou encore de se mettre en opposition avec ce que l’on dit ou fait. Loin d’être totalement handicapante, la contradiction permet tout au contraire de vivre sans être totalement raccord entre sa pensée et ses actions. De faire que nos idéaux s’accommodent de la réalité et de nos petits défauts, de nos petits arrangements honteux. Parce que notre intérêt individuel ne s’accorde pas toujours avec l’intérêt collectif, parce que notre intérêt immédiat n’est pas toujours facile à dépasser par rapport à notre intérêt futur, la contradiction est présente, elle est ce que nous sommes. La contradiction permet même d’avancer, quand elle est dépassée : la dialectique n’est-elle pas le moteur du monde selon certaines conceptions philosophiques.
société
-
Et une contradiction, une!
-
Hillary trompe (Leçons américaines)
La montée inexorable de forces conservatrices, pour certaines populistes, sans parler du renouveau du fait religieux, produit un monde bien sombre, comme si l’humanité, pour répondre aux crises actuelles n’avait comme chemin qu’une forme de retour en arrière, syncrétisme de l’irrationnel et du bouc émissaire, incapables de réagir ou pire, en réagissant au travers d’une thérapie de la terre brûlée. Certains y voient une irrationalité et une profonde stupidité des masses mais une telle analyse n’est-elle pas aussi imbécile que la description sans nuances qu’elle fait de ceux qui cèdent aux sirènes du populisme fascisant ?
Trump est devenu le 45ème président élu des Etats-Unis, scénario que même Hollywood n’a jamais anticipé en dehors de film ou dessin animé à caractère humoristique : où comment un humanoïde à peau orange, mis en faillite pas moins de six fois, mais ayant réussi à s’en sortir par ses relations, ses obligés et un énorme bagout, pouvait devenir le chef de l’État de la première puissance mondiale. Ne nous y trompons pas, Donald Trump est dangereux, le vice-président élu est un conservateur de la pire espèce et l’administration qui se va se mettre en place va plonger un peu plus les Etats-Unis et le monde entier dans la crise. Avec une explication rapidement avancée à ce désastre : les électeurs se sont trompés. Argument répété en boucle ces dernières années quand les pronostics souhaités ne se réalisent pas. La réalité n’étant pas conforme à ce qui été annoncée, elle ne peut qu’être fausse, CQFD, le métier d’analyste politique est devenu aussi scientifique qu’une voyante dans une fête foraine de quartier.
-
Le ciel bleu contre la marchandisation du monde
Pour peu que le temps soit clément, homo sapiens retrouve un instinct de saurien et n’aime rien tant que de lézarder, si possible en bonne compagnie. Loin de l’image qui voudrait qu’une vie réussie soit la somme des biens que l’on possède, l’aspiration de la majorité des personnes est de pouvoir profiter d’un repos champêtre, la chaleur des rayons du soleil rafraichie par une petite bise bienvenue.
Au quotidien aussi, la démonstration est faite que ce n’est pas dans le seul consumérisme, crédo des temps modernes, pas plus que dans un carriérisme fait religion, que l’individu se réalise.