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histoire

  • Pas de vente à la découpe avec l'Histoire

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    histoire, négationnisme, roman national, 1984, orwell, simone weill« Le temps est notre supplice. L'homme ne cherche qu'à y échapper, c'est-à-dire échapper au passé et à l'avenir en s'enfonçant dans le présent, ou se fabriquer un passé ou un avenir à sa guise. » Simone Weil

    L’Histoire, comme discipline et domaine de la culture, est la connaissance du passé de l’humanité et des sociétés humaines. C’est tenter de faire parler, par le moyen de traces plus ou moins abondantes, plus ou moins lisibles, ce que les sociétés humaines ont pu être. Exercice difficile s’il en est, cela même en s’appuyant sur des témoignages épigraphiques : le monde décrit par un auteur n’est jamais exempt de traces de celui dans lequel il vit.

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  • Intégristes de tous les bords, unis pour le pire... (et jamais pour le meilleur)

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    islam, extrême droite, intégrisme, histoire, bretagne, france, carthage, romeEst-on consubstantiellement un égorgeur d’infidèles parce que musulman, aime t’on obligatoirement tripoter les petits garçons lorsqu’on est un prélat catholique, est-on préservé d’être un con parce que non croyant…

    C’est de ce genre de raccourcis qu’il faut parler pour mieux les combattre. Il n’y a rien de pire que le raccourci. Le raccourci n’explique pas le monde : il le met à la sauce de celui qui utilise ce procédé. C’est bien pratique le raccourci, il peut permettre de dire tout et surtout n’importe quoi…

    De nos jours, il existe un raccourci pareil à un épouvantail que l’on agite comme naguère le juif (mais qui constitue encore une valeur sûre comme Dieudonné, pour ne prendre que son exemple, le prouve), le protestant, l’athée (qui revient en force sur fond de défense et de promotions de l’égalité des droits) pour expliquer tous les malheurs du monde…

    Le musulman est de nos jours l’ennemi déclaré pour une frange extrémiste qui cherche à s’attirer les sympathies d’un électorat en mal d’explications sur la prétendue déliquescence de nos sociétés.

    Si l’intégrisme est à prendre au sérieux et à combattre, il ne faut néanmoins pas mettre tous les musulmans dans le même panier : l’ennemi c’est l’intégrisme, pas l’islam. Comme il y a des intégrismes dans toutes les matières en –isme, il y aurait de quoi mettre une grande majorité dans le grand sac des raccourcis.

    Derrière l’attaque en règle de l’Islam, il y a une peur de perdre son identité et une méconnaissance profonde de ce qu’est l’histoire humaine. Un peu de recul permettrait pourtant de comprendre que la notion d’identité est mouvante et qu’il n’y a rien de plus relatif que les mythes qui présentent l’Histoire sous la forme d’une éternité parfaite. Et apprendre au passage à se concentrer sur ce qui compte : peu importe la religion, peu importe les convictions, c’est la question de la radicalisation qui est à traiter, sous toutes ses formes. C’est elle le mal.

    De fait, les sociétés évoluent, dans le temps et dans l’espace. Depuis les origines. N’en déplaise aux grands théoriciens de la France éternelle (ou de toute portion d’un territoire), si quelque homo sapiens un peu aventurier n’était sorti d’Afrique il y a plusieurs milliers d’années, ce coin de mappemonde ne serait connu ni pour sa tour Eiffel, ni pour ses 365 fromages et pas plus que pour son extrême-droite…

