Au fil des lectures que nous avons, nous tombons à l’occasion et comme par magie sur des phrases, des bons mots qui viennent synthétiser une pensée brouillonne ou résumer brillamment des réflexions éparses amassées au fil des ans. Il en est une qui a frappé l’humble chroniqueur que je suis : « Never waste a crisis ». L’auteur de ces quatre mots, l’inestimable Winston Churchill, avait ce sens de la formule brillante qui fera qu’à travers les siècles nous continuerons à le lire et le citer. Ne jamais gâcher une crise, ou la crise comme prétexte et la crise comme opportunité. Avec cette formule se dessinent rétrospectivement des séquences passées, où la crise a été le nom d’un enjeu de pouvoir, un prétexte à avancer ses pions pour celui sachant tirer les marrons du feu.
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De l'art d'empapaouter les foules...
En théorie, nous choisissons nos représentants sur le projet et les idées qu’ils présentent et qu’ils, toujours en théorie, promettent de mettre en œuvre une fois élus. En théorie, le champ de bataille électoral devrait être constitué d’un débat d’idées, où chacun des candidats pourrait, à égalité de traitement, sans interférence immédiate, présenter ses idées, répondre à des questions sans que ces questions ne soient des interruptions journalistiques s’apparentant à une prise de position non assumée derrière le paravent de l’appartenance à une noble profession qu’une poignée d’émail diamant du PAF est en train de mettre en pièce. Sur ce dernier point, il n’y a pas forcément volonté de rouler pour l’un ou l’autre mais il y a une croyance tenace d’être dans le vrai depuis son piédestal cathodique et quand les journalistes se veulent être censeurs et directeurs de conscience, ils empruntent le chemin sulfureux de l’emprise religieuse sur les masses, enivrés de la toute-puissance de ceux qui se rêvent faiseurs de rois. Et le risque de n’être pris que pour un vulgaire curé sur sa chaire, dont on moque l’office après que la messe est dite.
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Rêverie du dimanche
Allongé sur le flanc d’une colline, un brin d’herbe entre les dents, un représentant quelconque de l’espèce humaine contemple quelque nuage fantasque. Tout à sa rêverie, il se dit qu’il en faut peu pour être heureux et cela le fait sourire de siffloter le refrain préféré de Baloo. Depuis toujours, elle lui donne la pêche cette chanson, et c’est c’autant plus vrai en cet instant de procrastination voluptueuse. Notre flâneur et rêveur se demande alors ce qu’il faut, justement, pour l’être, heureux, et il dresse une petite liste : un petit chez soi, un petit lopin de terre, pour manger sain et prendre le temps de voir pousser sa vie , un peu de travail pour assurer le financement des menues dépenses du quotidien et des quelques impôts et cotisations nécessaires pour socialiser certains revenus au cours de la vie, mais un travail qui ne soit pas aliénant, se répète t’il deux fois, et un travail utile pour la société insiste t’il encore, des amis, avec qui partager des grands et des petits moments, une bonne fête de temps en temps, des loisirs et des belles tranches de rigolade. Un tel inventaire, ça semble beaucoup, mais dans l’absolu, en fait, moins qu’on ne le croit et surtout que la société ne l’exige.