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dette

  • Débit de poison : histoire grecque

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    grece, europe, dette, punition, eschyle, oreste, sarkozy, ump, les républicainsUn créancier qui voudrait ne pas perdre tout ce qu’il a prêté ne cherchera pas à saigner son débiteur jusqu’à ce que mort s'en suive. D’une, il fait toujours payer le risque qu’il prend dans le calcul des intérêts qu’il exige de son débiteur. De deux, en prêtant, il accepte de prendre une part du risque. De trois, il vaut mieux qu’il perde le moins possible.

    Un débiteur qui ne voudrait pas perdre toute crédibilité ne peut pas faire défaut comme si de rien n’était. S’il le fait, il perdra la confiance que les autres peuvent mettre en lui. Il ne trouvera plus personne pour prendre le risque de lui prêter.

    La chose est bien faite, je te tiens, tu me tiens par la barbichette.

    Alors on négocie. On trouve un terrain d’entente, on étale, on fait une remise partielle. Tout le monde le fait, la preuve, Sarkozy négocie avec les banques pour aménager la dette  d’une UMP qui a vécu au-dessus de ses moyens et maquillée les comptes, un peu comme les grecs d’ailleurs.

     

    Le créancier peut aider son débiteur à trouver des solutions pour permettre de régler son budget. Mais il lui laisse le choix. Sinon ça s’appelle la tutelle. Et ce n’est pas très responsable.

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  • Soldes en solde

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    solde, guerre économique, crédit à la consommation, dette, banque de france, chronique, humour noirLes soldes sont de retour. Le compte en banque à peine vidé par les fêtes de fin d’année, la trêve des confiseurs n'aura duré que le temps d’une gueule de bois. Et en 2015, plus qu’en 2014, la période des soldes constituera un défi aux lois de la physique : comment acheter ce que l’on ne peut pas se permettre, même à prix cassés.

     

    Dans une grande schizophrénie d’injonctions contradictoires, la société donne ses ordres  : serrez-vous la ceinture mais détendez vous du porte monnaie ! Et n’oubliez pas, Cétélem et consorts sont vos amis !

     

    Seulement même la boule verte ne prête plus aussi facilement : on ne prête qu’aux riches qui n’en ont pas besoin, quant aux autres, ils en deviennent indécemment trop pauvres ou ont déjà acheté à crédit les trois derniers noël

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  • Ma petite entreprise contre la crise

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    A la lecture des journaux, à la vue des débats télévisés, le chroniqueur se dit que lui aussi a le droit de donner son point de vue. Tout un chacun s’y essaie, avec plus ou moins de succès, alors pourquoi pas lui. Aussi, il sollicite votre bienveillante attention dans la réponse qu’il va tenter de faire à cette question : comment sortir d’une crise aussi profonde et merdique que celle qui se développe sous nos yeux ?

    Question difficile sur laquelle de nombreuses dents (et vu l’âge de certains, de nombreux dentiers) se sont cassées, qui voit s’affronter une lutte des classes qui ne dit pas son nom entre ceux qui ont un peu à perdre et ceux qui ont déjà tout perdu mais à qui on cherche encore à faire les poches, au cas où il resterait un petit truc à se mettre sous la dent.

     

    Rien que le nom de la crise est déjà empreint d’une charge pas si objective que cela : c’est une crise de la dette. Même s’il est vrai que celle-ci détient un poids prépondérant dans le contexte actuel, l’intitulé permet de se focaliser non pas tant sur les causes que sur les supposés traitements à proposer pour sortir de la panade. Le message est répété sans cesse : nous sommes endettés, il n’y a plus d’argent, la fête est terminée.

    Comment rembourser tant de dettes quand les déficits se multiplient, que la croissance frôle le zéro pointé et que le monde de la finance semble jouer à la roulette belge avec la population mondiale ?

     

    Il y a la méthode expérimentée en Grèce : tondre un peu plus le mouton, presser le citron jusqu’à obtenir…son appauvrissement, sa découpe réglée et l’engraissement d’un secteur qui avait lui-même joué avec le feu. C’est la voie qu’empruntent la plupart des gouvernements, une cure d’austérité, qui va tailler dans les services publics et les programmes sociaux, ponctionner un peu plus ceux dont le pouvoir d’achat est déjà en berne avec pour conséquence de mettre à feu et à sang les économies, les peuples, les Etats. La dette sera peut être remboursée rubis sur ongle mais ce sera une victoire à la Pyrrhus pour les gouvernements.