    A vrai dire, les hommes et les idées ont la bougeotte. Ils ne savent pas tenir en place. L’humanité est aventurière et n’a pas attendu Koh Lantah pour le savoir. Ça va, ça vient, dans tous les sens : la migration est consubstantielle de l’humanité, même par petits sauts de puce. Sur une génération ou deux, c’est presque imperceptible, longtemps cela s’est fait par village de proche en proche mais à l’échelle d’un siècle, le changement est là. Le cas de la France est frappant de ce point de vue : Homo Sapiens y a croisé Neandertal et ensemble, ils n’ont pas fait que jouer aux cartes, ce qui rappelle au passage que nous sommes le fruit d’un métissage qui ne date pas d’hier…

    islam, extrême droite, intégrisme, histoire, bretagne, france, carthage, romeFaisons un saut aux périodes celtes et gauloises : déjà, il s’agissait de vagues de migration qui repoussaient les autochtones. Là encore, après s’être fait un peu la guerre, nos ancêtres ont fait l’amour, forcé ou volontaire : l’histoire est une partouze éternelle dont les rejetons sont les vivants présents et à venir… Ensuite vinrent les romains, les soldats de l’empire, il sentait bon le sable chaud le légionnaire… puis les germains, les francs, les arabes, les normands, les migrations d’hier étaient grégaires et guerrières… Même un coin comme la Bretagne n’a pas été épargnée, mieux, sa langue est le produit d’une vague d’immigration venue d’Angleterre au cours du premier millénaire… au gré des périodes de prospérité et de disette, certains sont partis, d’autres sont arrivés, se sont rencontrés, mélangés… L’histoire de la Bretagne est aussi une histoire des évolutions, des brassages et pas seulement de la bière…

    Si les migrations guerrières ont cessé, ou du moins sont devenues plus rare en Europe, c’est parce que les Etats ont commencé à exporter la colonisation au-delà des mers : la colonisation n’est rien de plus que ce qui se faisait avant à une plus grande échelle et d’une manière plus brutale.

    Une constante néanmoins, les hommes et les femmes ont continué à bouger. Et là où ils se sont installés, ils sont tombés amoureux : le grand mélange s’est poursuivi… rappelons au passage que le grand mélange n’est pas qu’amour : le viol est une triste réalité et aucune civilisation n’a été meilleure qu’une autre en la matière…

    Les Amériques, l’Australie, l’Afrique, l’Asie : tous les empires, tous les royaumes ont essaimé aux quatre coins du monde, parfois en adoptant une part des coutumes locales, parfois en imposant les leurs…

    Aujourd’hui, les flux migratoires se poursuivent : ils sont économiques, politiques, fuir la guerre, fuir la misère, tenter l’aventure, suivre une personne dont on a fait la rencontre et comme le candidat au voyage ne part pas complétement seul, les idées suivent les Hommes.

    C’est une longue histoire commune que celle du paganisme, du polythéisme, de la chrétienté, du judaïsme et de l’Islam entre les deux rives de la méditerranée. Pour ces trois dernières religions, c’est même un temps très très court à l’échelle de l’histoire de l’humanité : l’éternité prend un sacré coup de relativisme. Les gaulois avaient leur panthéon, les romains ont apporté le leur, puis le christianisme et le judaïsme ont essaimé dans l’empire, le premier est devenu religion d’Etat, le deuxième a tenté d’exister en menaçant d’être anéanti au gré d’une histoire tragique et mouvementée. L’Europe du sud a été musulmane pendant quelques siècles. L’influence ottomane  s’est concentrée sur les Balkans et l’Europe orientale pendant que la Reconquista s’achevait en Espagne… Le christianisme a connu ses schismes, ses guerres de religion.

    En caricaturant un peu, l’histoire religieuse de l’Europe pourrait être résumée ainsi : une religion du moyen orient, le christianisme a pris la place des dieux romains, puis l’Islam a conquis une partie de l’Europe, avant de refluer et d’être à son tour attaqué avec la colonisation en Afrique du nord et l’affaiblissement de l’Empire Ottoman avant de se diffuser au gré des mouvements de population en s’adaptant au caractère séculier qu’il y a rencontré…notamment depuis la guerre des tranchées où les uns et les autres se sont côtoyés comme rarement dans l’Histoire…

    Pour reprendre l’exemple de la Bretagne, le massif armoricain du haut de ses 500 millions d’années a vu coexister, parfois se succéder des païens, des druides, des polythéistes, des monothéistes, des athées, des apostoliques, des réformés pour les seules deux mille dernières années… Il n’y a rien de plus universel mais aussi rien de plus relatif que le fait religieux. Comme tout phénomène culturel il est une construction humaine et n’est que le reflet d’une pensée à un instant T.

