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  • D'un mur à l'autre...

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    présidentielle 2017, barrage extreme droite, FN, Macron, néo-libéral, vote blanc, voteAlors, tu vas faire quoi pour le deuxième tour ? Tu sauves la république ou t’es un fasciste ? Euh, je vote pas Le Pen moi… Oui enfin si tu ne vas pas voter, si tu votes blanc, c’est comme si tu votais Le Pen et donc d’extrême droite… ah d’accord tu me culpabilises en atteignant le point Godwin d’entrée… Cette conversation, pour imaginaire qu’elle soit, est pourtant un des buzz de l’entre-deux tours et reflète un état d’esprit où de bons républicains bien sous tous rapports en viennent non plus tant à se battre directement pour convaincre les électeurs lepénistes de ne pas voter le Pen qu’à insulter ceux qui partagent leurs valeurs parce qu’ils n’ont pas crié sur la place publique un ralliement immédiat et inconditionnel au bulletin Macron. Le monde à l’envers, aux effets contre-productifs : la culpabilisation de 2002 ne pourra pas opérer à nouveau, trop de renoncements sont passés sous les ponts…

    A une semaine du deuxième tour de l’élection présidentielle qui verra s’affronter le candidat du mur de la finance à la candidate du mur de la haine, rester l’arme au pied, un bulletin blanc entre les mains, dans une attitude de pureté principielle est difficilement tenable. Face à l’urgence et à la dangerosité du programme et de la dynamique de l’extrême droite, la recomposition accélérée de celle-ci qui agrège une frange tous les jours plus importantes de la droite extrême, la seule mesure à court terme est de glisser, sans entrain, avec une boule aux ventres et mille réserves un bulletin Macron lors du deuxième tour. Avec toute la réserve à exprimer, parce qu’en effet, Emmanuel Macron, qui n’a réuni qu’un peu moins d’un cinquième du corps électoral sur son nom, fait comme si sa victoire pipée par le contexte particulier du deuxième tour était celle de son programme et de ses idées. Une fois Marine Le Pen écartée, la deuxième phase du second tour sera de neutraliser le pouvoir d’Emmanuel Macron : l’un des thuriféraires de la politique économique libérale et antisociale du quinquennat qui s’achève, terreau de la poursuite du développement de l’extrême droite, ne doit pas gouverner. Présider oui, gouverner, non. Le véritable combat sera celui des élections législatives.

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  • Pas de vente à la découpe avec l'Histoire

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    histoire, négationnisme, roman national, 1984, orwell, simone weill« Le temps est notre supplice. L'homme ne cherche qu'à y échapper, c'est-à-dire échapper au passé et à l'avenir en s'enfonçant dans le présent, ou se fabriquer un passé ou un avenir à sa guise. » Simone Weil

    L’Histoire, comme discipline et domaine de la culture, est la connaissance du passé de l’humanité et des sociétés humaines. C’est tenter de faire parler, par le moyen de traces plus ou moins abondantes, plus ou moins lisibles, ce que les sociétés humaines ont pu être. Exercice difficile s’il en est, cela même en s’appuyant sur des témoignages épigraphiques : le monde décrit par un auteur n’est jamais exempt de traces de celui dans lequel il vit.

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  • Comment déplacer des montagnes sans avoir l’air d’y toucher…

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    vote utile, présidentielle 2017, transition, legislative, citoyennetéAu milieu de la multitude des autres, le petit d’homme se sent seul. Ou plutôt, il se sent écrasé par l’ombre des montagnes qui l’entourent et qu’il ne peut ni franchir, ni déplacer. Quel poids a-t-il sur le destin du monde, lui, perdu au milieu des milliards de ses congénères. Il se voit minuscule, pareil à un grain de sable au milieu du désert, maîtrisant à peine son environnement immédiat quand ce n’est pas son environnement immédiat, mais aussi et surtout plus éloigné, qui le contraint, le domine, l’asservit.

    Face à la complexité du monde ou du moins la complexité édifiée et renforcée pour le rendre moins intelligible et plus difficilement appréhendable, homo sapiens se pose une question que beaucoup d’autres cherchent à résoudre, à savoir quelle est l’utilité de penser, d’agir, n’est-il pas vain pour lui de lutter contre un système qu’il n’arrive pas à saisir, si prégnant et pourtant si nuageux. La confiscation du pouvoir, le népotisme, la corruption, la financiarisation de l’économie, la concentration de la richesse, du pouvoir médiatique et de décision entre quelques mains, ont en effet de quoi désespérer sur la capacité à transformer le monde et il n’est pas une journée où le constat terrible de déclarer la démocratie en coma profond et ne présentant plus qu’une façade de circonstance pour tenir les masses ne soit fait.

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