    Pour cette méthode, le choix du bouc émissaire sera l’individu, le contribuable, le numéro au milieu d’autres numéros. Le gagnant sera le rentier, le spéculateur, l’ordre établi.

     

    Il y a une autre voie possible, qui ne permettrait pas de s’en sortir sans y laisser quelques plumes mais qui aurait tout de même le mérite de faire porter le poids de la sortie de crise sur les épaules du plus grand nombre et en particulier sur celles de ceux qui sont à l’origine, d’une manière ou d’une autre de cette crise.

     

    Elle part déjà d’un constat : l’impôt n’est plus progressif depuis longtemps, il n’est même plus proportionnel. Plus on a de revenus, moins on acquitte d’impôts proportionnellement à ce revenu. Les cadeaux fiscaux divers et variés pèsent lourds et ont conduit à alourdir les déficits ces dernières années sans aucun effet sur l’économie, au contraire. Les sommes qui n’ont pas été versées au fisc n’ont pas plus servi à consommer qu’à investir si ce n’est dans des bulles spéculatives. Supprimer les niches et autres trappes à aubaine fiscales, c’est permettre d’améliorer les recettes en renouant avec une équité fiscale et sociale.

     

    Toujours sur le plan fiscal, la proportionnalité en étant remise au goût du jour pourrait être une source de recettes supplémentaires en faisant contribuer les plus privilégiés. Car après tout, même avec un taux d’imposition réel de 50 %, quand on déclare 500 000 €, il reste toujours 250 000 € pour vivre, somme qui permettrait à un grand nombre en général et au chroniqueur particulier de mener une existence plus que décente.

     

    La fiscalité entre travail et patrimoine est aujourd’hui à l’avantage du second, que ce soit dans sa transmission, dans l’augmentation de sa valeur ou pour ce qui est de la circulation des capitaux, une incitation à la spéculation.

    Rétablir des droits de successions conséquents, c’est assurer des recettes et remettre quelques compteurs à zéro pour enrayer ce phénomène de reproduction et d’accentuation des inégalités. Taxer les transactions financières, c’est permettre de faire contribuer un secteur prédateur aux utilités publiques.

     

    Ces quelques mesures pourraient déjà permettre de limiter l’ampleur des déficits et ne pas alourdir le poids de la dette. Bien entendu, des économies dans les dépenses sont toujours possibles mais c’est plus le gâchis, le train de vie dispendieux qui devrait faire l’objet de coupes qu’un service public dont on retient comptablement les coûts sans en voir la plus value pour la société : les palais, les voyages, les fours dans les avions présidentielles, les études et sondages payées pour faire plaisir aux amis, des milliers de petites pistes qui, sans résorber à elles seules le déficit, pourraient alléger le fardeau de la dette tout en permettant à nos élites de découvrir la vraie vie, où tout ne vient pas d’un claquement de doigts.

     

    Mais pour appliquer de telles propositions, il faut du Roosevelt, du Keynes, de la grandeur, une once de folie et une absence totale de désir de carrière politique. Il faut une Europe des citoyens et pas cet Europe des Etats qui en donnant la clé au marché pense pouvoir amener les individus à vouloir vivre ensemble. Il faut vouloir non pas tant mettre au pas l’économie, que lui rappeler que le politique et la société priment, qu’il y a des règles, contraignantes, mais connues de toutes et tous, qui permettent de construire un vivre ensemble et une vie pas trop moche.

    Mais il faut aussi un coup de pouce : l’inflation. Elle seule peut permettre de faire fondre de la dette et au passage, elle seule peut permettre de punir quelques peu ceux qui sont à l’origine de la crise : les banques, les rentiers, les spéculateurs. Mais à manier avec précaution, car elle fait des ravages en rabotant le pouvoir d’achat si les salaires n’augmentent pas. En un mot, elle doit être pilotée. Le pouvoir politique doit s’imposer.

     

    Sur le papier, ces quelques propositions, prises ensembles, pourraient constituer une porte de sortie à la crise. Mais il manque les deux ingrédients les plus importants : la volonté et le courage…Et là, le chroniqueur est bien désemparé…pour pronostiquer d’où le salut viendra.