La rentrée scolaire, c’est pour le parent, bien plus que pour l’enfant, un événement. C'est l’émotion, la nostalgie du retour fugace à une époque plus ou moins lointaine, plus ou moins bénie, une madeleine qui fait remonter des souvenirs enfouis profondément tout le reste de l’année. Tout ce tapage autour de la rentrée prouve bien qu’il y a là un sujet exclusivement dévolu aux adultes, les enfants ne s’en font pas toute une montagne, la plupart sont simplement ravis de retrouver tant les copains que les bancs de l’école. La cour de récréation, la marelle, les billes, l’apprentissage de la lecture, les parallèles qui ne se rencontrent jamais et qui vous font douter de la santé mentale de l’humanité en général et de votre instituteur en particulier, les dictées tant redoutées, les tables de multiplication, qui les premières nous font froncer les sourcils et constituent l’origine de nos pattes d’oies, les longues listes des grandes dates de l’histoire, des noms des fleuves et principales rivières hexagonales qui continuent de faire tirer la langue à n’importe quel enfant qui les récite impitoyablement...
rentrée scolaire
-
La madeleine de la rentrée scolaire
-
Un petit dernier pour la route !
Il y a des rentrées qui sentent plus que d’autres la bonne odeur du foin coupé et rappellent les feux de camp au clair de lune. L’été exceptionnel que nous venons de vivre, sur le plan climatique s'entend, a reconstitué le stock de vitamine D de tout un chacun et l’air du temps s’en ressent ! Ça n’a pas l’air, mais pour le moral du quidam autant que celui du prévisionniste économique, c’est une chose appréciable, aux vertus étonnantes, presque magiques.
-
Un mal étrange
L’été est terminé, tout le monde fait sa rentrée : les élèves à l’école, DSK en France et les Experts à la télévision. Seul Jacques Chirac refuse la rentrée judiciaire, il n’ira pas personnellement à son procès. Au passage, notons que ses médecins le déclarent malade depuis son AVC en 2005 et qu’il a donc exercé sa présidence deux ans avec une anosognosie dont nous découvrons l’existence depuis peu. Inquiétant non.
Mais revenons à nos moutons revenus de transhumance.Le marronnier des chères têtes blondes qui découvrent le temple de l’éducation pendant que leurs parents prennent conscience du temps qui passe ne semble pas émouvoir autant que les années précédentes. La suppression des postes dans l’éducation nationale, la perte de sens que connaît ce service public commence à se voir méchamment. Les deux-trois ans qui sont de moins en moins accueillis, les difficultés à recruter, les profs qui n’en peuvent plus, des villages qui en viennent à se payer leur propre service d’école, un triste tableau, qui n’augure pas de lendemains qui chantent.
La communication n’y pourra pas grand-chose, l’éducation nationale prend l’eau de toute part.
L’école sera-t-elle au centre des débats présidentiels ? Il le faudrait : l’école est la préparation de demain. Et ce que nous souhaitons être demain, se construit dès aujourd’hui.Mais sur ce point là comme sur tant d’autres, il y a fort à parier que l’anosognosie touche une partie du personnel politique… et des électeurs.