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vote utile

  • Comment déplacer des montagnes sans avoir l’air d’y toucher…

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    vote utile, présidentielle 2017, transition, legislative, citoyennetéAu milieu de la multitude des autres, le petit d’homme se sent seul. Ou plutôt, il se sent écrasé par l’ombre des montagnes qui l’entourent et qu’il ne peut ni franchir, ni déplacer. Quel poids a-t-il sur le destin du monde, lui, perdu au milieu des milliards de ses congénères. Il se voit minuscule, pareil à un grain de sable au milieu du désert, maîtrisant à peine son environnement immédiat quand ce n’est pas son environnement immédiat, mais aussi et surtout plus éloigné, qui le contraint, le domine, l’asservit.

    Face à la complexité du monde ou du moins la complexité édifiée et renforcée pour le rendre moins intelligible et plus difficilement appréhendable, homo sapiens se pose une question que beaucoup d’autres cherchent à résoudre, à savoir quelle est l’utilité de penser, d’agir, n’est-il pas vain pour lui de lutter contre un système qu’il n’arrive pas à saisir, si prégnant et pourtant si nuageux. La confiscation du pouvoir, le népotisme, la corruption, la financiarisation de l’économie, la concentration de la richesse, du pouvoir médiatique et de décision entre quelques mains, ont en effet de quoi désespérer sur la capacité à transformer le monde et il n’est pas une journée où le constat terrible de déclarer la démocratie en coma profond et ne présentant plus qu’une façade de circonstance pour tenir les masses ne soit fait.

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  • Vote utile, vote utile?

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    chronique, humour, politique, vote utile, 21 avril 2002, mélenchon, hollande, jospin, le penLe 1er tour approche à grand pas et le grand exercice de culpabilisation de l’électeur qui n’aurait pas fait le choix d’un vote en faveur d’un des deux principaux challengers atteint son paroxysme.

    La une de Libération du jour ne trompe pas : en faisant de Marine Le Pen la menace qui pèse sur ce scrutin, le quotidien entend rappeler au peuple de gauche le spectre du 21 avril 2002. Le vote dit utile est de retour, il va constituer l’argument principal d’une stratégie politique de fin de campagne.

    D’accord, le programme d’Eva Joly est celui qui s’approche le plus de ce qu’il conviendrait de faire à l’heure du changement climatique, ok Méluche a une stature et un discours qui rappellent les grandes heures de la gauche, un Jaurès du 21ème siècle, et c’est vrai, Hollande, dans sa recherche de posture mitterrandienne, avec un programme en 60 points qui ne donne pas la clé de la société proposée, si ce n’est quelques touches de ci de là, n’est pas du genre à transporter celui qui pense qu’un autre monde est possible. Mais vous êtes responsable, vous ne voulez pas faire perdre votre camp, la gauche, n’est-ce pas? Alors votez utile !

    Notons que certains socialistes, en off, vous diront qu’ils vous comprennent et que si ça ne tenait qu’à eux, ils voteraient pour un autre candidat que le leur mais vous savez ce que c’est, on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie…

    A l’heure de glisser un bulletin dans l’enveloppe, puis dans l’urne, l’électeur devra dépasser la culpabilité que tentent de lui faire endosser les uns et les autres. C’est un acte difficile, la pression du groupe est forte, même si le secret de l’isoloir devrait pouvoir permettre de s’en abstraire.

    Car c’est bien la conscience qui doit guider le vote. Voter utile peut être un acte  pensé, réfléchi, assumé. Mais ce n’est pas une fin en soi. Ce peut même être une mauvaise raison, si on le fait en traînant les pieds.

    Si un candidat a peur de ne pas figurer au second tour, il ne doit pas en chercher la faute chez les autres, mais plutôt dans son incapacité à convaincre. C’est la leçon de 2002, Lionel Jospin, en dépit d’un bon bilan comme premier ministre n’a pas su faire une bon candidat (rappelez vous l'annonce de sa candidature par fax...).

    Si François Hollande considère avoir réalisé une bonne campagne, il ne peut qu’être à son honneur, et celui de ses partisans, de ne pas dégainer l’argument du vote utile. Après tout, le premier tour permet de saisir l’état de l’opinion, de construire un programme politique en faisant la synthèse au deuxième tour. Et on peut faire confiance au candidat du PS pour la réaliser, il en est le spécialiste. Mais encore faut-il laisser le citoyen s’exprimer en paix. Ça s’appelle le respect. Ou autrement dit, ne pas prendre l’électeur pour un con…