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Chroniques d'un jeune parent - Page 7

  • Chroniques d'un jeune parent, le manque de sommeil (épisode 2)

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    Chronique, humour, parents, enfants, manque de sommeil, solutions, divorce, grands parents... Les parents de jeunes enfants doivent faire face à un fléau, le manque de sommeil. Existe t'il des solutions pour dépasser ce phénomène ? Quelques pistes se profilent...

     

    Solution n°1, faites tout reposer sur votre compagne ou compagnon. Il ou elle l’a voulu ce mioche, il est temps d’assumer. Comme dirait Ponce Pilate, je m’en lave les mains… Solution égoïste et risquée, conduisant tout droit à la case divorce… Mais qui peut faire les affaires de certains, en ce sens qu’elle représente la solution n°2.

    Solution n°2, le divorce. Non pas que vous n’aimiez plus l’être tendre, mais la garde alternée vous ouvre les portes de ce bijou que constitue la liberté d’un weekend sur deux. Avancée majeure de la législation et des mœurs, le divorce peut être la solution à la fatigue chronique. La moitié des vacances, la moitié des weekends, le déficit de sommeil rattrapé, les sorties… A n’en pas douter, de nombreux couples se défont pour ce seul avantage. Pourtant, les effets sont annulés si chacun des protagonistes refait sa vie et qu’une armée de mioche occupe tous les weekends. L’efficacité du divorce pour le rétablissement du sommeil ne fonctionne qu’avec son pendant, si je puis m’exprimer ainsi, à savoir la vasectomie ou la ligature des trompes…

    Solution n°3, la gouvernante. Mary Poppins s’occupe des enfants, les parents vivent et même mieux, se retrouvent, s’aiment, se reconquièrent en éloignant le spectre de la solution n°2 tout en préservant l’égalité au sein du couple que n’assure pas la solution n°1 : tout repose sur une tierce personne. Mais quelques risques subsistent: ne la choisissez pas trop jolie, sinon la solution n°2 se profile, bien qu’elle puisse déboucher sur la solution n°1, étant donner l’expertise de la future hypothétique belle-mère de vos enfants. Cette solution nécessite par ailleurs un niveau de revenu que, nous constatons, à peine quelques milliers d’individus détiennent. Ce n’est donc pas à la portée de toutes les bourses. Sauf à engager un ou une sans-papiers en piquant son passeport au passage pour faire taire toutes revendications mais vous l’avouerez ce n’est pas très morale, c’est même répréhensible et je vous préviens, je vous dénoncerai !

    Solution n°4, les grands-parents. La solution adéquate semble se dessiner, car nous sommes en présence d’une main d’œuvre disponible, corvéable, quasi-gratuite, et qui, se trouvant exister en double exemplaire, dans le cas général, offre un mode de garde au carré, qu’une concurrence savamment entretenue par les parents des jeunes enfants entre leurs parents respectifs permet de faire perdurer dans la durée… Mais ça c’est sur le papier…

    Tout d’abord, pour que cette solution puisse être mise en œuvre avec pertinence et efficacité, le facteur géographique est prépondérant. Si vous habitez à Pétaouchnok et que vos parents résident à Tataouine, ça ne vaut peut-être pas la peine de faire dix heures de route dans le weekend pour déposer les gamins…le remède serait pire que le mal. A ce compte là, au prix de l’essence, autant prendre une baby-sitter ou une gouvernante mais avec le risque évoqué plus haut dans la solution n°3.  Au mieux, pouvez-vous y passer le weekend en laissant votre maman ou votre belle-maman  (les grands parents de sexe masculin de la génération actuelle ont tendance à avoir adopté la solution n°1) gérer les petits au réveil, c’est toujours ça de gagner mais n’y voyez pas là votre salut, tout au plus un pis-aller temporaire.

    Deuxième condition : Encore faut-il vouloir les laisser à ses parents… Certes, nos chères petites blondes (ou brunes ou rousses…) nous en font baver mais méritent-elles un tel traitement c'est-à-dire les voir revenir traumatisées, dans le cas où les grands parents ont des tendances autoritaires et sont légèrement psychopathes sur les bords. Car au-delà du crève-cœur que cela constitue, vous y ferez une mauvaise opération. Pour une grasse mat’ gagnée, ce sont des semaines entières de dérèglements des gamins à prévoir, des cauchemars la nuit et donc un sommeil hachée et d’une très mauvaise qualité… Dans un cas certes différent mais aux conséquences tout aussi dommageables, on peut noter le comportement irresponsable de grands-parents gâteux devant leurs petits-enfants, leur passant tous les caprices, les couvrant de tous les cadeaux. L’enfant est pourri-gâté, il va se transformer en petit con matérialiste et consommateur, et vos parents vous auront mis dans de beaux draps. Irresponsabilité ou vengeance, la recherche s’interroge sur les motivations…

    Troisième condition : encore faut il que les grands-parents acceptent de garder vos gamins… Tout simplement. Car les mœurs évoluent, et de nos jours certains grands-parents ne se sentent plus coupable de refuser leurs petits-enfants. Ils ont épuisé le quota de patience et de grasses matinées flingués avec leurs propres enfants, chacun son tour et chacun sa merde donc…

    Bref, la solution des grands-parents, bien que séduisante de prime abord n’est pas à la portée de tout le monde…