    Certains pensent que le balancier de l’histoire a de nouveau mis Rome et Carthage face à face : l’une et l’autre sont mortes. Il y a plutôt un combat entre le vivre ensemble et l’intégrisme. Et la ligne de partage ne passe pas entre les deux rives de la méditerranée, entre deux communautés religieuses ou des origines ethniques : elle est plutôt en lien avec un rapport à l’Histoire : il y a celle de ceux qui vivent dans une Histoire figée, réinterprétée, en enlevant ce qui ne correspond pas au besoin de la démonstration et il y a celle de ceux qui se tournent vers le présent et l’avenir en sachant bien que le passé est déjà riche d’une histoire humaine mille fois entremêlées…

  • Abraham Lincoln chasseur de vampire ou l’Histoire à la mode Hollywood

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    chronique, humour, histoire, lincoln, chasseur de vampire, cinéma, confusion mentale, danger, transformersLa connaissance de l’Histoire est de plus en plus réduite, la frontière entre fiction et réalité s’amenuise, laissant la porte ouverte à l’inculture crasse, propre à faire vivre un révisionnisme qui n’attend que cela. La récente publication d’un sondage sur la non-connaissance par la majorité des moins de 35 ans de ce qui s’est passé au Vel d’Hiv en constituant une preuve éclatante.chronique, humour, histoire, lincoln, chasseur de vampire, cinéma, confusion mentale, danger, transformers

    Surfant sur le succès des films de vampires, zombies et autres créatures de l’ombre, Hollywood adapte le roman d’un écrivain qui n’en est pas à son coup d’essai, après avoir commis un « orgueil et préjugés et zombies ».

    La liberté avec l’Histoire, en mêlant science-fiction, effets spéciaux, personnages et événements historiques va en s’accentuant. Dans Transformers 3, le spectateur découvrait que la mission Apollo n’avait eu comme but que la seule recherche d’une épave d’un vaisseau extraterrestre, qui se serait crashé sur la face cachée de la Lune…expliquant l’arrêt des missions une fois le but atteint…

    Dans Abraham Lincoln le chasseur de vampires, nous apprenons que le vainqueur de la guerre de Secession, en plus d’être un héros politique américain, treizième Président des USA, aurait eu une petite carrière de chasseur de vampire… Un scénario imparable qui relèvera un peu plus le niveau de culture générale et alimentera dans quelques années le bêtisier des perles du bac et autres examens du monde entier…

    Dans quelques années, on découvrira les vraies raisons de la mort de JFK (un coup du Pingouin?), du fauteuil roulant de Roosevelt (une bataille contre l'armée des ombres au côté de Jésus et Zeus)...

    La France, berceau du 7ème art, n’a-t-elle pas une carte à jouer pour relancer sa production cinématographique ? Ainsi un Napoléon contre les Loups-Garous, un de Gaulle contre Belzébuth, ou encore le rouge et le noir dans la quatrième dimension n’auraient-ils pas de la gueule ?

    La confusion des genres, sous le seul prétexte du spectacle, est le signe qu’il y a quelque chose de pourri au royaume du cinéma et de la société… Espérons que le genre va s’essouffler et que nous n’aurons pas à vivre l’effroi d’un Hitler contre Batman qui ne ferait réagir personne… Là, il sera trop tard, la gangrène aura attaqué tout le corps de la civilisation… Et ni les Transformers, ni Abraham Lincoln ne viendront sauver l’humanité… 

     

    PS : La mythologie avait pour fonction d'expliquer le monde...Il faut croire que les explications rationnelles, scientifiques, historiques ne suffisent pas, et que le cinéma constitue le nouvel Homère, tendance Simpson...