    Solution n°5, soufflée par une amie : verrouiller votre porte à double tour, laisser trainer quelques biscuits et briques de jus d’orange à côté de la gamelle du chat, l’enfant s’autonomisera, par la force des choses. Cette solution présente de nombreux avantages. Déjà, elle vous permet de faire la grasse mat’. Et ça, c’est quand même le but recherché. Cerise sur le gâteau, dans ce monde de brutes où l’enfant, futur adulte, devra jouer des coudes pour se faire une place, la rencontre avec l’adversité dès le réveil le rendra plus fort. C’est une leçon de vie à moindre coût. Mais cette solution demande une volonté de fer parce qu’elle peut s’accompagner d’un sentiment de culpabilité que certains auront du mal à assumer…dont l’auteur de la présente chronique…à qui il ne reste que la solution n°6…

    Solution n°6, prendre son mal en patience, la vengeance est un plat qui se mange froid… Il faut se résigner et faire une croix sur la quiétude d’un sommeil réparateur, sans interruption intempestive, et attendre des jours meilleurs. Cela arrivera. Un, deux, cinq ans ? Une certitude, ça viendra… Et dans quelques années, l’enfant devenu grand, comatant jusqu’à plus d’heure à la suite d’une soirée arrosée et d’une quasi nuit blanche, verra surgir ses parents, dans un vacarme indescriptible, un rire sardonique barrant leurs visages et osant sans peine affirmer : désolé, on ne voulait pas te réveiller… 

  • Chroniques d'un jeune parent, le manque de sommeil (épisode 1)

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    Chronique, humour, jeune parent, enfant, manque de sommeil, dimanche matin, grasses matinées, cernesEtre parents de jeunes enfants n’est pas une sinécure. L’aspect triple valises qui caractérise les cernes du parent en est une preuve éclatante (ou sombre selon la perspective adoptée), tout comme la tâche de renvoi qui s’est glissée sur le costume ou la chemise, qui sera portée toute la journée, qui coutera un bras à faire nettoyer au pressing et aura ôter toute crédibilité à la présentation de votre dossier devant d’importants clients.

    Avec l'arrivée de la progéniture adieu grasses matinées, sorties imprévues et nuits de folie. Tout se paie cash…

    Prenons-la mise entre parenthèses de la grasse matinée. Sur un an, en ne comptant que les weekends, laissant de côté vacances et jours fériés pour ne pas déprimer encore plus les futurs parents, à raison d’un lever à 7h00 du matin en lieu et place d’un 9h00 pas très ambitieux, c’est deux heures de sommeil flingués, quatre heures sur un week-end, que vous multiplier par 52, que vous diviser par 24 et le chiffre est flippant, effrayant, désespérant et... explique beaucoup de choses : vous atteignez la bagatelle de 8,66 jours de retard de repos. Encore la démonstration ne prend-t ’elle pas en compte la spécificité des premiers mois, quand la nuit ressemble à une course à la voile en solitaire, composée de courtes sessions de sommeil, puis de grandes manœuvres pour faire plier et endormir enfin le petit ange que tout le monde trouve formidable mais que personne, sauf vous, ne pratique entre 22h et 6h du matin. La fatigue, la vraie, celle qui fait chialer les plus durs, elle est là…

    Continuons, tant que nous y sommes sur l’épreuve du sommeil, qui comme la réflexion, doit bien durer 7 ans. Soit l’âge à laquelle le petit con (j’écris ce passage aux alentours de 7h01, un dimanche, excusez donc mon langage) est en capacité de se faire son petit déjeuner seul, sans venir squatter au préalable la chambre parentale. Donc 8,66 que multiplie 7, ça donne 60 jours, deux mois, ce qui commence à ressembler assez nettement à une peine de prison ferme.

    Et l’allégorie pénitentiaire ne s’arrête pas là : vous êtes en liberté conditionnelle. Aucun écart n’est permis. La petite sortie avec les amis, un vendredi ou un samedi soir, c’est sympa. L’ambiance est au zénith, la musique est bonne, le vin se boit comme du petit lait, il est quatre heures du mat’, vous rentrez, vous vous couchez et… puis, quelque chose glisse sur votre couette, la musique des dents de la mer pourrait surgir que ça ne vous étonnerait pas :  un gnome d’à peine un mètre vous saute dessus, en évitant de vous exploser l’entrejambe si vous êtes chanceux, le lit tangue, la barre sur votre front se réveille et ne vous lâchera plus et vous êtes interpellé dans un vacarme que votre gueule de bois explique par un «  j’ai bien dormi, tu me fais mon petit déjeuner ».  Rares instants où l’amour paternel et maternel se transforme, dans un épisode fugace, en une incompréhension qui fait lâcher un « merde, fais chier » du fond du cœur. Au passage, il vous faudra des semaines pour qu’il cesse de répéter à tout bout de champ cette expression qu’il trouve d’autant plus amusante qu’elle vous met en rogne à chaque fois qu’il la prononce. Bref, vous allez connaître l’enfer d’un dimanche (ou samedi, voire les deux) au cours duquel il faudra assurer et assumer, en étant malade comme un chien, sans vouloir placer votre enfant à l’assistance publique.  

    Les rares fois où l’enfant ne se réveille pas aux aurores, c’est justement quand il le faudrait, conduisant à rater, au choix, un avion, un rendez-vous, un train… Réveillé par vous, l’enfant, susceptible et rancunier, vous fera passer ce que l’on nomme dans le jargon une journée de merde (oui, il y en a beaucoup dans la vie d’un parent), taillant un peu plus dans votre capital jeunesse et santé.

    Mais existe-t-il véritablement des solutions pour lutter contre ce problème de santé publique que constitue le manque de sommeil? Il y en a, même si elles présentent indéniablement quelques difficultés d’application…

    À suivre…